Scandale des abus et théorie du complot
Comment les communistes ont infiltré l'Eglise pour la détruire de l'intérieur. (19/9/2018, mise à jour)
Que les communistes, via le KGB, aient infiltré l'Eglise en faisant entrer, dès les années trente, des agents à eux dans les séminaires, ce n'est pas un scoop, et nous en avons déjà parlé dans ces pages.
Il y a un peu plus d'un an, j'avais traduit le premier chapitre (publié par OnePeterFive) d'une biographie critique de François ,'The Political Pope' (benoit-et-moi.fr/2017).
L'auteur, George Neumayr, affirmait:
Les Soviétiques cherchaient depuis longtemps à infiltrer l'Église catholique. Dans les années 1950, Bella Dodd, ex-leader du parti communiste soviétique des Etats-Unis, a témoigné devant le Congrès américain que les communistes occupaient quelques-uns des «postes les plus élevés» de l'Église catholique. «Nous avons placé des centaines d'hommes dans le sacerdoce afin de détruire l'Église de l'intérieur», a-t-elle dit. «L'idée était que ces hommes soient ordonnés, puis gravissent les échelons de l'influence et de l'autorité comme cardinaux et évêques». En tant que membre actif du parti, Dodd déclara qu'elle connaissait «quatre cardinaux au Vatican qui travaillaient pour nous».
Et pas plus tard qu'en février 2018, Carlota avait traduit (Le triomphe de "l'homohérésie" dans l'Eglise ) un article du site Adalente la Fe, évoquant :
un puissant et influent groupe qui ad intra, travaille pour favoriser ses conjurés, et depuis des postes élevés, pour influencer afin que l’homo-hérésie soit imposée. Une lente et efficace infiltration communo-progressiste dans l’Église, graduelle dans la stratégie et radicale dans ses objectifs, que Douglas Hyde, l’ancien communisme converti au catholicisme avait déjà révélé dans la décennie des années 1930. Bella Dodd, elle-même ancienne communiste et baptisée ensuite dans l’Église Catholique a déclaré : « Nous avons mis plus de mille cent hommes dans le sacerdoce afin de détruire l’Église depuis l’intérieur…des hommes qui en ce moment se trouvent dans des postes très élevés de l’Église ».
Cent mille hommes n'étaient pas nécessaires... Il semble évident que ces infiltrés n'avaient pas besoin d'être très nombreux, il leur suffisait d'instiller un poison dans L'Institution, qui continue à corrompre insidieusement l'ensemble de l'organisme.
C'est de cette infiltration qu'Aldo Maria Valli parle ici, en partant d'un article d'une journaliste et théologienne danoise Iben Thranholm publié sur le site www.lifesitenews.com .
Les péchés des homme et cette subversion qui vient de loin
www.aldomariavalli.it
18 septembre 2018
Ma traduction
* * *
La crise des abus sexuels dans l'Église catholique, redevenue d'une actualité brûlante après les conclusions du grand jury de Pennsylvanie et la publication du mémorandum de l'ex-nonce aux États-Unis, Carlo Maria Viganò, soulève une question qui n'en finit pas de se poser: comment est-ce possible ? Comment est-il possible qu'un tel abîme de dépravation ait été atteint dans l'Église ?
Les réponses, nous le savons, sont nombreuses. Parmi beaucoup d'autres, celle dont Iben Thranholm parle dans l'article Catholic abuse crisis is likely no accident, but a strategy to destroy Church from within (La crise des abus catholiques n'est probablement pas un accident, mais une stratégie pour détruire l'Église de l'intérieur), où les causes de la situation actuelle remontent à une "subversion idéologique" menée depuis des décennies au détriment de l'Eglise catholique pour la détruire de l'intérieur.
La journaliste et théologienne danoise nous raconte que sur Youtube, elle est tombée sur une vidéo dans laquelle l'ex-propagandiste du KGB soviétique Yuri Bezmenov, alias Tomas Schuman, qui travailla pour l'agence de presse sovétique Novosti jusqu'à sa désertion en 1970, explique que l'Occident se convertirait lentement au marxisme avec les méthodes de la "subversion idéologique", une forme de guerre habituellement utilisée par les services soviétiques en Amérique.
