En rangeant des livres, j’ai feuilleté un bel album acheté après la mort de Benoît XVI, et dont je possédais déjà la version originale en italien. C’est un livre d’images (je l’avoue, j’aime cela) dont quelques unes inédites, ponctuées de textes qui tracent à grands traits les étapes de la vie du Saint-Père. Et je tombe, ou retombe sur une citation de Georg Gänswein qui, je trouve, capte à merveille l’essence de cette personnalité sublime, que d’autres avaient perçue – je pense au cardinal Meisner, son ami, qui avait dit en parlant de lui: « il est intelligent comme dix professeurs, et pieux comme un premier communiant ».

Benoît XVI, Les images d’une vie, ed. Artège, 2018 (pour la version française), page 50

Cet homme d’Eglise si érudit qui a longtemps siégé sur le trône de Pierre, semble plus d’une fois, dans ses réponses, un enfant innocent, mystérieux et insondable; un enfant de l’Esprit Saint qui, au milieu de brillantes analyses, raconte tout à fait naturellement combien il s’amusait à jouer à « T’en fais pas » [Mensch ärgere Dich nicht, version allemande du jeu de dadas – cette anecdote est une confidence de Benoît XVI à Peter Seewald dans le livre « Dernières conversations », justement] et d’autres jeux semblables. Un grand enfant de Dieu, d’une douceur désarmée, qui comme saint Augustin, aspire passionnément à atteindre finalement ce « toujours » dont on dit dans le psaume 105 « Recherchez sans cesse sa face ». Un enfant qui veut encore retourner à la maison « là où ce sera de nouveau beau, comme c’était chez nous quand nous étions enfants »

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Intervention de Mgr Gänswein durant la présentation à Münich, le 12 septembre 2016, de l’édition allemande du livre « Dernières conversations »

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