Au moment où la France est à feu et à sang et où le pays semble prêt à sombrer dans le gouffre, accompagné par l’incurie de gouvernants impuissants (tels les aveugles de la parabole), et alors qu’on peut voir les émeutes qui dévastent les banlieues (et au-delà) comme la version et le prolongement français de BLM (Black lives matter), l’un des avatars du mouvement woke, la lecture de cet article repris par AM Valli est particulièrement d’actualité. Il s’agit de la recension d’un livre publié en France par une certaine association (que je découvre),« Avenir de la culture », dont le but est selon leur site « le réveil de la France chrétienne ». J’ignore qui ils sont, et peu importe. Ce qui se passe en France actuellement et qui culmine (pour le moment!), avec les évènement des deux derniers jours est la preuve par A + B qu’ils ont vu clair… et qu’ils essaient de nous avertir. Mieux vaut tard que jamais.

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La parabole des aveugles
Pieter Brueghel l’Ancien, 1564
Musée Capodimonte, Naples
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« Laissez-les. Ce sont des aveugles qui guident des aveugles. Or, si un aveugle guide un aveugle, ils tomberont tous deux dans la fosse. » (Mt 15,14 ; Lc 6,39)

Cela s’écrit « Woke », il faut lire « nouvelle lutte des classes ».

Avec toujours le même objectif : détruire ce qui reste de la civilisation chrétienne.

L’association française « Avenir de la Culture » a récemment publié le livre La Révolution woke débarque en France. Sous la direction d’Atilio Faoro, l’ouvrage retrace, données à l’appui, l’évolution de la révolution culturelle en cours en France.

Née sur les campus nord-américains, l’idéologie woke prend prétexte des injustices subies par les minorités sexuelles ou raciales pour déconstruire méthodiquement la civilisation occidentale.

Les militants woke affirment que les Blancs oppriment les Noirs, les hommes les femmes, les hétérosexuels les homosexuels, les chrétiens les musulmans, mais aussi que les humains oppriment les animaux !

Tout ce qui était autrefois considéré comme digne d’admiration – la virilité, le mariage, notre littérature, nos grands hommes, notre civilisation et, bien sûr, notre religion – est désormais considéré comme « toxique » et oppressif.

En substance, comme le montre le livre, le wokisme n’est rien d’autre que l’application de la lutte des classes marxiste à toutes les relations humaines. L’objectif est le même que celui du communisme : renverser l’ordre social et détruire les vestiges de la civilisation chrétienne. L’Europe, berceau du christianisme, se dissoudra dans l’Afrique ; la famille disparaîtra sous les coups du féminisme et de la théorie du genre ; l’homme, institué par Dieu comme maître de la création, reconnaîtra aux animaux une dignité égale à la sienne.

« Il faut les éliminer »

Les déclarations des défenseurs de cette révolution, recensées par Atilio Faoro, sont autant d’aveux révélateurs.

  • « Notre présence sur le sol français africanise, arabise, berbérise, créolise et islamise la fille aînée de l’Église, jadis blanche et immaculée », s’enorgueillit la militante indigène Houria Bouteldja.
  • « Il ne suffit pas que nous nous aidions les uns les autres, nous devons à notre tour les éliminer. Les éliminer de nos esprits, de nos images, de nos représentations […] », écrit la féministe Alice Coffin à propos des hommes dans Le génie lesbien.
  • Avant d’être nommé ministre de l’Éducation nationale par Emmanuel Macron, l’universitaire Pap N’diaye exprimait son dégoût pour la culture française en des termes directement inspirés de l’idéologie woke : « Le génie français cache trop souvent un universalisme chauvin, mâle, blanc, hétérosexuel ».

Un poison lent

Malgré la menace qui pèse sur l’avenir de leur pays et de leurs enfants, beaucoup de Français n’ont pas conscience de cette révolution insidieuse. Le livre publié par Avenir de la Culture a choisi de les avertir en les se confrontant directement aux faits.

De nombreuses études scientifiques ont été publiées sur la nature et les origines de cette révolution. Dans ce livre, l’association française dénonce les conséquences concrètes de cette révolution. Le lecteur est ainsi invité à prendre conscience que le wokisme n’est pas une idéologie abstraite qui concerne exclusivement, voire principalement, les milieux universitaires qui l’ont vu naître. Il s’agit au contraire d’un poison à évolution lente qui se répand partout et n’épargne personne. Au nom de la lutte contre le racisme, le réchauffement climatique, l’homophobie ou les inégalités hommes-femmes, les enfants français subissent un lavage de cerveau qui n’épargne pas non plus le monde catholique.

La presse catholique contaminée

Par exemple, La Révolution woke débarque en France pointe du doigt les magazines du groupe Bayard, propriété des Augustins de l’Assomption. Ces magazines se livrent à une intense propagande woke auprès des adolescents et des enfants.

