Décidément, ce pape est imprévisible et prend tout le monde à revers. Ses soutiens les plus fervents, qui acquiescent sans broncher aux changements les plus polémiques que porte ce pontificat, ne lui pardonneront peut-être pas de ne pas avoir prononcé la prière « tant attendue » pour la paix en Ukraine (oui, il aurait dû, mais sans prendre parti, comme l’espéraient certainement les déçus) le 5 août à Fatima. Luis Badilla (Il Sismografo) se fait le porte-parole de leurs lamentations. Manifestement, le Pape refuse de s’engager sur ce terrain. Comme le dit Luis Badilla, il a sans doute ses raisons. Mais pour Luis Badilla et ceux qui pensent comme lui, malgré les protestations formelles de loyauté, suivre le Pape est apparemment une contrainte à géométrie variable…

Le silence de Fatima et la douleur des fidèles

Luis Badilla, rédaction de Il Sismografo
ilsismografo.blogspot.coml

Nous voulons seulement expliquer la surprise de beaucoup dans le monde face à l’absence tangible de cette tellement désirée prière spéciale pour la paix du Saint-Père à Fatima.

Elle était très attendue. Mais la prière pour la paix du Pape François dans le sanctuaire de Fatima, le samedi 5 août, dans le cadre des XXXVIIe JMJ, s’est transformée en un fatras de mots qui en a laissé plus d’un abasourdi. Tout le monde, mais vraiment tout le monde, attendait du Pontife un geste intense, sincère et visible de prière pour la paix sur les terres d’Ukraine attaquées par la Fédération de Russie depuis le 24 février 2022, mais aussi pour la paix dans tant de coins oubliés de la planète.

Fatima était le meilleur endroit, le plus émouvant, le plus attractif pour ceux qui croient en la prière et qui prient. À Notre-Dame de Fatima, l’humanité croyante confie ses peines, ses chagrins et ses souffrances, mais aussi ses espoirs, ses rêves et ses projets d’avenir.

Ce ne fut pas le cas et nous ne saurons jamais pourquoi.

Pour notre part, pas de critique ni de polémique avec François. Le Pape fait ce qu’il veut et comme il veut. C’est son comportement depuis plus de dix ans. Il est le souverain. Et c’est très bien ainsi. Il a ses raisons.

Mais d’autres ont aussi leurs raisons.

Nous voulons seulement expliquer la surprise de nombreuses personnes dans le monde entier, face à l’absence tangible de la prière spéciale pour la paix du Saint-Père à Fatima.

Quand la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine a éclaté il y a 18 mois, les croyants, en particulier les catholiques, face aux exhortations constantes de François à prier pour la paix et, comme il le dit souvent, « pour l’Ukraine tourmentée », ont immédiatement pensé à Fatima, une invocation mariale si chère et historiquement liée aux immenses souffrances de la Première et de la Seconde Guerre mondiale.

Certains ont pensé et proposé un rassemblement mondial à Fatima pour demander la fin de la guerre et une paix véritable et juste.

Notre Dame de Fatima est la plus haute icône des aspirations pacifiques de toute l’humanité. Notre Dame de Fatima est priée dans des centaines de régions du monde où les guerres et la violence font loi.

C’était un moment attendu depuis des mois, car après quelques jours d’hospitalisation, il est apparu clairement que le pontife était en mesure de se rendre aux JMJ de Lisbonne.
Cet espoir est devenu une certitude, un « rêve de paix » tangible.

Mais finalement, le matin du 5 août, dans la chapelle des apparitions de Fatima, rien n’a été vu et rien n’a été entendu de ce qui était souhaité, attendu et annoncé.
Pas de prières chorales, pas de véritables cris d’espérance, pas d’implorations.

Le discours du Pape contenait 656 mots, mais malheureusement, pas une seule fois les mots paix, guerre, Ukraine et Russie n’ont été prononcés.

Telles sont les raisons de la douleur et de la perplexité de tant de personnes, parmi lesquelles des milliers et des milliers de jeunes au Portugal, ainsi que de nombreux évêques qui, au cours de ces heures, n’ont pas été en mesure de donner une explication aux fidèles.

Matteo Bruni, directeur du Bureau de presse du Vatican, a déclaré aux journalistes :

« Je peux confirmer que le pape m’a dit qu’il avait prié en silence et avec douleur pour la paix. Ses sentiments sont reflétés dans le tweet publié sur son profil officiel quelques heures après la visite ».

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