Dans la vidéo, qui date de 1983, Bezmenov explique que l'effort principal du KGB ne faisait pas partie des activités de renseignement conventionnelles. Seulement 15% du budget [des services de renseignement] étaient consacré à l'espionnage à la James Bond, tandis que 85% était consacré à un processus lent appelé justement "subversion idéologique".
Les principaux instruments utilisés dans cette stratégie, révèle Bezmenov, étaient "de corrompre les jeunes, de les intéresser au sexe, de les éloigner de la religion, de les rendre superficiels et moralement faibles". Il s'agissait aussi de saper l'autorité des dirigeants, pour que les jeunes les méprisent et les trouvent ridicules, et d'effacer les vieilles vertus morales comme l'honnêteté, la sobriété, la maîtrise de soi, la confiance dans la parole donnée.
La subversion, de par sa nature, devait être menée principalement dans tous les lieux et institutions qui s'occupent d'éducation, comme les écoles, les églises, les centres culturels, les médias.
À juste titre, Bezmenov souligne que, même si tout laisse penser que pendant la guerre froide, l'Amérique a rejeté le communisme soviétique, en réalité, précisément à cause de la subversion idéologique, dans la plupart des universités, dans le monde culturel et dans les médias au cours des années 60 et 70 du siècle dernier, l'endoctrinement marxiste-léniniste a progressé à grands pas sans jamais être suffisamment contrebalancé par des stratégies similaires mises en œuvre au nom des valeurs traditionnelles américaines.
Dans la vidéo, l'agent soviétique affirmait qu'à l'époque, en 1983 déjà, le processus d'affaiblissement moral contre les Etats-Unis avait dépassé les prédictions les plus roses du Kremlin. Et tout le travail était accompli par les Américains eux-mêmes, grâce surtout aux élites intellectuelles (media, universités, musique, art, littérature), abondamment influencées par le marxisme.
Et l'Église catholique ?
Dans la vidéo, Bezmenov n'en parle pas explicitement. Toutefois, il est clair que la stratégie de subversion a également affecté l'Église, comme l'explique l'ex-communiste Bella Dodd, membre du Parti communiste d'Amérique qui a ensuite quitté l'organisation et s'est convertie au catholicisme, quand elle révéla que l'une de ses principales tâches en tant qu'activiste communiste était d'inffiltrer des jeunes de foi marxiste dans des séminaires catholiques.
L'infiltration communiste dans l'Église, révéla Bella Dodd, était si large qu'à l'avenir, il serait impossible de reconnaître l'Église catholique. "Depuis les années trente - dit-elle - nous avons fait en sorte que plus d'un millier de nos hommes deviennent prêtres, pour détruire l'Église de l'intérieur. L'idée était que ces hommes, une fois ordonnés, graviraient les échelons hiérarchiques, comme monseigneurs et évêques".
La philosophe et théologienne Alice von Hildebrand, amie de Bella Dodd [et de Benoît XVI, et veuve de Dietrich von Hildebrand, ndt], rapporte que l'ex-militante lui a révélé qu'elle avait eu affaire à pas moins de quatre cardinaux qui travaillaient au Vatican pour les intérêts de l'URSS et du communisme.
Selon Bella Dodd, les directives envoyées par Moscou étaient claires: introduire des membres du parti dans les séminaires et les organisations diocésaines, afin de détruire l'Église catholique en utilisant ses propres institutions.
Quand Bella Dodd, en 1952, retourna à la foi catholique grâce à sa relation avec l'archevêque Fulton Sheen, elle fut longtemps torturée par la culpabilité. Consciente d'avoir causé d'énormes torts à l'Eglise, elle dit qu'elle voulait entrer dans un ordre monastique pour essayer de payer sa dette, mais Sheen lui demanda de rester dans le monde et de parler, afin d'expliquer quelles stratégies Moscou adoptait.
Aujourd'hui, commente Iben Thranholm, ce que nous voyons dans l'Église pourrait très bien être le résultat, entre autres, de cette longue infiltration. Si l'on considère que la plupart des abus qui viennent à la lumière remontent aux années 1960 et 1970 du siècle dernier, cela colle. Avoir placé dans ls séminaires, pendant des décennies, des hommes qui étaient bien loin de la morale catholique a évidemment donné ses résultats.
