Les dernières nominations de François au sommet du dicastère pour le culte divin (des hommes qui n’ont pas plus de compétences dans le domaine liturgique que Tucho Fernandez dans celui de la doctrine) sont une nouvelle illustration de la façon dont le Pape distribue ses « sympathies » et une gifle de plus au cardinal Sarah, et indirectement à Benoît XVI. Ils confirment que le Pape verrouille le sommet de l’Eglise dans tous les domaines, et qu’il poursuit d’une haine tenace tous ceux qui s’opposent à lui. Quand on voit le portrait flatteur qui émergerait du dernier livre de Jean-Marie Guénois (au conditionnel, car je ne l’ai pas lu, et n’ai pas l’intention de le lire), on se demande s’il parle du même homme que celui – vindicatif et mesquin dans ses vengeances, tyrannique, brouillon, irascible, peu lettré, et habitué aux « petits » accommodements avec la vérité – confirmé par de nombreux portraits dressés par des italiens qui connaissent à fond le milieu du Vatican (je ne cite personne… il suffit de lire le nom de l’auteur de cet article).

François envoie des signaux

Braz de Aviz et Tolentino de Mendonça au culte divin

Le pape François a nommé deux nouveaux membres du dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements : le cardinal João Braz de Aviz, préfet du dicastère pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique (anciennement Congrégation pour les religieux), et le cardinal José Tolentino de Mendonça, préfet du dicastère pour la culture et l’éducation (anciennement Conseil pontifical pour la culture et Congrégation pour l’éducation catholique). Tous deux sont des ennemis de la tradition et strictement alignés sur les positions bergogliennes.

Après avoir en toute hâte mis à la retraite le cardinal Robert Sarah en 2021 [à peine révolus les 75 ans canoniques], François a nommé au poste de préfet le secrétaire de la Congrégation de l’époque, l’archevêque britannique Arthur Roche, figure de proue du pôle opposé à Sarah. Peu après est sortie sous la forme d’un motu proprio la lettre apostolique Traditionis custodes, qui, malgré son nom, a désavoué le motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI et, selon Mgr Georg Gänswein, a brisé le cœur de Joseph Ratzinger.

Lorsqu’il fut envoyé à la retraite à tout juste soixante-quinze ans, Sarah avait déjà été isolée de la cour bergoglienne. L’accès direct au pape lui était interdit et, en fait, Roche avait déjà l’impression d’être le numéro un. François n’a pas pardonné à Sarah ses sympathies pour la tradition et son soutien ouvert à la possibilité d’une célébration eucharistique ad orientem, le prêtre regardant vers le tabernacle, reconnaissant que c’est Dieu et non l’ « assemblée » qui est au centre de la liturgie.

Roche fut ensuite créé cardinal en août 2022, et Mgr Vittorio Francesco Viola arriva au Dicastère du Culte Divin en tant que secrétaire. Viola, dit-on, porte au doigt l’anneau épiscopal de Mgr Annibale Bugnini, l’architecte de la réforme liturgique post-conciliaire, soupçonné d’appartenir à la franc-maçonnerie et pour cette raison destitué par Paul VI, qui l’envoya comme représentant diplomatique en Iran.

Les deux nouveaux membres du dicastère sont des poids lourds de la curie bergoglienne et leur nomination est un signal de François.

Le cardinal brésilien Braz de Aviz (qui a fêté ses soixante-seize ans en avril dernier), sur ordre de François, est en train d’étrangler ou de dissoudre toute une série d’ordres religieux conservateurs et traditionnels.

Le cardinal portugais José Tolentino de Mendonça, écrivain et poète, est un théoricien de la marche (le cheminer), de l’écoute et de la créativité, des concepts aussi flous que chers à François.

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