Jusqu’où vont-ils descendre? L’évêque auxiliaire de Lisbonne, chargé de l’organisation des JMJ de Lisbonne, le mois prochain, et surtout un des noms figurant dans la fameuse « liste de Bergoglio » des cardinaux qui seront créés en septembre, a déclaré à la télévision portugaise qu’il ne voulait en aucun cas « convertir les jeunes au Christ ou à l’Église catholique. Rien de tout cela, absolument ». Et d’enchaîner sur le discours « la diversité est une richesse.. » et bla-bla-bla.
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Que fait-il là où il est, alors?
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Mais en réalité, il n’y a pas de quoi être surpris. Il est dans la droite ligne de son maître (qu’il flatte éhontément: encore un carriériste!) lequel a déjà déclaré du haut de son magistère suprême que « la conversion est une idiotie solennelle » .
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A noter que le néo-cardinal, devant le tollé soulevé par ses déclarations, a tenté une piteuse marche-arrière dans une autre interview. Plaidant les classiques « malentendus », dûs à des propos sortis de leur contexte. Bien sûr…


Mains dans les poches, une drôle de croix pastorale. L’évêque cool.

ÉGLISE EN SORTIE (LIBRE)

A Lisbonne, des JMJ sans Christ.
Et ils le font cardinal

Riccardo Cascioli
La NBQ
13 juillet 2023

Les propos très graves de Mgr Américo Aguiar, responsable des JMJ de Lisbonne et nouvellement nommé cardinal, qui ne veut absolument pas « convertir les jeunes au Christ », ont des implications très graves : surtout l’illusion de la foi et l’inutilité de l’Église.

« Nous ne voulons pas convertir les jeunes au Christ ou à l’Église catholique. Rien de tout cela, absolument ».

Ces mots, prononcés lors d’une interview à la Radio Télévision Portugaise (RTP) le 6 juillet dernier par l’évêque auxiliaire de Lisbonne, Américo Aguiar, pour expliquer le sens des prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse qui se tiendront à Lisbonne du 1er au 6 août, ont fait grand bruit et suscité à juste titre des réactions étonnées et indignées. En effet, Mgr Aguiar est non seulement le responsable des JMJ de Lisbonne, mais il fait également partie des 21 nouveaux cardinaux annoncés le 9 juillet par le Pape François et qui recevront la barrette rouge au Consistoire du 30 septembre prochain.

Comme souvent dans ce genre de situation, face à la réaction de l’opinion publique catholique, et étant donné qu’il a été nommé cardinal entre-temps, Mgr Aguiar a tenté de se racheter avec une autre interview – cette fois-ci avec ACI Digital – pour clarifier davantage, se plaignant de l’instrumentalisation de ses propos, sortis de leur contexte :  » Les JMJ, a-t-il dit, sont une invitation à tous les jeunes du monde à faire l’expérience de Dieu « , sur le chemin tracé par l’encyclique Fratelli tutti.

Honnêtement, il aurait pu se passer de préciser, car le contexte de ses paroles était très clair, tout comme le concept sous-jacent, et les mots ajoutés, si c’est possible, ont même aggravé l’effet.

Quel est donc l’essentiel de son discours ? Qu’avec Fratelli tutti, la mission de l’Église a changé : il ne s’agit plus d’annoncer le Christ, mais de faire l’expérience d’une multitude de personnes différentes pour apprécier la richesse de la diversité ; et ce serait cela, faire l’expérience de Dieu.

« Les JMJ sont un cri de cette Fraternité universelle », a-t-il déclaré à RTP, « elles veulent être une école pédagogique pour voir le goût et la joie de connaître la différence. La différence doit être comprise comme une richesse. Catholiques, non-catholiques, religieux, avec foi, sans foi : la première chose à faire est de comprendre que la diversité est une richesse ».

Et encore, après la ferme résolution de ne convertir personne : « Nous voulons qu’il soit normal qu’un jeune musulman, juif ou d’une autre religion n’ait aucun problème à décider qui tu es, et que nous comprenions tous que la diversité est une richesse. Ainsi, le monde sera objectivement meilleur ».

