Le 25 septembre 1993, le géant de la littérature du XXe siècle répondait à l’invitation pressante de Philippe de Villiers, qui souhaitait alors opposer au récit officiel hagiographique de la Révolution (cela n’a pas cessé depuis, voir le patronage et les slogans choisis pour « Paris 2024 ») un autre discours, dénonçant la Terreur et les crimes abominables de la République (cf. bvoltaire.fr).

Soljenitsyne avait prononcé ce jour-là un discours mémorable aux Lucs sur Boulogne, terre imprégnée du sang des martyrs, théâtre d’ « un crime d’État unique au monde car il avait été voté par la Chambre des députés » :

Le discours, assez bref, de Soljenitsyne, est disponible ici: viveleroy.net/discours-sur-la-revolution-par-alexandre-soljenitsyne-aux-lucs-sur-boulogne-1993/

J’en extrais ce passage extraordinaire:

La Révolution française s’est déroulée au nom d’un slogan intrinsèquement contradictoire et irréalisable : liberté, égalité, fraternité. Mais dans la vie sociale, liberté et égalité tendent à s’exclure mutuellement, sont antagoniques l’une de l’autre !
.
. La 
liberté détruit l’égalité sociale – c’est même là un des rôles de la liberté -, tandis que
. l’
égalité restreint la liberté, car, autrement, on ne saurait y atteindre.
. Quant à la 
fraternité, elle n’est pas de leur famille. Ce n’est qu’un aventureux ajout au slogan et ce ne sont pas des dispositions sociales qui peuvent faire la véritable fraternité. Elle est d’ordre spirituel.
.
Au surplus, à ce slogan ternaire, on ajoutait sur le ton de la menace : « 
ou la mort », ce qui en détruisait toute la signification.

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