Silere non possum, un blog hyper bien informé tenu par des ecclésiastiques, vrais initiés du Vatican (on peut parfois penser qu’il règle des comptes, mais cela ne change pas le fond du problème), revient sur la nouvelle selon laquelle l’actuel évêque de La Rochelle a dû se mettre en retrait de son ministère parce qu’il est accusé de viol; et c’est la presse DITE catholique qui a donné l’alerte (je ne cite pas les titres en cause, du reste faciles à deviner, SnP s’en charge).
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Indépendamment de la culpabilité éventuelle de Mgr Colomb, cette publicité donnée au scandale AVANT QUE LES FAITS SOIENT PROUVÉS, et surtout par des médias CATHOLIQUES, ou présentés comme tels, publicité qui plus est confortée par des prélats complaisants qui accordent des interviews à tort et à travers, soulève un problème très grave: à quel jeu jouent-ils? A lire certains blogs, DITS catholiques (et au premier rang Il Sismografo, mais il n’est pas seul) qui font un catalogue quotidien des actes de pédophilie présumés impliquant l’Eglise, lequel occupe parfois 50% de l’espace, on a l’impression que l’Eglise est un repère de canailles et de pervers sexuels (il faut dire que le pape leur donne l’exemple) . Trop facile, et surtout trop hypocrite de s’en tirer en disant « ils trahissent le Christ ».
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En attendant, au nom de la ”transparence” et du ”devoir d’informer”, ils se rangent avec un zèle suspect du côté des pires ennemis de l’Église – qui poursuivent le but de l’anéantir -, leur apportant sur un plateau les arguments pour parvenir à leurs fins. Et ils rendent de plus en plus difficile la tâche de trouver de bons pasteurs. Quelqu’un qui s’engage aujourd’hui dans l’Eglise en disant « oui » au Seigneur avec la conviction que donne la foi, doit être prêt à subir le martyre.
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La conclusion s’impose, et elle est, sans surprise, du fait de Benoît XVI, dont la fameuse « prophétie » de 1969 est en train de se réaliser sous nos yeux.

PÉDOPHILIE : NOUVELLES ACCUSATIONS EN FRANCE. MAIS L’ÉGLISE EST-ELLE SÛRE DE CE QU’ELLE FAIT ?

(Traduction partielle)

Hier, mardi 13 juin 2023, S.E.R. Mgr Georges Colomb, évêque du diocèse de La Rochelle en France, a annoncé :

« Afin de pouvoir préparer ma défense et pour que notre diocèse puisse continuer à vivre en communion et à témoigner de la Bonne Nouvelle, j’ai décidé de demander au Saint-Père de me mettre en repos pour la durée de l’enquête, tout en restant évêque de La Rochelle. Un administrateur devrait être nommé pour s’occuper de notre diocèse pendant cette période ».

Mais que s’est-il passé à La Rochelle ?

Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce sont les médias La Croix, La Vie et Famille Chrétienne qui ont révélé, le 13 juin, que le parquet de Paris avait ouvert une enquête à l’encontre du prélat.

Ces médias se disent catholiques mais ont montré à plusieurs reprises qu’ils favorisaient un climat de chasse aux sorcières.

En particulier, La Croix a même un journaliste envoyé à Rome, Loup Besmond de Senneville, connu pour ne jamais citer les sources de ceux qu’il ne considère pas comme « ses amis » [?? ce n’est pas moi qui le dis, je l’ignore]. Un de ses chevaux de bataille est justement la pédophilie dans le clergé, et il ne parle que de cela.

Il y a deux enquêtes : une enquête canonique et une enquête criminelle d’État. Il s’agit d’enquêtes, pas de condamnations. Les médias catholiques (c’est ainsi qu’ils se nomment eux-mêmes), cependant, prononcent des sentences à la place des tribunaux, c’est désormais la pratique.

L’affaire

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Le plaignant a déclaré que le prêtre l’avait emmené dans son appartement et l’avait violé. Ce garçon dit également avoir signalé l’incident au père Gilles Reithinger, qui a été entendu et a déclaré qu’aucune plainte n’avait été déposée.

Quelles sont les preuves apportées par cette personne ? Quelles sont les données disponibles ? Aucune pour l’instant. Mais les médias catholiques ont déjà commencé à faire du bruit.

