Ce devrait être une évidence, une chose tellement naturelle qu’on ne devrait même plus la remarquer. Et pourtant, pendant 12 ans de François, rien n’était plus habituel, et cette simple marque de respect avait disparu du panorama; et de temps en temps, les médias du Vatican, complices, donnaient des explications très vite démenties par les faits (sciatique, pieds plats, mal aux genoux, j’en passe…).
« L’obéissance de la foi », résultat d’efforts, de luttes intérieures et extérieures
Le pape Léon XIV à Saint-Paul-hors-les-Murs
Paul (…) parle aussi d’« obéissance de la foi » (Rm 1, 5), et là aussi, il partage ce qu’il a vécu. En effet, le Seigneur, en lui apparaissant sur le chemin de Damas (cf. Ac 9, 1-30), ne l’a pas privé de sa liberté, mais lui a laissé la possibilité d’un choix, d’une obéissance fruit d’efforts, de luttes intérieures et extérieures, qu’il a accepté d’affronter. Le salut ne vient pas par enchantement, mais par un mystère de grâce et de foi, d’amour prévenant de Dieu et d’adhésion confiante et libre de la part de l’homme (cf. 2 Tm 1, 12).
www.vatican.va/content/leo-xiv/fr/homilies/2025/documents/20250520-visita-sanpaolo
Giuseppe Nardi
21 mai 2025

Hier, le pape Léon XIV s’est rendu pour la première fois en tant que chef de l’Eglise à la basilique patriarcale de Saint-Paul-hors-les-Murs et a prié sur la tombe de l’Apôtre des Nations. Ce qui avait été annoncé le 9 mai par l’Office des célébrations liturgiques du pape comme une prise de possession (possessio) de cette basilique majeure , n’a ensuite été présenté sur le site officiel du Saint-Siège que comme une simple « visite », une « visite à la tombe de saint Paul » [ndt: encore une négligence de la com’ du Vatican?].
Et puisque cela n’a pas encore été mentionné : le pape Léon XIV s’agenouille. Il fait des génuflexions et s’agenouille lors de la prière personnelle. Après avoir été peu gâtée par l’Argentin au cours des douze dernières années, la chrétienté a de nouveau un pape qui s’agenouille. En fait, c’est une évidence, mais après ce qui s’est passé ces dernières années : DEO GRATIAS.
Pour ceux qui auraient oublié : François ne s’agenouillait pas (sauf lors du lavement des pieds le Jeudi saint, qu’il rendait toutefois invariablement – également une très étrange lubie de sa part – invisible, derrière quelque mur, pour son diocèse et l’ensemble des fidèles). Et il ne s’agenouillait jamais, même devant le Saint-Sacrement exposé à l’adoration, et il le faisait sans que le Saint-Siège n’ait jamais donné d’explication à ce sujet.
Les excuses qui ont circulé n’étaient que des rumeurs bienveillantes. François ne voyait pas la nécessité -, bien que les spéculations et les murmures à ce sujet lui soient évidemment parvenus – de justifier cette omission de l’adoration physique et visible de Dieu.
Léon XIV est donc revenu à la pratique traditionnelle à ce sujet avec beaucoup de naturel.
Le langage du nouveau pape est également très différent, plus profond, plus expressif et plus élevé que la platitude, parfois poussée jusqu’à l’insupportable, avec laquelle son prédécesseur parlait. Sans parler des déclarations au contenu douteux de ce dernier.
Hier, à Saint-Paul-hors-les-Murs, Léon XIV a parlé d’« obéissance dans la foi ». C’est un terme que François n’a jamais utilisé. On n’en trouve une approximation linguistique que dans sa première encyclique Lumen fidei de juin 2013, qu’il avait toutefois reprise de Benoît XVI, qui l’avait déjà élaborée avant sa renonciation.
Giuseppe Nardi
. . . .
Le discours de Léon XIV: www.vatican.va
J’en extrais un passage dont on comprendra qu’il ait attiré mon attention:
Depuis des siècles, cette basilique est confiée aux soins d’une communauté bénédictine. Comment ne pas rappeler, alors, en parlant de l’amour comme source et moteur de l’annonce de l’Évangile, les appels insistants de saint Benoît, dans sa Règle, à la charité fraternelle dans le monastère et à l’hospitalité envers tous (Règle, chap. LIII ; LXIII) ?
.
Mais je voudrais conclure en rappelant les paroles que, plus de mille ans après, un autre Benoît, le pape Benoît XVI, adressait aux jeunes : « Chers amis, disait-il, Dieu nous aime. C’est la grande vérité de notre vie et celle qui donne tout son sens au reste […]. À l’origine de notre existence, il y a un projet d’amour de Dieu », et la foi nous conduit à « ouvrir notre cœur à ce mystère d’amour et à vivre comme des personnes qui se reconnaissent aimées de Dieu » (Homélie lors de la veillée de prière avec les jeunes, Madrid, 20 août 2011).