C’est ce qu’a affirmé le cardinal hier à Rome « à deux pas de Sainte Marthe », lors d’un colloque organisé par la Nuova Bussola Quotidiana sur le thème « La Babel synodale », dont il était le principal orateur. Et pourtant, la veille de l’évènement, des rumeurs faisaient état de pressions exercées par la Secrétairerie d’Etat auprès des cardinaux susceptibles d’assister à la conférence pour qu’ils s’abstiennent (selon l’abbé Barthe).
Le cardinal Burke a interpelé le nouveau préfet de la foi, soulignant la gravité de l’accusation de schisme formulée par le cardinal « Tucho » à l’encontre de ceux qui refusent de s’engager dans la spirale infernale que va sans doute engendrer le Synode.
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Il convient de souligner l’autre fait saillant de la soirée, la présence du cardinal Sarah.

Dans son discours, le cardinal à souligner – et c’est une nouvelle – que « de nombreux frères de l’épiscopat et du Collège des cardinaux soutiennent cette initiative, même s’ils ne figurent pas sur la liste officielle des signataires ».

Ainsi, la crainte qu’ « un certain nombre de points fondamentaux appartenant au dépôt de la foi (…) soient aujourd’hui remis en question » ne semble plus être l’apanage d’une infime minorité de cardinaux traditionalistes, catégorie dans laquelle le discours dominant les a superficiellement enfermés.

Et l’absence d’autres noms parmi les signataires, précise Burke, est due plus à des raisons d’opportunité qu’à autre chose.

Le reportage de Nico Spuntoni

lanuovabq.it

The Day After. Au lendemain de la publication des dubia, le cardinal Raymond Leo Burke ne renonce pas à participer à la conférence « La Babel synodale » organisée par « La NBQ ». Au théâtre Ghione de Rome, à 600 mètres de Sainte Marthe, le patron émérite de l’Ordre Souverain Militaire de Malte est l’homme le plus attendu de l’événement qui marque également le lancement de l’édition papier mensuelle de la Bussola. En plus de lui, présenté par le rédacteur en chef Riccardo Cascioli, les orateurs comptaient le Père Gerald E. Murray, canoniste et le professeur Stefano Fontana, qui ont respectivement présenté une analyse de l’Instrumentum Laboris et un article sur « le modernisme philosophique de la nouvelle synodalité ».


Devant un parterre de médias italiens et internationaux, le cardinal a comparé le Synode qui ouvre aujourd’hui sa première session à la Voie synodale qui risque sérieusement de diviser l’Eglise en Allemagne, affirmant

« Il est (…) pour le moins singulier de dire que l’on ne sait pas dans quelle direction ira le synode, alors qu’il est si clair que la volonté est de changer profondément la constitution hiérarchique de l’Église »,

et s’attirant les applaudissements d’un public composé en grande partie de laïcs.

Difficile de ne pas voir sur le visage du cardinal américain une expression de souffrance face à la situation qu’il dénonce dans son discours. Ce n’est pas un hasard si Burke utilise l’adverbe « dramatiquement » pour indiquer que « la théologie morale a perdu tous ses points de référence ».

Riccardo Cascioli, modérateur de la conférence, lui reconnaît le rôle de « boussole » de la communauté des fidèles qui se sentent perdus face aux exigences les plus extrémistes de l’agenda synodal. Au premier rang, le cardinal Robert Sarah, qui a signé avec lui les nouveaux dubia au Pape, l’applaudit également. Les autres signataires sont les cardinaux Walter Brandmüller, Juan Sandoval Íñiguez et Joseph Zen, « chacun provenant d’un continent différent », rappelle Burke.

Dans son discours, le cardinal tient toutefois à souligner – et c’est une nouvelle – que « de nombreux frères de l’épiscopat et du Collège des cardinaux soutiennent cette initiative, même s’ils ne figurent pas sur la liste officielle des signataires ». Ainsi, la crainte qu’ « un certain nombre de points fondamentaux appartenant au dépôt de la foi (…) soient aujourd’hui remis en question » ne semble plus être l’apanage d’une infime minorité de cardinaux traditionalistes, catégorie dans laquelle le discours dominant les a superficiellement enfermés. Et l’absence d’autres noms parmi les signataires, précise Burke, est due plus à des raisons d’opportunité qu’à autre chose.

Le cardinal cite de nombreux passages des documents du concile Vatican II dans son discours, ainsi que dans les questions envoyées le 10 juillet et soumises à nouveau à François le 21 août. Les préoccupations des signataires quant à l’issue du Synode qui s’ouvre aujourd’hui appellent précisément au respect de ces enseignements qui permettent, comme l’a dit Benoît XVI, « au navire de l’Église d’avancer en haute mer, au milieu des tempêtes ou des vagues calmes et tranquilles, de naviguer en toute sécurité et d’arriver à destination ».

Et à propos de Ratzinger, l’ancien chef de la Signature Apostolique donne l’idée de la discontinuité qu’il y a eu dans l’ex-Saint-Office par rapport à l’époque où c’était le cardinal Ratzinger qui la dirigeait, et il le fait dans le passage où il invite à réfléchir sur la « gravité de la situation ecclésiale lorsque le Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi accuse d’hérésie et de schisme ceux qui demandent au Saint-Père d’exercer l’Office Pétrinien pour sauvegarder et promouvoir le depositum fidei« . Référence à la critique formulée par Victor Manuel Fernandez dans un entretien avec Edward Pentin. Burke parle d’une « erreur fondamentale ».

Les mots de Burke, comme ceux de Stefano Fontana qui a déploré l’absence « d’une approche métaphysique du sujet » et du Père Gerald E. Murray qui a souligné que si « des membres sans droit de vote sont introduits dans une assemblée d’évêques avec droit de vote, l’assemblée cesse d’être épiscopale par nature », ne peuvent pas être interprétés comme un défi pour frapper François, mais plutôt comme un acte de parésie au sein du débat ecclésial qui ne doit pas être délégitimé et qui soulève une inquiétude profonde, comme l’a également démontré l’assistance d’hier.

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