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La France a déjà signé sa condamnation il y a quelque temps. Le rapport Sauvé, qui n’est absolument pas fiable d’un point de vue scientifique, est le document qui a marqué la folie absolue de l’épiscopat français. Et puis l’argent des fidèles n’a pas été gagné à la « sueur du front » des évêques, alors pourquoi ne pas le gaspiller en indemnisant même des personnes qui prétendent avoir été abusées mais qui n’ont jamais vu une salle d’audience ?

Un système bien connu

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Le système est désormais bien connu et en ce moment même, en Italie, on célèbre les funérailles de l’une des personnes qui, dans le paysage politique, incarne ce drame à la perfection [il doit s’agir de Silvio Berlusconi, ndt]. Depuis plusieurs années, surtout en Italie mais pas seulement, la presse et la justice d’investigation ont mis en place un système visant à se débarrasser des gens.
« Si tu déranges, j’ouvre une enquête sur toi, peu importe que tu sois innocenté, entre-temps je l’ouvre et je le raconte dans les journaux, pour que tu sois perçu par tous comme coupable », commente un évêque juriste.

C’est la raison pour laquelle on parle souvent de troisième pouvoir à propos de la communication et de la presse. Plusieurs instances ont tenté de mettre fin à ce système, notamment en ce qui concerne les informations, passées sous le manteau, relatives aux procédures pénales en cours contre des hommes politiques. Avec ce modus agendi, en Italie par exemple, on a favorisé un système qui a vu tomber plus de gouvernements que ceux qui sont restés debout. Hélas, incroyablement, la Sainte Église romaine s’est pliée à cette procédure diabolique. (…)

La question des abus est devenue un moyen rapide de faire sauter des têtes. La question est grave et douloureuse, mais si elle est abordée avec cette superficialité, nous n’aurons absolument rien résolu.

Une information sérieuse

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Pourquoi est-il important de promouvoir une information sérieuse et bien faite ? C’est aussi un sujet que beaucoup de cardinaux peinent à comprendre, et ils continuent à donner des interviews à des journalistes analphabètes.

Il y a très peu de journalistes, pratiquement aucun, qui parlent de la pédophilie dans l’Église avec compétence et objectivité. Il y a toujours ceux qui instrumentalisent le sujet pour mettre en avant leurs opinions personnelles. Si l’accusé est mon ami, je le défends, sinon je le démolis. Le cas de Marko Ivan Rupnik est exemplaire. Il ne s’agit pas d’un cas de violence sexuelle contre des mineurs, certes, mais le système utilisé pour le raconter est identique.

En décembre 2022, quand Silere non possum a diffusé la nouvelle en exclusivité, des journalistes de journaux inconnus, qui ont fait de leur vie une campagne de diffamation contre l’Église, se sont même emparés de la nouvelle et l’ont faite leur. Ils ont fait du copier-coller et ont commencé à battre le pavé à partir du 2 décembre.

La plupart des vaticanistes, en fait, sont des artistes du copier-coller. Ce ne sont pas des gens capables d’argumenter, d’approfondir, d’élaborer. En copiant-collant des sources autorisées, ils risqueraient d’écrire des choses sensées ; en copiant-collant des sources idiotes, ils continueront à écrire des idioties.

Les accusations : un outil d’élimination

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Il n’est pas possible de penser que l’évêque doit démissionner parce qu’il est accusé. Le Code de droit canonique ne l’a jamais prévu, cela n’a traversé l’esprit d’aucun des grands Pères de l’Église. Nous vivons aujourd’hui une époque de puritanisme hypocrite sans précédent. L’accusation de pédophilie est devenue le moyen de tuer les gens, de les éliminer complètement. C’est en effet une accusation infamante et, en même temps, toujours difficile à prouver.

Soyons clairs, lorsque les faits sont avérés, il faut agir et soumettre les coupables à une thérapie psychiatrique, les empêchant de poursuivre leurs activités. Mais quels sont les instruments de la justice ? Les journaux, ou les tribunaux ? Mais on ne peut pas penser que, juste parce que quelqu’un accuse un évêque, celui-ci va démissionner et quitter le diocèse.