Il n’y a vraiment pas matière à malentendu : le néo-cardinal portugais ne croit tout simplement pas que Jésus-Christ soit la réponse véritable et définitive aux questions les plus profondes de tout homme, qui sont particulièrement vives chez les jeunes. Sinon, il serait en train de vivre la fièvre de la mission, créant des occasions de dire au monde qu’il a trouvé la réponse à ces questions que tout le monde se pose. C’est exactement ce qui a poussé saint Jean-Paul II à instituer les JMJ, un événement qui, depuis le début, est absolument centré sur le Christ. Rappelons, pour comprendre, les paroles que Jean-Paul II a prononcées dans une homélie mémorable lors de la veillée de prière des JMJ 2000 à Rome, devant deux millions de jeunes :

« En réalité, c’est Jésus que vous cherchez quand vous rêvez de bonheur ; c’est Lui qui vous attend quand rien ne vous satisfait de ce que vous trouvez ; c’est Lui qui est la beauté qui vous attire tant ; c’est Lui qui vous provoque avec cette soif de radicalité qui ne vous permet pas de vous adapter aux compromis ; c’est Lui qui vous pousse à déposer les masques qui rendent la vie fausse ; c’est Lui qui lit dans votre cœur les décisions les plus vraies que d’autres voudraient étouffer. C’est Jésus qui suscite en vous le désir de faire quelque chose de grand de votre vie, la volonté de suivre un idéal, le refus de vous laisser engloutir par la médiocrité, le courage de vous engager avec humilité et persévérance pour vous améliorer et améliorer la société, en la rendant plus humaine et plus fraternelle ».

Saint Jean-Paul II a été très clair sur le fait qu’une société plus humaine et plus fraternelle ne peut naître que de la rencontre avec le Christ. C’est ce que nie aujourd’hui le nouveau cardinal Aguiar, qui s’inspire pourtant [ou plutôt: justement] de la vision exprimée dans Fratelli tutti.

Une fraternité sans père commun reconnu, des JMJ sans le Christ (ou en tout cas avec un Christ sans importance, au même titre que Mahomet, Bouddha, Confucius et qui que ce soit d’autre). C’est une affirmation de l’inutilité de l’Église, réduite à un agent social, une copie de l’ONU avec quelques saupoudrages de spiritualité.

Les paroles d’Aguiar rendent encore plus vrai et concret le jugement de Benoît XVI qui attribuait la crise de l’Église à la crise de la foi, en particulier des prêtres. Les gens ne croient tout simplement plus que le Christ est le Sauveur, tout au plus l’inspirateur de bons sentiments pour redresser le monde.

Dans tout cela, il reste un petit signe d’espoir, le fait qu’au Portugal, une grande partie du clergé et de nombreux fidèles ont été scandalisés par la nomination comme cardinal de Mgr Aguiar, bien connu pour sa manie de se mettre en avant, et qui a profité de l’occasion des JMJ pour faire carrière [tiens tiens, décidément, il y a beaucoup de carriéristes parmi les favoris de François, qui pourtant les déteste, dit-il] . On sait que pendant ces années de préparation, il s’est rendu très souvent à Rome pour rencontrer le Pape, avec lequel il a d’ailleurs fait des vidéos qu’il a montrées à son retour au Portugal. Il entretient de très mauvaises relations avec la grande majorité du clergé de Lisbonne, dont il est l’évêque auxiliaire, un clergé qui craint aujourd’hui qu’il ne devienne le nouveau patriarche de Lisbonne, puisque le cardinal Manuel José Macario do Nascimento Clemente atteindra l’âge fatidique de 75 ans le dimanche 16 juillet et a déjà annoncé qu’il prendrait sa retraite immédiatement.

Cela signifie que malgré tout, il existe encore une base catholique fidèle dans l’Église du Portugal.

Il ne reste plus qu’à prier pour que le Seigneur la maintienne ainsi malgré les insuffisances de ses pasteurs.

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