  • En décembre 2022, le mensuel Youpi, destiné aux enfants de 5 à 8 ans, fait la promotion de l’immigration clandestine en racontant l’histoire d’une sympathique famille d’immigrés clandestins africains persécutés par la police française.
  • Le trimestriel 1 jour 1 actu, destiné aux enfants de huit ans et plus, parle de la Gay Pride : « C’est un événement joyeux (…) organisé pour défendre les droits des personnes homosexuelles, bisexuelles et transsexuelles… ».
  • Le magazine We Demain fait la promotion de la viande artificielle au nom de la « révolution animale » auprès des préadolescents,
  • et la publication Phosphore, destinée à leurs congénères de 14 à 18 ans, publie un numéro « 100% anti-sexiste » dans lequel les ados peuvent découvrir l’histoire de Pablo qui « portait une jupe pour soutenir ses amis ».

La lecture de telles abominations nous rappelle le terrible avertissement du Christ dans l’Évangile : « Si quelqu’un scandalise l’un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on lui attache au cou une meule de moulin et qu’on le jette à la mer » (Mat 18,6).

Les écoles dans le collimateur

La propagande woke se déchaîne également dans les écoles. Avenir de la Culture dénonce l’étrange hymne que les élèves de CP d’une école catholique de Bordeaux ont dû chanter :

« Ouvrons une autre voie, prenons soin de la planète (…) soutenons d’une seule voix le projet révolutionnaire ; la nature sera la loi de ce troisième millénaire ».

L’hebdomadaire Valeurs Actuelles, cité dans le livre, rapporte que dans un établissement catholique d’une grande ville, les élèves ont été invités à lire une bande dessinée intitulée Appelez-moi Nathan, qui raconte l’histoire d’un adolescent transsexuel. Pour devenir un garçon, il subit une mastectomie bilatérale, c’est-à-dire l’ablation des seins, et une hystérectomie, c’est-à-dire l’ablation de l’utérus. Ces mutilations sont illustrées par des images sanglantes d’une rare violence.

Comme cette propagande répugnante a lieu dans des publications et instituts « catholiques », il n’est pas difficile d’imaginer ce qui se passe ailleurs…

Les jeunes en grand danger

  • Selon un sondage Ifop de novembre 2020, près d’un quart des jeunes Français âgés de 18 à 30 ans ne se sentent ni homme ni femme !
  • Un sondage Ipsos de juin 2023 confirme cette tendance : 22 % des Français nés après 1997 se déclarent LGBT.
  • Sur TikTok, le réseau préféré des adolescents, les vidéos sur les styles vestimentaires « non-binaires », ou androgynes, enregistrent des millions de vues en France.
  • Et le réseau social Yubo, qui se présente comme un site d’amitié pour les 13-19 ans, a décidé d’intégrer trente-cinq nuances de genre dans son application. Ses membres peuvent se dire « agender », « polygender » ou simplement « gender questioning » pour les plus indécis…
  • Les organisateurs de la gay pride de Paris, le défilé homosexuel où la débauche est à l’honneur, ont confié au Figaro avoir été submergés par « un océan d’adolescents ».

Le journal parisien a donné la parole à quelques adolescents, et le moins que l’on puisse dire, c’est que leurs déclarations sont alarmantes.

  • Juliette, 17 ans, déclare qu’elle ne s’identifie pas comme « hétérosexuelle » mais comme « pansexuelle ». « Homme-femme, mâle, femelle… Aujourd’hui, on se rend compte que les choses sont beaucoup moins binaires. On peut se sentir ni homme ni femme, ou je change selon les périodes ».
  • À son père qui lui demandait si elle était homosexuelle, Anaïs, à 13 ans, a répondu : « Mais que tu es vieux ! Comment peut-on poser une telle question en 2021 ? Cela n’a rien à voir. Je n’ai pas de sexe ».

Marches pour le climat

Malheureusement, le même délire idéologique se retrouve dans d’autres domaines.

  • Les fameuses « marches pour le climat » ont fait descendre dans la rue des milliers de lycéens français, galvanisés par les « prophéties » apocalyptiques de Greta Thunberg. Ces jeunes n’osent plus prendre l’avion ou manger de la viande, convaincus qu’ils commettent ainsi un crime contre l’environnement.
  • Le féminisme exacerbé par le mouvement Me Too, également né aux États-Unis, provoque un profond malaise chez de nombreux jeunes, soupçonnés d’être des violeurs ou des agresseurs simplement parce qu’ils sont nés de sexe masculin.
  • Des mouvements comme Black Lives Matter demandent à tous nos jeunes de s’excuser pour leurs ancêtres, sous le prétexte fallacieux qu’ils étaient racistes et oppressifs à tous points de vue.

