Car au-delà de la satire (j’avoue que j’ai bien ri, mais j’imagine que certains trouveront le ton déplacé) il y a des questions gravissimes qui sont en jeu. Et à ces bouleversements inouïs survenus en l’espace d’une poignée de jours s’ajoute une exhortation apostolique sur le climat que ceux qui l’ont lue (je n’en suis pas) disent ressembler à un document de l’ONU.
Le blogueur argentin conclut: « Tout semble indiquer que Bergoglio a abandonné l’Église du Christ ».

« Les réponses à chacun des dubia soulevés ont eu recours à la tactique jésuite bien connue qui consiste à créer la confusion : dans la première partie, la doctrine traditionnelle est affirmée, mais ensuite les exceptions à ces doctrines sont soulevées. Outre le fait que même les exceptions ne peuvent être admises en tant que telles parce qu’il existe des principes qui n’en ont pas (la fidélité conjugale, par exemple, n’admet pas d’exceptions), nous savons déjà ce qui se passe dans ces cas : ce qui reste dans la pratique, ce sont les exceptions et non la règle ».

Les dubia du cardinal, les réponses de Tucho et la nouvelle exhortation apostolique sur le changement climatique

caminante-wanderer.blogspot.com
4 octobre 2010

L’illustration a été choisie par The Wanderer
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Même s’ils sont médiocres, sordides et ringards, de telles énormités sont incompréhensibles. Bergoglio et Tucho Fernandez à ses côtés, tous deux au Vatican, se sont donné les moyens d’agir en quelques jours et, si personne ne les arrête, ils conduiront l’Église à une catastrophe pire que celle qui est déjà inévitable.

Je fais référence à l’affaire des nouveaux dubia et à leur réponse. Les nouvelles ont été diffusées dans tous les médias, non seulement le va-et-vient des questions et des réponses, mais aussi le contenu effrayant de ces réponses. Je vais vous donner un bref aperçu des événements :

1- Le 10 juillet, cinq cardinaux (Burke, Zen, Brandmüller, Sandoval et Sarah) ont envoyé au Pape des dubia relatifs au contenu de la foi. La réponse arrive, curieusement, le lendemain. Plus curieux encore, elle était rédigée en espagnol et adressée à seulement deux des cinq cardinaux.

2- Les réponses à chacun des dubia soulevés ont eu recours à la tactique jésuite bien connue qui consiste à créer la confusion : dans la première partie, la doctrine traditionnelle est affirmée, mais ensuite les exceptions à ces doctrines sont soulevées. Outre le fait que même les exceptions ne peuvent être admises en tant que telles parce qu’il existe des principes qui n’en ont pas (la fidélité conjugale, par exemple, n’admet pas d’exceptions), nous savons déjà ce qui se passe dans ces cas : ce qui reste dans la pratique, ce sont les exceptions et non la règle.

3- Le 21 août, les cardinaux s’adressent à nouveau au Pape et soulignent que « vos réponses n’ont pas résolu les doutes que nous avions soulevés ; au contraire, elles les ont approfondis ». Ils soulèvent alors de nouveaux doutes. À cette occasion, ils n’ont reçu aucune réponse de la part du Pontife.

4- Le 2 octobre au matin, devant la gravité de la situation accrue par l’ouverture prochaine du synode, les cinq cardinaux rendent publics les dubia qu’ils ont soulevés auprès du Pape. Ils ne publient pas la réponse qu’ils ont reçue pour une raison élémentaire : il ne s’agit pas d’un texte à publier et, de toute façon, le seul à pouvoir le faire est celui qui l’a écrit.

Heureusement, pour faire face à une telle crise, le pape François a pu compter sur le cardinal Tucho Fernandez, qui s’est rapidement mis au travail. Quelques heures plus tard, il a publié sur le site du Dicastère pour la Doctrine de la Foi la réponse que le Pape avait envoyée aux cardinaux. Et il a triché, pensant que personne ne le remarquerait. Il n’a fallu qu’une demi-heure pour que le site Messa in Latino relève la supercherie : la lettre était gravement mutilée et laissait entendre qu’il s’agissait de la réponse aux deux séries de dubia.

Moins de trois semaines après son entrée en fonction, Tucho a déjà réalisé un premier tour de passe-passe qui aura, je crois, des conséquences très graves. Nous l’avions prévu. L’irresponsable Bergoglio a donné à son enfant gâté à jouer rien de moins que la Doctrine de la Foi. Et l’enfant joue comme un fou : hier, il a publié un nouveau document répondant au cardinal Duka sur la communion pour les divorcés remariés. Des personnages mineurs comme lui devraient être laissés à eux-mêmes, et ils se dirigent d’eux-mêmes vers la guillotine.

Le problème n’est pas seulement la maladresse avec laquelle il a agi, prétendant tromper le monde entier avec une lettre pontificale qui n’en est pas une, car elle n’en est qu’un morceau. L’aspect le plus grave de l’affaire, ce sont les réponses elles-mêmes.