Mgr Georges Colomb évoque le scandale que cela va provoquer. Mais sommes-nous sûrs de comprendre ce qu’est le scandale ? Quel scandale est-ce, d’abandonner son troupeau, qui nous a été confié par Dieu, simplement parce qu’on nous calomnie ?

Le système, malheureusement, est une fois de plus alimenté par le Pape, qui a chargé les organes du Saint-Siège d’intervenir également dans les diocèses. Plusieurs diocèses ont été réprimandés par Rome parce qu’ils n’ont pas publié immédiatement des communiqués condamnant le prêtre accusé lorsque l’enquête a été lancée.

Le pontificat de François, entre autres, a supprimé le droit. Le droit canonique a toujours garanti la justice pendant des siècles, en protégeant les accusateurs et les accusés. Nous avons enseigné le droit à la société, et aujourd’hui. Aujourd’hui, nous voulons paraître puritains et nous ne nous rendons pas compte que ce système peut être décrit par l’image d’une personne qui s’accroche à votre main pour ne pas tomber dans l’abîme, mais qui vous entraîne avec elle.

La plupart de ces médias n’ont pas à cœur le bien de l’Église, ne promeuvent pas la lutte contre la perversion de l’infantophilie, de l’éphébophilie ou de l’hébéphilie en commençant par l’éducation. Personne ne va à la racine, ne cherche le problème, mais ils veulent simplement tirer profit des nouvelles, ils veulent crucifier les personnes.

Le fait que les dirigeants de l’Église catholique n’en tiennent pas compte est inquiétant. Ils ne cessent de dire : « Mais…, les journaux disent du mal de nous ». Tout d’abord, tout le monde s’en fiche. Deuxièmement, nous sommes responsables devant Dieu et non devant les hommes. Le Seigneur nous demande d’agir pour le bien de l’Eglise, d’éradiquer ce fléau de la pédophilie et en même temps de travailler au salut des âmes. Toutes les âmes. Il nous demande de protéger les enfants et de former des personnes capables d’entrer en relation avec les autres, et non des personnes incapables d’entrer en relation avec les adultes et qui se jettent sur les personnes sans défense.

Dans le contexte actuel, où le Dicastère pour les évêques ne sait plus où puiser pour trouver des successeurs des apôtres corrects, il est tout simplement inimaginable qu’un évêque, simplement parce qu’il est accusé, démissionne ou demande une pause. Aujourd’hui, malheureusement, ceux qui disent « oui » au nonce doivent être conscients qu’ils devront affronter un martyre beaucoup plus douloureux et lent que celui subi par saint Étienne. Aujourd’hui, en effet, pour dire ce « oui » avec conviction et conscience, il faut être vraiment ferme dans la foi et comprendre que nous sommes face (ou plutôt que nous sommes déjà au seuil) d’un monde qui n’accordera plus aucun honneur à ceux qui sont évêques, mais qui, au contraire, les frappera sans le moindre état d’âme. Cela devrait également nous faire prendre conscience qu’il ne faut pas ordonner des personnes comme évêques simplement parce qu’elles sont des amis du pape, des amis du cousin du pape ou parce qu’elles vont à la fête de la porchetta avec la croix de bois.

Une fois de plus, les mots de Joseph Ratzinger en 1969 me reviennent à l’esprit [ndt: La prophétie de Ratzinger] :

De la crise d’aujourd’hui émergera une Église qui aura beaucoup perdu. Elle deviendra petite et devra recommencer plus ou moins depuis le début. Elle ne pourra plus habiter nombre des bâtiments qu’elle avait construits dans la prospérité. Le nombre de ses fidèles diminuant, elle perdra également la plupart de ses privilèges sociaux. Contrairement à une période antérieure, elle sera perçue beaucoup plus comme une société volontaire, dans laquelle on n’entre que par libre décision. En tant que petite société, elle exigera beaucoup plus de l’initiative de ses membres individuels.
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Ce sera une Église plus spirituelle, qui ne s’arrogera pas un mandat politique en flirtant tantôt avec la gauche, tantôt avec la droite. Elle le fera avec difficulté. Le processus de cristallisation et de clarification la rendra pauvre, il en fera une Église des petits, le processus sera long et ardu, car il faudra éliminer l’étroitesse d’esprit sectaire et l’obstination pompeuse. On peut prédire que tout cela prendra du temps.
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