Voici un article du site réputé sulfureux (mais souvent très intéressant, même si l’on n’est pas d’accord avec ses idées) Egalité et Réconciliation, qui ne déparerait (presque) pas dans la bouche d’un pasteur catholique. Le point de départ est l’annonce faite dans l’Equipe du 8 avril dernier par le journaliste sportif Charles Biétry: atteint par la maladie de Charcot, il a programmé son « suicide assisté » en Suisse. La nouvelle nous inspire bien sûr de la tristesse et de la compassion: toutefois dans le contexte de la convention citoyenne sur la fin de vie qui vient de s’achever, confirmant sans surprise « sa position majoritaire pour légaliser l’euthanasie ou le suicide assisté » (mais le soutien de l’opinion publique, quoique considéré comme évident par les médias, n’est jamais totalement acquis et doit encore être consolidé), la confession de Charles Biétry tombe vraiment trop à pic pour les partisans de l’euthanasie pour qu’on ne soupçonne pas une tentative d’instrumentalisation du malheureux.

Refus de l’autre (coming out homosexuel), négation de soi (coming out trans), et désir de ne plus exister, le « coming out » du suicidé en devenir est le dernier spectacle funeste de l’Homme dépassant Dieu sur la question de la mort après l’avoir dépassé sur la question de la vie.
.

Ce nouveau buzz morbide surgit en pleine convention « citoyenne » sur la fin de vie. Des gens tirés au sort ou non, comme un Delfraissy intervenant au nom de « l’éthique », ont livré d’un ton shakespearien leurs vives préoccupations : « Euthanasie ou suicide assisté ? Comment ? À quelles conditions ? ».

.

Tant de questions dont les réponses ont été compilées dans un rapport bourré d’inversions sémantiques comme le « bien mourir » ou le « réussir sa mort » et où maladie, folie et vieillesse servent de béliers contre la forteresse de la vie. Ce n’est pas un Jean-Luc Godard, devenu trop sénile à ses propres yeux, qui dira le contraire, lui qui a payé entre 7 000 à 11 000 euros le droit à sa « dignité ».

.


Karl Marx avançait que « le dernier capitaliste que nous accrocherons sera celui qui nous aura vendu la corde ». Dans son Dictionnaire du XXIe siècle, au mot « euthanasie », Jacques Attali développe pour nous les perspectives d’un commerce que chaque individu pourra faire de sa propre mort. On pourra ainsi acheter des « tickets de vie » à un malade incurable qui revendra ses « tickets de mort » comme un pays riche rachète des droits à polluer au Lesotho ou au Mozambique.

.


L’euthanasie prolonge ainsi le travail de sape de l’avortement ouvert par la loi Veil, et toujours sur la même base : « Mon corps m’appartient, j’en fais ce que je veux ». Concentrée non plus sur l’aube de la vie mais sur son crépuscule, l’euthanasie heurte de la même manière Dieu et la sacralité de la vie. Soit, comme le révèle la fin de l’entretien de Charles Biétry, la tentative désespérée d’un Djamel Bourras de convertir le malheureux à l’islam, comme dernier appel divin à la nature sacrée de la vie contre la sacro-sainte propriété augurée par les droits de l’homme.

*

www.egaliteetreconciliation.fr
Share This