Le 15 août n’est plus, pour les occidentaux post-chrétiens, qu’un « pont à rallonge », un chassé croisé de vacanciers sur les autoroutes, voire dans le meilleur des cas, une occasion de se retrouver en famille. En tout cas, si l’on interroge les gens dans la rue, rares sont ceux qui connaissent la signification de cette fête catholique, et ne parlons pas de ce nom bizarre dont on ne sait pas bien ce qu’il signifie, une subtilité de théologien, sans doute (*).
Avec un peu d’avance sur le calendrier, voici une belle réflexion (datant du 15 août 2022, mais évidemment qui reste d’actualité), issue d‘un blog catholique, celui de Jean-Pierre Snyers (jpsnyers.blogspot.com/ ), qui mérite d’être découvert.

(*) Le terme « Assomption » vient du latin ad sumere qui signifie « être transporté vers », à ne pas confondre avec « Ascension », du latin ascendo, veut dire que l’on monte soi-même. (wikipedia)

15 août: fête de l’Assomption

 15 août: chaque année, les catholiques fêtent l’Assomption; autrement dit l’entrée corps et âme de la Vierge Marie au ciel.

Qu’est-ce à dire? 

En regardant dans le rétroviseur, on voit d’abord que le Nouveau Testament affirme que le Christ a été Conçu en Marie, par l’Esprit Saint.

Risible? Pas tant que ça. En effet, si comme les chrétiens le pensent, Dieu existe, qu’y a t-il de plus difficile pour Lui: de créer l’univers ou de faire naître une personne sans intervention humaine? Comparant la création et la résurrection, un grand penseur (il me semble que c’est Pascal) écrivait:

« quelle est la plus grande difficulté: de faire en sorte que ce qui n’a jamais existé soit ou de faire en sorte que ce qui a déjà existé existe encore »?

Cela dit, je constate que tous les chrétiens ne croient pas que la Mère de Jésus est restée Vierge. La preuve? Les « frères » de Jésus. Mais, outre le fait que le mot « frère » peut aussi désigner des cousins ou de simples croyants appelés « frères en Jésus-Christ », je note que jamais dans l’Ecriture, les « frères de Jésus » ne sont appelés « fils de Marie ». De plus, au pied de la croix, c’est à Jean que le Messie confie sa Mère; non pas à ses prétendus « frères ».

De plus, quand Il invite Jean à la prendre chez lui, ne nous invite t-il pas aussi à la prendre chez nous, dans notre cœur?

Oui mais l’Eglise dit également que Marie a été conçue immaculée et dans ce cas-là, quel serait son mérite de ne jamais avoir péché? Sauf que, comme on le lit dans la Bible, Eve aussi fut créée sans péché et cela, jusqu’au jour où elle a rompu avec Dieu. Nouvelle Eve, créée comme elle « immaculée » afin de pouvoir accueillir le Sauveur dans un corps sans taches, Marie n’a jamais succombé au mal. Elle aurait pu, puisqu’Elle était libre, mais Elle ne l’a jamais fait et c’est là tout son mérite.

Un jour, une dame m’a dit: « Marie était tout ce que Dieu attendait d’une personne ». Touchante réflexion il me semble.

Et le culte marial dans tout ça? Invention du Moyen Age, inexistant à l’époque des premiers chrétiens?  Mais non! Sur un papyrus égyptien daté de l’an 250 (qui n’est jamais qu’une copie d’un original forcément plus ancien) on lit cette prière (qui était en vigueur dans la liturgie):

« Sous l’abri de ta miséricorde,

nous nous réfugions sainte Mère de Dieu.

Ne repousse pas nos prières dans l’épreuve,

mais du danger délivre-nous,

toi seule chaste,

toi seule bénie ».

A signaler aussi, en marge de Celle que le verset 1 du chapitre 12 de l’apocalypse appelle « la femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds et une couronne de douze étoiles sur sa tête », les peintures de la Mère du Christ dans les catacombes de Priscilia à Rome dont « L’adoration des mages » (datant de l’an 180 après J-C) et « La Vierge à l’Enfant » (an 210 après J-C).

Vierge à l’enfant
L’adoration des Mages

Terminons.

Pensant à la Vierge Marie dans l’autre monde, comment ne pas songer également à ses visites dans notre monde? Lourdes, Beauraing, Fatima, Guadalupe, Paris; autant de lieux où l’invisible s’est rendu visible, où l’éternel rejoint le temporel comme pour nous confirmer l’essentiel de la foi qui est: « le Christ mort et ressuscité pour nous délivrer du péché et de la mort éternelle ».

« Car notre véritable cité est dans les cieux, d’où nous reviendra notre Sauveur Jésus-Christ, qui transformera notre corps humilié pour le rendre semblable à Son corps de gloire ».

Cette parole écrite par saint Paul dans le troisième chapitre de son épître aux Philippiens m’en rappelle deux autres que je vous laisse en guise de conclusion.

« Quand on a vu un coin du ciel, il est très difficile de rester dans la brume d’ici-bas » .

(Albert Voisin, voyant de Beauraing)

« Qu’Elle était belle, si belle que quand on l’a vue, il tarde de mourir pour la revoir ».

(Sainte Bernadette de Lourdes)

Allez, un dernier pour la route:

« La vie est un rêve dont la mort nous réveille »

(parole attribuée à saint Jérôme).

Jean-Pierre Snyers

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