Commençons par le copiste. Les analystes les plus sérieux supposent que la réponse aux dubia a été écrite par Tucho. Et il est facile de reproduire le dialogue téléphonique qui aurait eu lieu à cette occasion :

Le 10 juillet, tôt le matin, le téléphone sonne à l’archevêché de La Plata. L’ordinaire du lieu [Tucho] répond :

  • Allo, qui est à l’appareil ?
  • C’est moi, abruti. Je t’envoie une lettre que j’ai reçue de cinq vieux schnocks qui veulent f… la m… avec la doctrine catholique et d’autres c… de ce genre. Je n’y comprends rien. Ecris-moi une réponse et je la leur enverrai.
  • Oui, père Jorge. Bien sûr, père Jorge. Je m’y mets tout de suite, père Jorge

[!!!]

Et rapidement, Tucho se met à écrire la réponse, et, brillant comme il l’est, il la termine dans l’après-midi. C’est avec une grande satisfaction qu’il l’envoie au Père Jorge, comme le petit élève qui avait plus que rempli la tâche que lui avait confiée son maître. Le lendemain, le père Jorge envoie la réponse aux cinq cardinaux telle qu’il l’a reçue : en espagnol et avec trois destinataires en moins.

Il s’agit bien sûr d’une fiction, mais je crains que ce soit ainsi, ou d’une autre manière plus abjecte, que les choses se sont déroulées. Cependant, la preuve la plus accablante que Tucho est l’auteur du document est la densité théologique de l’écriture, qui est strictement proportionnelle à son QI : basique, dépassant à peine les limites de l’élémentaire.

Le contenu incroyable de la note, signée par le Préfet du Dicastère de la Doctrine de la Foi et approuvée par le Pape ex audientia, c’est-à-dire un document de la plus haute hiérarchie, a fait le tour des sites catholiques.

[Là, l’auteur de l’article a inséré des passages de la réponse du Pape datée du 11 juillet, voir sur le site du Vatican, pour être précis celui concernant la bénédiction des « unions homosexuelles » (n°2) et l’ordination des femmes (n°4)]

En dix ans, nous sommes passés du « Qui suis-je pour juger ? » à la légitimation par les plus hautes autorités de l’Eglise de la pratique de l’homosexualité. Et dans quelques années ou quelques mois, le cardinal Tucho Fernandez aura élaboré de manière exhaustive et avec autorité une doctrine sur ce que l’on entend par « déclaration définitive » et, dans quelques années ou quelques mois, nous aurons un discernement pontifical selon lequel, dans certaines circonstances, certaines religieuses pourront être ordonnées prêtres.

Je pense que même les plus modérés conviendront qu’il s’agit d’une aberration majeure, aux conséquences très graves. Nous ne nous attarderons pas sur l’analyse de la question doctrinale, car tout catholique ayant une formation de base peut constater la bourde papale. Ni sur les effets immédiats. Bien qu’aujourd’hui les médias du monde entier parlent déjà d’un changement de doctrine de l’Église sur l’homosexualité, la vérité est que les peuples du monde se soucient déjà très peu de ce que dit ou fait le pape François.

La conséquence la plus grave est de savoir comment nous sortir de ce bourbier dans lequel Bergoglio et ses amis nous ont entraînés. Y a-t-il un moyen d’en sortir ? Qui peut nous en sortir ? Nous connaissons le caractère de la plupart des cardinaux et des évêques nommés au cours des dix dernières années ; je n’attends pas grand-chose d’eux. Et comment pouvons-nous l’espérer si, jusqu’à présent, seuls six cardinaux (le cardinal Müller a été ajouté au cours des dernières heures) qui ont été évincés de leurs fonctions par le pape ou en raison de leur âge, osent élever la voix. Les évêques, à de très rares exceptions près comme Mgr Strickland, Schneider, Viganò et Eleganti [Marian Eleganti, ex-évêque auxiliaire de Coire (Suisse). Voir cet article édifiant], se taisent dans leur tanière en attendant de pouvoir clarifier les choses, sous peine d’être démis de leurs fonctions.

Il est également vrai, d’autre part, que les maladresses de Bergoglio, renforcées aujourd’hui par le cardinal Tucho, pourraient signifier que si le prochain pontife avait un minimum de sens catholique, il pourrait déterminer la nullité de nombreux actes commis par son prédécesseur. Il y a des exemples dans l’histoire de l’Église où cela s’est produit. Nous n’avons pas l’intention d’organiser un procès cadavérique comme celui qui a frappé le pape Formose, mais nous voulons au moins que les choses soient remises à leur place.

Et si cela ne se fait pas, je crains que les catholiques, pour rester catholiques, ne doivent se retirer des structures institutionnelles de l’Église, qui sont dans un certain état d’apostasie.

Et comme si cela ne suffisait pas, l’exhortation apostolique promise Laudate Deum sur le changement climatique est parue aujourd’hui. Un véritable non-sens qui couronne ce pontificat. Il ne s’agit pas de la lire, mais de regarder les citations et les notes de bas de page du document.

Tout semble indiquer que Bergoglio a abandonné l’Église du Christ.

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