À ceux qui affirment qu'on risque de tomber dans le conspirationisme, Alice von Hildebrand a répondu il y a déjà deux ans: "La réalité de l'infiltration n'a pas pour but de nier que certains évêques, chefs d'ordres religieux et prêtres sont tombés dans le péché grave d'avoir fermé les yeux sur les péchés horribles commis par des personnes sous leur autorité, mais de nous faire prendre conscience qu'un facteur clé, bien que presque jamais mentionné, est que beaucoup des auteurs d'abus et de dissimulation ne sont pas des prêtres catholiques en proie à la dépravation morale mais des infiltrés qui avaient obtenu de faux certificats de baptême et étaient des agents du communisme engagés dans une œuvre d'affaiblissement moral. (...) Bella Dodd m'a dit que ces malfaisants avaient même infiltré le Vatican, parce que l'Église catholique est la principale rivale du communisme: et ils le savent".
Quand on y pense, l'abus sexuel commis par des prêtres est l'arme la plus puissante pour disqualifier l'Église et lui faire perdre toute autorité morale aux yeux de l'opinion publique, afin d'induire les gens à abandonner la foi. Et peut-être ne pouvons-nous même pas imaginer tout le mal qui a été fait à l'Église, ainsi qu'aux victimes, dans chaque cas d'abus.
Il convient également de garder à l'esprit que le plan de subversion n'avait pas d'objectifs immédiats, mais se proposait d'obtenir des résultats à long terme. Avec une Église moralement affaiblie et manquant de crédibilité, le communisme éliminerait son adversaire le plus obstiné et le plus dangereux. Et le travail d'affaiblissement de l'intérieur a certainementété aussi du fait d'autres adversaires de l'Église, sûrs ainsi d'obtenir les résultats les plus efficaces même s'ils ne sont pas immédiats.
Si l'on regarde le panorama actuel, dominé par le politiquement correct et la fin substantielle de toutes les idées soutenues par l'Église catholique sur les valeurs autrefois appelées "non négociables", il n'est pas difficile de voir que la subversion peut dire qu'elle a atteint une grande partie de ses objectifs.
Face à certains péchés et crimes commis par des "hommes d'Eglise", les catholiques restent souvent incrédules et se réfugient dans l'explication (qui en réalité n'explique rien) selon laquelle "après tout il en a toujours été ainsi". C'est une façon de se mettre la tête dans le sable. C'est compréhensible, peut-être, mais pas pour cette raison. Si nous réfléchissons au fait que tant de prêtres, d'évêques et de cardinaux coupables d'abus, de connivence et de dissimulations ne sont pas simplement tombés dans la tentation et n'ont pas simplement été craintifs et pusillanimes, mais ont participé à un plan préétabli, visant à détruire l'Église et empêcher sa renaissance, peut-être le laïcat catholique trouvera-t-il la force de réagir et de demander l'épuration totale de ces imposteurs. C'est un processus qui ne peut être lancé qu'en luttant pour que toute la lumière soit faite sur ce qui s'est passé.
Mise à jour
Et François?
Une lectrice nous remet en mémoire une confidence de J.M. Bergoglio, disant que durant sa formation de technicien en chimie, il avait été "coaché" par une femme communiste extraordinaire. Il a même été abonné dans sa jeunesse à un journal communiste.
Voir à ce sujet le livre-interview hagiographique écrit par Sergu Rubin (un journaliste argentin) et Francesca Ambrogetti "El Jesuita conversaciones con el cardinal Bergiglio, sj" (cf. croire.la-croix.com):
(…) [Au laboratoire], j’ai eu un chef extraordinaire, Esther Balestrino de Careaga, une paraguayenne sympathisante du communisme qui, des années plus tard, sous la dernière dictature, subira l’enlèvement d’une fille et d’un gendre, avant d’être violée (…) puis assassinée. Elle est enterrée à l’église de Santa Cruz. Je l’aimais beaucoup (…). Elle m’a appris à travailler sérieusement. Je dois vraiment beaucoup à cette femme ».
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