Le Pape 'gaslighter'
Un portrait "psychanalytique" de François sur le blog <One Peter Five> (19/2/2019)
Explorant le blog One Peter Five (après ma traduction d'hier: A propos de la laïcisation de McCarrrick) j'ai trouvé cet article datant de septembre 2018. Le titre m'a intriguée, j'ai cherché dans le dictionnaire en ligne et j'ai trouvé comme unique traduction de gaslighter "briquet à gaz". A l'évidence sans aucun rapport dans le contexte. J'ai donc tapé directement le mot dans le moteur de recherche, et j'ai trouvé instantanément plusieurs articles. Entre autres:
Le gaslighting, est une forme d'abus mental dans lequel l'information est déformée ou présentée sous un autre jour, omise sélectivement pour favoriser l'abuseur, ou faussée dans le but de faire douter la victime de sa mémoire, de sa perception et de sa santé mentale. Les exemples vont du simple déni par l'abuseur de moments pénibles qu'il a pu faire subir à sa victime, jusqu'à la mise en scène d’événements étranges afin de la désorienter.
Le but de l'abuseur est d'amener la victime à remettre en cause chacun de ses choix et de lui faire douter de sa santé mentale, ce qui la rend plus dépendante vis à vis de l'abuseur. Une tactique qui va dégrader l'estime de soi de la victime est d'ignorer la personne, de la considérer, puis de l'ignorer à nouveau, ainsi la cible va abaisser ses propres standards relationnels et affectifs et va davantage se percevoir comme non digne d'intérêt (fr.wikipedia.org).
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Le gaslighter est le nouveau pervers narcissique. Vu pour la première dans le film de George Cukor, "Gas Light" (titre français: "Hantise") datant de 1944, le "gaslighter" se retrouve ici sous les traits d’un mari qui manipule sa femme par divers stratagèmes pour lui faire croire quelle devient folle. Voilà un bon résumé du genre de manigance qu’un gaslighter peut entreprendre. Pour mieux comprendre, il est important de savoir que gaslighter se traduit en français par le terme "décervelage".
Ce qui le différencie d’un pervers narcissique c’est qu’il contrôle sa proie comme un marionnettiste, en lui faisant un lavage de cerveau pour mieux la posséder mais sans se mettre lui-même en posture de victime.
Mauvaise foi, séduction, patience, hypocrisie, mensonge, voici quelques "qualités" qu’un gaslighter peut avoir. Une dépendance affective se créée entre le "bourreau" et sa victime. Cette dernière ne peut plus prendre de décision seule, elle s’isole des autres, à une impression de tout faire mal et se sent seulement en sécurité avec son gaslighter. (www.doctissimo.fr)
Je suggère au lecteur aussi ignorant que moi de faire la même chose avant de lire l'article de One Peter Five (et aux autres, de passer directement à la traduction ci-dessous).
Cela devrait leur rappeler quelqu'un.
Le pape François vous gaslighte. C'est une forme de violence spirituelle.
Steve Skojek
onepeterfive.com
25 septembre 2018
Ma traduction
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«Le gaslighting, écrit le docteur Stephanie Sarkis de Psychology Today, est une tactique par laquelle une personne ou une entité, dans le but d'obtenir plus de pouvoir, fait en sorte que les victimes mettent en doute leur réalité. Cela fonctionne beaucoup mieux que vous ne le pensez. N'importe qui est sensible au gaslighting, et c'est une technique courante chez les abuseurs, les dictateurs, les narcissiques et les dirigeants de secte».
Pour ceux qui n'ont pris conscience que récemment de la dissonance cognitive alarmante du pontificat du pape François, l'article de Sarkis, intitulé «11 signes avant-coureurs du gaslighting», offre quelques indications précieuses sur ce à quoi les catholiques du monde entier sont soumis par le Vatican - souvent sans le savoir.
Les gaslighters, explique Sarkis, racontent des mensonges flagrants. Ils nient ce qu'ils ont dit, même s'il y a des preuves. Ils utilisent des choses qui vous tiennent à cœur pour en tirer avantage. Ils mènent une campagne de manipulation à long terme qui, au fil du temps, détruit leurs victimes. Ils disent une chose et en font une autre. Ils utilisent le renforcement positif - dire des choses avec lesquelles vous êtes d'accord ou qui vous font vous sentir bien (exemple) - pour vous amener à penser qu'ils ne sont pas si mauvais et à douter de votre propre perception. Ils utilisent intentionnellement la confusion pour déraciner votre «sentiment de stabilité et de normalité» afin que vous «remettiez constamment tout en question». Ils projettent LEUR comportement mauvais sur vous. Ils forment des alliances de gens contre vous - réelles ou imaginaires - et les utilisent pour vous isoler. Ils qualifient leurs victimes de "folles" pour nuire à leur crédibilité lorsqu'ils dénoncent les abus. Et ils accusent les autres de mentir afin qu'eux-mêmes soient la source de «la vérité».
