Le titre de cette dernière réflexion du Wanderer (qui commence par un rappel de ce qu’il avait ressenti il y a dix ans à l’annonce de l’élection à la papauté de Jorge Mario Bergoglio, son histoire ne me surprend pas, des amis m’ont confié avoir vécu une expérience similaire) ne nécessite malheureusement pas de commentaire.

Les dernières nominations de François, et l’élection des nouveaux cardinaux constituent un point de rupture. Dans la plupart des cas, il s’agit de sexagénaires qui appartiennent à la pire ligne théologique. Cela signifie qu’ils ont vingt ans devant eux pour continuer à faire du mal depuis leurs positions élevées et pour saper la foi résiduelle qui subsistera dans l’Église après le pontificat de Bergoglio.

Point de non-retour

caminante-wanderer.blogspot.com
27 juillet 2023

Il y a neuf ans, j’ai écrit un court billet sur ce que j’ai vécu quand, le 13 mars 2013, assis devant la télévision, j’ai vu le nouveau Souverain Pontife, Giorgius Marius, scruter la loggia de Saint-Pierre [et j’ai aussi raconté une prémonition qui, heureusement, ne s’est pas réalisée et qui confirme que je ne suis pas prophète]. Plusieurs lecteurs m’ont envoyé des commentaires relatant des expériences similaires qui aboutissaient toutes à une certitude : la fin a commencé ; Bergoglio sera le Grand Libérateur.

Au fil des années, j’ai nuancé avec raison ce qui avait émergé de manière inattendue, d’une image télévisée, d’une émotion, d’une intuition ? Je pensais que le bon sens de l’establishment ecclésiastique, que l’instinct de survie et que le groupe des hiérarques conservateurs, voyant le désastre que François était en train de produire dans l’Église, réagiraient d’une manière ou d’une autre. Ils ne le feraient pas dans l’intention de maintenir la tradition, le latin ou même le dogme. Ils le feraient, je pense, au moins par sens de l’institutionnalité. C’est pourquoi, jusqu’à récemment, je suis resté modérément optimiste quant à ce qui pourrait se produire lors du prochain conclave et j’ai gardé l’espoir d’une certaine restauration, bien que faible, lors du prochain pontificat.

Toutefois, certains événements survenus ces dernières semaines m’ont fait abandonner cette position. Il me semble, et je pense que c’est un sujet de discussion intéressant, que cet optimisme relatif quant à l’avenir de l’Église après la mort de Bergoglio n’est rien d’autre qu’un vœu pieux.

Tout d’abord, le synode sur la synodalité est un signe très clair que nous sommes déjà à un point de non-retour, quels que soient les résultats obtenus, même s’il ne se passe rien une fois cette assemblée terminée. Le simple fait que l’Église permette et encourage une réunion avec la densité institutionnelle d’un synode pour discuter de questions qui visent à modifier directement la foi et la morale telles qu’elles nous ont été transmises par les apôtres et défendues par tous les pères et maîtres est un signe retentissant que quelque chose de très profond s’est brisé ; une bonne partie, une très bonne partie dirais-je, de la hiérarchie n’a plus la foi. Pour eux, l’Église n’est qu’une organisation parmi d’autres, et tout ce qu’ils ont pensé et enseigné sur elle-même n’est rien d’autre que des fables compréhensibles des temps passés, mais absolument insoutenables aujourd’hui.

Deuxièmement, les dernières nominations de François – Mgr Fernandez à la Doctrine de la foi, les nouveaux archevêques de Buenos Aires, Madrid et Bruxelles – et l’élection des nouveaux cardinaux constituent également un point de rupture. Dans la plupart des cas, il s’agit de sexagénaires qui appartiennent à la pire ligne théologique, si l’endroit où ils se trouvent peut encore être considéré comme théologique, ou catholique. Cela signifie qu’ils ont vingt ans devant eux pour continuer à faire du mal depuis leurs positions élevées et pour saper la foi résiduelle qui subsistera dans l’Église après le pontificat de Bergoglio.

