Tentative de réponse à la question qui hante les catholiques fidèles à la tradition (même s’ils ont une petite idée): pourquoi le Pape ne répond-il pas aux dubia des 5 cardinaux? Ou pour être précis aux seconds dubia, ceux du 21 août, que les rusés conseillers de François ont mélangé avec ceux du 10 juillet, ce qui leur a permis de prétendre mensongèrement que le Pape avait effectivement répondu.
Inutile de chercher midi à quatorze heures, la bonne réponse est la plus simple.

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L’auteur, Ivan Poljaković , ici cité par Giuseppe Nardi est un universitaire catholique croate: il sera l’un des orateurs du colloque organisé à Zagreb le mois prochain sur le thème « Tenez bon dans la foi », auquel participeront deux prélats qui n’ont pas signé les dubia mais ont fait connaître leur soutien, le cardinal Müller et le suisse Marian Eleganti, qui fut évêque auxilliaire de Coire (Suisse),

Pourquoi la Pape ne peut pas répondre aux dubia

katholisches.info
6 octobre 2023
Ivan Poljaković (*)

(*) Ivan Poljaković, né en 1956 à Subotica, a étudié la philologie anglaise et allemande aux universités d’Innsbruck, de Cambridge, de Zagreb, de Rostock et d’Auckland, où il a vécu plusieurs années et enseigné dans une école catholique ; il est professeur de religion de formation et a été professeur assistant et directeur du centre de langues étrangères à l’université de Zadar jusqu’en 2021.

(…)

Le cardinal Gerhard Müller et l’évêque Marian Eleganti, tous deux orateurs de la prochaine rencontre de Zagreb, soutiennent les cinq cardinaux et leurs doutes.

Le cardinal Müller met en garde :

« Actuellement, il existe une position carriériste mais hérétique selon laquelle Dieu ne se révèle qu’au pape François par des informations directes dans l’Esprit Saint et que les évêques doivent seulement répéter aveuglément ces illuminations célestes et les transmettre mécaniquement comme des marionnettes parlantes »

L’évêque Eleganti affirme à juste titre que « celui qui répond par de longues phrases à des dubia concernant sa propre orthodoxie, qui pourraient être levés par un simple oui ou non, donne raison à ceux qui doutent de son orthodoxie ».

Eleganti insiste sur le fait que les papes ne doivent pas contredire le magistère des anciens papes et que les papes doivent enseigner clairement par « oui » ou par « non », ajoutant que « la contradiction, la confusion et la révolution ne sont pas des caractéristiques du Saint-Esprit ».

Après tout, Jésus-Christ lui-même a dit

« Que ta parole soit : ‘Oui, oui, – non, non ! Tout le reste vient du malin » (Mt 5:37).

Il est en effet typique des modernistes de parler de manière vague, confuse et ambiguë, de parler beaucoup et de ne rien dire.

Beaucoup se demandent pourquoi le pape ne répond pas enfin par oui ou par non à des questions relativement simples posées par des cardinaux aussi respectés.

Une réponse possible a été donnée par le préfet du dicastère pour la doctrine de la foi, le cardinal Víctor Manuel Fernández, nouvellement nommé :

« Le pape leur a déjà répondu et maintenant ils publient de nouvelles questions, comme si le pape était un esclave qui doit exécuter des ordres ». 

Selon Fernández, le pape n’aurait donc pas répondu aux cardinaux parce qu’il ne veut pas être leur esclave. Certes, le pape ne devrait être l’esclave de personne, mais il devrait servir chacun selon l’exemple et le commandement de Jésus-Christ.

Peut-être n’a-t-il pas eu le temps ? C’est peu probable, car il n’a toujours pas répondu aux doutes de 2016, et ces doutes lui sont parvenus dès le mois d’août, et comme il est de notoriété publique qu’il peut répondre rapidement, parfois même en moins de 24 heures, aux questions du père James Martin et autres, il est difficile de croire qu’il n’a pas eu le temps.

Si ce n’est pas par manque de temps (et il est évident que ce n’est pas la raison), on peut se demander pourquoi il ne répond pas aux doutes de cardinaux aussi prestigieux, mais les ignore ?

Pour moi, la réponse semble très simple : « L’empereur est nu », tout le monde le voit et personne ne veut ou ne peut le dire. Le pape François ne peut pas répondre aux doutes de ces cardinaux pour une raison très simple: parce que, quelle que soit sa réponse, cela se terminerait mal pour lui. C’est pourquoi ces doutes ne recevront probablement jamais de réponse. Une telle chose demanderait de la conversion et une très grande humilité (cf. Lc 14, 7-11).

S’il répondait par OUI à l’une de ces cinq questions, il confirmerait de manière quasi formelle qu’il est un hérétique. S’il répondait NON, il se condamnerait lui-même, c’est-à-dire qu’il contredirait ce qu’il a dit et enseigné jusqu’à présent.

Il ne lui reste donc plus qu’à appliquer un vieux proverbe : le silence est d’or.

Sauf que dans ce cas, le silence est synonyme de confusion.

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