François et les communistes
Une réflexion d'Antonio Socci, alors que vient de s'achever le voyage du Pape en Roumanie, où il se rendait pour béatifier sept évêques martyrs durant les persécutions communistes (et il a réussi l'exploit de ne pas prononcer une seule fois ce mot durant l'homélie de la messe de béatification) et où il a cru bon de demander pardon aux Roms (*) pour les "discriminations" subies de la part des chrétiens (4/6/2019)
>>> Voir aussi:
¤ Un Pape altermondialiste (Riccardo Cascioli, 20/5)
¤ Elections européennes: le Pape fait campagne (Una Vox, 17/5)
Réussir à ne jamais prononcer le mot "communisme", aujourd'hui, durant la messe de béatification de 7 evêque martyrs de la dictature rouge en Roumanie, est la énième confirmation que nous donne Bergoglio
BERGOGLIO ET LE COMMUNISME: UNE RELATION PRÉOCCUPANTE (CE QUI RESSORT DE LA VISITE EN ROUMANIE)
Antonio Socci
www.antoniosocci.com
2 juin 2019
Ma traduction
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Sans s'occuper de la énième défaite électorale (ou peut-être à cause d'elle), le pape Bergoglio poursuit sa campagne électorale comme leader politique de la gauche mondiale avec une obstination rageuse.
En effet, il continue de répéter ses invectives en parfaite harmonie avec ce bord politique. Hier, les sites de tous les journaux titraient: «Le Pape en Roumanie: "Ne cédez pas aux séductions d'une culture de la haine"».
Une expression délibérément vague, typique de quelqu'un qui lance le caillou tout en cachant sa main, sachant que - puisqu'il s'agit d'un mot d'ordre de la gauche - elle sera ensuite interprétée comme une accusation contre ceux qui s'opposent à une émigration massive et incontrôlée (contre les Salvini, les Trump, etc).
En fait, voici ses mots: «il y a un sentiment généralisé de peur qui, souvent fomenté à dessein, conduit à des attitudes de fermeture et de haine. Nous devons nous aider à ne pas céder aux séductions d'une "culture de la haine"».
En réalité, il est facile pour ceux qui sont la cible de ces accusations de s'y soustraire, car ces dernières semaines, nous avons assisté à un débordement de haine idéologique, surtout dans les milieux cléricaux. De plus - historiquement - la haine a toujours été la connotation typique de la gauche.
Et ici, il y a un problème de lieu et de temps.
LA GAFFE
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Hier, Bergoglio a fait une gaffe en allant pontifier sur la haine (contre ceux qui s'opposent à l'immigration massive), là où pendant des décennies la vraie haine a fait rage: la haine cruelle et sanguinaire du régime communiste.
Et pourtant, c'est ce même voyage en Roumanie qui aurait dû faire réfléchir Bergoglio parce qu'il y a été confronté aux horreurs de cette idéologie de la haine. Qu'il suffise de dire qu'aujourd'hui, à Blaj, le pape assistera à la béatification de sept évêques gréco-catholiques martyrisés par le communisme «en haine de la foi» entre 1950 et 1970.
Mais Bergoglio ne s'attarde jamais sur les massacres du communisme, qui furent la tentative la plus colossale, la plus sanguinaire et la plus satanique d'éradiquer le christianisme de l'âme des peuples par le massacre des chrétiens.
Au contraire, face à l'horreur planétaire que cette idéologie de haine a produite tout au long du XXe siècle (et qui persiste encore), Bergoglio est allé jusqu'à affirmer que la «culture de la haine», contre laquelle il se déchaîne, serait presque plus dangereuse que le communisme: «une culture individualiste qui, tout en n'étant peut-être plus idéologique, comme au temps des persécutions athées, est néanmoins plus persuasive et non moins matérialiste».
Des mots prononcés dans un pays, la Roumanie, qui depuis 1945, lorsque l'URSS a imposé le communisme à ce peuple, a vu la terreur rouge se déchaîner avec son terrible goulag.
L'ENFER SUR LEQUEL BERGOGLIO SE TAIT
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«Selon les données fournies par l'Institut d'Investigations sur les Crimes du Communisme en Roumanie», explique Violeta Popescu, «pendant le régime communiste, il y avait dans le pays 44 prisons et 72 camps de travail forcé où sont passés plus de 3 millions de Roumains, dont 800 000 sont morts» (ndlr: la Roumanie ne compte pas 20 millions d'habitants).
Le régime communiste roumain a apporté une contribution particulière à l'histoire des horreurs rouges en développant des formes de torture et de destruction de la personnalité humaine qui n'avaient même pas été vécues au goulag soviétique. Et le pire de tout a été infligé aux chrétiens pour parvenir à leur anéantissement total.
Aux tortures classiques se sont ajoutés de nouveaux supplice particuliers destinées à broyer non seulement les corps des victimes, mais aussi leur âme.