Mais il y a un problème encore plus grave, c’est l’absence de réaction de la part de ceux qui devraient réagir. À l’exception de quelques voix – le cardinal Müller, l’évêque Strickland et peut-être quelques autres – aucun des pasteurs dont le devoir est de protéger le troupeau, aucun des cardinaux dont le travail est d’accompagner et de conseiller le pape, n’a dit quoi que ce soit sur la gravité des actions de Bergoglio. Après avoir déjà éliminé Benoît XVI, qui jouait le rôle d’une sorte de katechon, il s’est ouvertement lancé dans l’œuvre de livrer l’Épouse du Christ aux rois de la terre pour qu’ils forniquent avec elle.

Un dernier argument. On dit qu’une image vaut mille mots, et on dit aussi que le regard et le visage sont l’expression de l’âme. Je vous invite à regarder cette courte vidéo avec la procession d’entrée des évêques argentins lors de la messe d’inauguration du nouvel archevêque de Buenos Aires. Je crois que, même si le prochain pape était saint Grégoire ou saint Léon, il ne pourrait rien faire. La grâce, pour agir, présuppose la nature. La bande de mitrés qui nourrit le troupeau argentin – et qui doit être assez semblable à tout autre groupe épiscopal « franciscain » – manque du substrat naturel pour un renouveau de l’Église dans la foi catholique.

Quand une hémorragie sévère entraîne une perte de sang importante chez une personne, même si elle est assistée et que le sang est transfusé rapidement, les règles hémodynamiques indiquent qu’il est souvent trop tard : le patient meurt irrémédiablement, même s’il a à ses côtés le meilleur hémodynamicien du monde et des litres de sang à sa disposition. Il y a un point de non-retour. Seul un miracle peut le sauver.

Si notre espoir était mondain et si nous attendions de l’Église institutionnelle qu’elle embrasse à nouveau la foi apostolique et revienne au faste et à la splendeur des siècles passés, le tableau serait sombre. Mais ce n’est pas notre espoir. Ce n’était pas l’espoir des premiers chrétiens. Ils l’ont exprimée en un seul mot : Maranatha ! [Seigneur, viens!]


Annexe

Confessions et prémonitions

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Puisque plusieurs lecteurs ont déjà fait leur confession publique sur ce qu’ils ont vécu le 13 mars 2013 en entendant le Cardinal Protodiacre de Santa Romana Chiesa proclamer l’inattendu « YIORYIUSMARIUS » et ensuite le Personnage apparaître sur le balcon pétrinien, voici la mienne: ce fut une sensation et une intuition. J’ai ressenti un frisson terrifiant et, immédiatement, une idée est « apparue », sans raisonnement, dans mon esprit : c’est le Faux Prophète. Ce mauvais moment m’a coûté deux mois d’insomnie. C’était sans doute une exagération de mon esprit, encore très marqué par le décalage horaire d’un récent voyage…

Mais, pour continuer les confidences, je dois dire qu’hier soir, j’ai eu une prémonition. Alors que je commençais à m’endormir, dans ces moments que les médecins appellent la phase I du sommeil et que les anciens appelaient « rêverie », une idée a surgi de nulle part dans ma tête : « Bergoglio va nommer Mgr Piero Marini préfet de la Congrégation pour le culte divin entre le 23 et le 26 octobre, pendant que le pèlerinage Populus Sumorum Pontificum se déroulera à Rome ».

Je me suis réveillé et j’ai mis du temps à me rendormir. Je ne sais pas si l’annonce venait d’un ange, d’un démon ou simplement des vapeurs de Glenlivet.


Aujourd’hui, au matin, l’esprit frais, j’ai commencé à réfléchir : ce serait un geste typique de Bergoglio. D’autant plus si, comme le dit aujourd’hui un collègue blogueur, la position traditionnelle est largement majoritaire au sein du synode. Ce serait une très belle façon pour François de se venger de la défaite qui lui serait infligée.

– Mais, Wanderer, êtes-vous en train de dire que le pape Bergoglio est rancunier et vindicatif ?

– Ce n’est pas moi qui dis cela. Demandez aux prêtres de Buenos Aires, et vous verrez ce qu’ils disent.

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https://caminante-wanderer.blogspot.com/2014/10/confidencias-y-premoniciones.html
10 octobre 2014
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