Ecole Ratzinger – Le titre peut paraître léger, et même incongru. Mais il montre que rien de ce qui concernait l’homme n’était étranger à Benoît XVI. Le texte qui suit est tiré du second livre d’entretiens du cardinal Ratzinger avec le journaliste Peter Seewald, en 2000, « Voici quel est notre Dieu«  (ressorti en France en 2005, dans le contexte éditorial de son élection, aux éditions Plon), une ressource formidable pour prendre contact avec la pensée du futur pape et admirer « son  don de pédagogie pour faire comprendre avec nos mots de tous les jours les choses les plus profondes ».

Il est important de savoir que l’amour authentique est une chose sérieuse.
Aimer l’autre, c’est vouloir son véritable bien et on a donc le courage de s’opposer à lui s’il ne voit pas le bien et s’il se précipite aveuglément dans le malheur.

Aimer, c’est vouloir l’autre. C’est vouloir qu’il aille bien, qu’il soit heureux, qu’il se trouve lui-même. C’est être bon à son égard. Je ne peux être bon envers lui que si je me laisse guider par ce qui est réellement bon et que je m’efforce de l’aider à devenir bon. Un vrai acte d’amour ne peut surgir que de ce qui est bon et qui y conduit. C’est pourquoi l’amour comporte toujours une part de renoncement à soi, de don de soi pour l’autre, et une part d’aide effective en vue de son bien. L’aider à ne pas se renfermer en lui et ne pas tout intérioriser, mais à trouver le chemin hors de lui, le chemin de l’épanouissement, comme le grain de blé qui pousse.

L’amour ne s’apprend pas comme on apprend à jouer du piano ou à manipuler un ordinateur. Il faut l’apprendre sans cesse dans les détails de nos vies. Naturellement, on l’apprend aussi auprès de figures exemplaires. D’abord auprès des parents qui sont un exemple et un guide en qui l’on peut voir une réalisation authentique de l’être humain. Plus tard on apprend à aimer dans les rencontres que la vie nous propose. On l’apprend aussi par une amitié, par un devoir qui me lie à l’autre, par une mission. Il s’agit en premier lieu de ne pas se chercher soi-même mais de chercher comment donner et donc comment recevoir correctement.


[…] je ne veux pas porter un jugement sur moi-même. J’ai en tour cas essayé d’apprendre, à travers l’image du Christ et des saints, comment aimer ou, plus modestement, comment être bon. C’est à partir de là que je tente d’apprécier mes faits et gestes. Dieu jugera, des hommes jugeront jusqu’à quel point je l’ai vraiment appris.

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