Dans la tristement célèbre prison de Pitesti, par exemple, les prisonniers «étaient obligés d'avaler une gamelle entière d'excréments et quand ils vomissaient, on leur renvoyait le vomi dans la gorge", écrit Virgil Ierunca dans «Pitesti, laboratoire concentrationnaire».
Lequel mentionne aussi les tortures particulières que subissaient les jeunes chrétiens qui ne voulaient pas renier leur foi: chaque matin, ils étaient "baptisés" par l'immersion de leur tête "dans une cuve pleine d'urine et de matières fécales" et "afin que la personne torturée ne se noie pas de temps en temps, sa tête était tirée en arrière et on le laissait respirer un moment avant de le replonger dans ce mélange.
Les séminaristes étaient même obligés d'assister aux messes noires et aux cérémonies sacrilèges accompagnées de blasphèmes pour "rééducation". Le tout s'ajoutant aux tortures physiques bien connues.
Le livre "Chaînes et terreur" de Ioan Ploscaru, évêque roumain mort en 1998, à l'âge de 87 ans, en présente un répertoire glaçant. Dans le livre il y a l'histoire des quinze années passées dans les camps de concentration communistes dans des conditions bestiales. Là - si Bergoglio voulait lire - est décrite la vraie haine satanique contre les chrétiens et contre l'être humain. Avec l'héroïsme émouvant de ces martyrs chrétiens qui n'ont jamais - pas même dans les tortures les plus atroces - ressenti de la haine pour leurs bourreaux (ce sont de vrais chrétiens, ceux de l'Église de tous les temps, l'Église de Pie XII, Jean Paul II et Benoît XVI).
Un autre témoignage impressionnant est celui du Père Tertulian Ioan Langa, prêtre gréco-catholique, lu au Vatican le 23 mars 2004. Il est mort à l'âge de 82 ans, dont seize passés dans l'enfer du lager communiste (Sandro Magister vient de le republier dans son blog Settimo Cielo).
BERGOGLIO FAUCILLE ET MARTEAU
Je souligne: en 2004. A l'époque de Jean-Paul II et de Benoît XVI, au Vatican, on entendait résonner les témoignages des martyrs chrétiens. A l'époque de Bergoglio, au Vatican, on reçoit le Centre Social Leoncavallo avec d'autres mouvements d'extrême-gauche sud-américains.
C'est là le problème. La visite en Roumanie, symbole du martyre chrétien sous le communisme, pose à nouveau la question du sommet actuel du Vatican: qu'auraient pensé les victimes chrétiennes du communisme en voyant le pape Bergoglio accepter d'Evo Morales, stisfait, le symbole du marteau et de la faucille surmonté de l'image du Christ?
Et que peuvent en penser les chrétiens chinois qui, après avoir résisté pendant des décennies à la persécution et aux camps de concentration communistes, se sont retrouvés abandonnés par le Vatican, depuis que Bergoglio a en substance livré l'Église au régime de Pékin avec un accord discuté ?
Trente ans exactement après le massacre de Tiananmen, rien n'a changé dans l'univers communiste chinois en termes de droits humains. Mais l'évêque de Rome, qui dans le passé définissait nos «camps de réfugiés» comme des «camps de concentration» (provoquant la protestation d'une organisation juive, l’American Jewish Committee), ne voit pas les véritables camps de concentration de notre temps: les camps chinois.
Le problème, en effet n'est pas seulement le communisme du passé, mais aussi le communisme actuel. Rappelons que Bergoglio, lors de son voyage à Cuba, est allé rendre visite au dictateur communiste Fidel Castro et a été immortalisé alors qu'il tenait ses mains amicalement (lui qui a fait savoir qu'il ne voulait pas serrer la main de Salvini).
Qu'auront pensé les chrétiens de Cuba qui, pendant des décennies, ont dû subir l'oppression du régime castriste?
L'ambiguïté de Bergoglio à l'égard du communisme est flagrante. Certains pensent que c'est typique d'une certaine église sud-américaine.
Ces derniers jours - après l'épisode du cardinal électricien rétablissant la lumière dans un squat - Francesco Margiotta Broglio, professeur émérite de droit ecclésiastique et président sortant (côté italien) de la Commission pour l'application du Concordat, a accordé au "Messagero" une interview très mordante sur Bergoglio: «Il a importé l'Amérique du Sud à Rome, une Église de la libération... Le Pape ressemble en tout point aux théologiens de libération, du reste, c'est de là qu'il vient».
Sa conclusion, adressée aux cardinaux, est: «Vous vouliez un Che Guevara? Le voilà».
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NDT
(*) dans mon cœur, je porte un poids. C’est le poids des discriminations, des ségrégations et des mauvais traitements subis par votre communauté. L’histoire nous dit que même les chrétiens, même les catholiques, ne sont pas étrangers à tant de mal. Je voudrais demander pardon pour cela. (w2.vatican.va)
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