« Effaçons l’ardoise »

Si les jeunes sont la principale cible du wokisme, ils ne sont pas les seuls… En effet, rien n’échappe aux militants qui veulent tout déconstruire. Comme les révolutionnaires de 1789 et 1917, les adeptes du wokisme prétendent vouloir construire une nouvelle humanité. Pour y parvenir, ils cherchent à faire table rase du passé. Avant l’aristocrate, après le bourgeois : aujourd’hui, c’est l’homme blanc, hétérosexuel, « cisgenre », chrétien et carnivore qu’il faut éradiquer de la surface de la terre. Ils réclament sa tête, les antiracistes, les militants homosexuels et transgenres, les féministes et les antispécistes. Bien sûr, la probabilité que cette tête se retrouve au bout d’une pique est faible. On n’imagine pas non plus la moitié du monde occidental envoyé au goulag.

Pourtant, au nom de la bienveillance et de la justice, un nouveau totalitarisme menace le monde autrefois chrétien.

« La vie privée est politique »

Comme le marxisme d’antan, le wokisme est une idéologie globale. Il prétend régir toutes les interactions sociales, qu’elles soient publiques ou privées. Le programme des Verts en France est une excellente illustration de cette entreprise de rééducation, comme le montre le livre La Révolution woke débarque en France. Ces dernières années, les écologistes se sont relayés pour interdire les sapins de Noël au nom du droit des plantes, pour interdire le Tour de France en raison de la pollution qu’il engendrerait, pour interdire les piscines privées afin de lutter contre le gaspillage de l’eau, pour interdire les barbecues coupables de promouvoir le machisme, pour interdire les jets privés accusés de réchauffer la planète et, bien sûr, pour interdire les corridas au nom de la lutte contre les abus sur les animaux.

L’écologiste Sandrine Rousseau a même suggéré que le fait de ne pas partager les tâches ménagères soit un délit ! La vie privée est politique », explique-t-elle. Une déclaration que les commissaires du peuple de l’Union soviétique auraient sans doute applaudie des deux mains…

Permis de vote

Dans la même veine totalitaire, Aymeric Caron, député écologiste de Paris, a défendu l’idée d’un « permis de voter » accordé aux seuls citoyens jugés les plus aptes à exercer cette fonction. Pourquoi s’embêter à faire un parti unique quand il suffit de ne laisser s’exprimer que ceux qui professent la même idéologie !

Autre idée communiste défendue par les Verts, cette fois-ci importée de Chine : la limitation de la natalité. Pour protéger la planète et « mieux accueillir les migrants », l’ancien ministre de l’environnement et membre historique du parti, Yves Cochet, propose d' »inverser la logique des allocations familiales ». « Plus on a d’enfants, plus les allocations diminuent, jusqu’à disparaître à partir de la troisième naissance », a-t-il suggéré.

Ecraser les opposants

Tous ceux qui refusent de participer à ces mensonges sont « effacés » (cancelled), pour reprendre un néologisme de matrice woke. Au nom de l’inclusion, tous les dissidents sont impitoyablement exclus. Ils ne sont pas mis à mort. Ils sont rarement mis en prison. Cependant, ils sont « effacés » de la vie publique, tout comme en Union soviétique, ils étaient effacés des photographies officielles.

Écrivains, acteurs, enseignants, élus, autorités religieuses sont jetés dans l’ombre puis dans les limbes de l’anonymat.

Dans les studios de production et les maisons d’édition, une seule pensée est tolérée.
Le philosophe nord-américain Rod Dreher déplore:

Amazon, qui contrôle l’essentiel du marché américain du livre, a récemment décidé de ne plus vendre de livres critiquant le transgendérisme (mais on peut toujours acheter Mein Kampf) .

Une police de la pensée, non moins zélée et efficace que le Guépéou [GPU: police politique de l’URSS], sévit sur les réseaux sociaux. Des slogans insidieux tels que « la liberté d’expression n’est pas la liberté d’offenser » rendent le débat public impossible. Ainsi, la révolution woke triomphe, sans qu’une seule goutte de sang ne soit versée.

S’opposer à la machine totalitaire

Soljenitsyne a écrit :

« Je n’ai pas la force, petit individu que je suis, de m’opposer à l’énorme machine totalitaire du mensonge, mais je peux au moins m’assurer que je ne suis pas une porte d’entrée pour le mensonge ».

Tel est, en résumé, le défi que doivent relever ceux qui, en France et ailleurs en Occident, ont compris la nature frauduleuse des héritiers de Staline.

Pourront-ils compter sur le soutien du clergé, et en particulier des évêques, dans leur combat ?

La révolution woke n’est pas seulement une guerre culturelle, sans précédent depuis la révolution du même nom menée par Mao Tsé Toung en Chine. C’est aussi un combat spirituel : après le déclin vertigineux de la pratique religieuse après le Concile Vatican II chez nous et chez nos voisins, ce sont maintenant les vestiges de notre culture imprégnée de christianisme qui sont visés.

Où la « déconstruction » de la volonté de Dieu peut-elle conduire, sinon au règne du diable sur la terre ?

Les fidèles, conscients de l’immense danger qui les menace, eux et leurs enfants, attendent de leurs pasteurs qu’ils mènent ce combat à leurs côtés et, si possible, à leur tête. [c’est malheureusement un voeu pieux!!, ndt]

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