Avec ces signes avant-coureurs à l'esprit, regardons l'exemple le plus récent du gaslighting papal. Nous avons vu comment le pape a récemment martelé l'idée que ses détracteurs - en particulier dans sa manière de traiter les abus sexuels au sein du clergé - sont de connivence avec Satan, le "Grand Accusateur", et que lui et ses collègues évêques complices sont innocents et persécutés comme le Christ. Aujourd'hui, dans une allocution prononcée en Estonie, le pape a poussé les choses plus loin en disant que les jeunes «s'indignent quand ils ne voient pas une condamnation claire des scandales sexuels et économiques».
Une «condamnation claire»? Qui est le mieux placé pour le faire? Qui est la personne ayant la plus haute autorité dans l'Église, qui a été accusée de complicité dans la dissimulation des abus? Qui a dit: «Je ne dirai pas un mot à ce sujet»?
Mais attendez,ce n'est pas tout:
François s'est exprimé le 25 septembre après avoir entendu les témoignages de plusieurs jeunes Estoniens. Il leur a dit que les jeunes ont la possibilité de parler aux adultes quand ils ignorent «une réalité qui existe déjà»: «Certains d'entre vous... ont le courage de dire: "Ne vois-tu pas que plus personne ne t'écoute, ni ne croit ce que tu as à dire?"». «Nous... avons besoin d'être convertis, de réaliser que pour être à vos côtés, nous devons renverser de nombreuses situations qui, en fin de compte, vous maintiennent à distance», a-t-il dit (w2.vatican.va).
Plus personne n'écoute ce que le pape a à dire, car il a perdu toute crédibilité morale. Personne ne le croit parce que c'est un menteur, qui dit une chose un jour et une autre le lendemain. Nous sommes tenus à distance parce que nous avons la nette impression qu'il méprise la foi qui nous est chère et qu'il fera ou dira n'importe quoi pour s'accrocher au pouvoir juste assez longtemps pour détruire cette foi.
Et pourtant, le voici, une fois de plus, en train d'offrir un «renforcement positif» dans son message d'aujourd'hui, disant exactement ce que ressentent les gens dans son auditoire, comme s'il s'en souciait, essayant de les convaincre qu'il ne fait pas partie du problème. «C'est - écrit Sarkis -, une tentative calculée pour vous tenir à l'écart - et encore une fois, pour remettre en question votre réalité.»
Du Lettergate à la Stratégie Scalfari, de la quasi auto-contradiction à l'édition ou à la traduction intentionnellement mensongères de remarques papales après coup pour les rendre plus acceptables, et à travers l'exercice fréquent et délibéré de la règle de Perón (1), il est devenu indéniablement clair que c'est un Vatican auquel on ne peut pas faire confiance.
Mais pour les catholiques, le Vatican - et en particulier la personne du pape - est la chose au monde en laquelle nous devrions pouvoir avoir le plus confiance. C'est sans doute le gaslighting le plus accablant de tout ce fiasco. Sarkis écrit que les gaslighters «savent que la confusion affaiblit les gens»:
Les gaslighters savent que les gens aiment avoir un sentiment de stabilité et de normalité. Leur but est de déraciner tout cela et de vous faire constamment tout remettre en question. Et la tendance naturelle des humains est de se tourner vers la personne ou l'entité qui vous aidera à vous sentir plus stable - et il se trouve que c'est le gaslighter.
Maintenant que vous connaissez les signes avant-coureurs, faites attention. Votre dévotion filiale à la papauté ne signifie pas que vous devez endurer silencieusement l'abus de l'homme qui devrait être votre père spirituel. Levez-vous, parlez et repoussez.
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NDT
(1) Raconté par Hensi Sire dans son livre "Le Pape Dictateur"
Peron dans ses jours de gloire, a un jour proposé d'initier un neveu aux mystères de la politique. Il a d'abord emmené le jeune homme avec lui lorsqu'il a reçu une délégation de communistes; après avoir entendu leurs points de vue, il leur a dit : "Vous avez tout à fait raison". Le lendemain, il a reçu une députation de fascistes et répondu à leurs arguments : "Vous avez tout à fait raison." Puis il demanda à son neveu ce qu'il en pensait et le jeune homme répondit : "Vous avez parlé avec deux groupes aux opinions diamétralement opposées et vous leur avez dit que vous étiez d'accord avec eux. C'est totalement inacceptable". Perón a répondu: "Tu as tout à fait raison".
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