Riccardo Cascioli passe au crible l’exhortation « climatique » présentée (symboliquement?) le mercredi 4 octobre, fête de Saint François – dont François porte le nom et dont il prétend s’inspirer, au point de l’associer au titre d’une encyclique – dans les jardins du Vatican. Si l’on en juge par le contenu du texte rédigé à la hâte (merci le copié-collé), truffé d’inexactitudes scientifiques, d’affirmations contradictoires et de slogans éculés des années 70 ou tout droit sortis des documents de l’ONU, le tout assaisonné de la touche « rouge » typiquement bergoglienne, l’appropriation du grand Saint (et patron de l’Italie) est un hold-up pur et simple.
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Et il fallait que cela sorte juste au moment où s’ouvre le Synode qui veut acter la démolition de l’Eglise.
Ça ne commence pas à faire un peu beaucoup?

L’EXHORTATION SUR LE CLIMAT

Laudate Deum, le catastrophisme remplace la foi catholique

Presentazione della Laudate Deum
Présentation de l’exhortation, 4 octobre
Il n’y a pas grand monde qui est intéressé…

Riccardo Cascioli
lanuovabq.it/it/laudate-deum-il-catastrofismo-sostituisce-la-fede-cattolica
7 octobre 2023

L’exhortation apostolique publiée le 4 octobre dernier érige en dogme la thèse du réchauffement climatique d’origine humaine, au moment même où le pape remet en cause certaines vérités fondamentales de l’Eglise.

Parfois, on espère vraiment qu’à un moment donné, les auteurs vont sortir et crier que nous sommes dans « Scherzi a parte » [« Blague à part » – Emission de télévision, version italienne de « Caméra cachée »]. Car s’il ne s’agit pas d’une plaisanterie, il est en effet dramatique de voir que le pape, vicaire du Christ sur terre, en même temps qu’il remet en cause les vérités de foi et les prises de position « définitives » de ses prédécesseurs, impose au contraire comme un dogme ses convictions sur les causes humaines du réchauffement climatique, en insultant les scientifiques et les catholiques qui ne s’y conforment pas.

C’est ce à quoi nous assistons – déconcertés – ces jours-ci encore, avec pour épicentre le 4 octobre. D’une part, le début du Synode, organisé et mené pour renverser les fondements de l’Église telle que nous la connaissons depuis deux mille ans ; d’autre part, la publication de l’exhortation apostolique Laudate Deum, deuxième volet de l’encyclique Laudato Si‘, dans laquelle la « religion » du changement climatique est définie de manière dogmatique.

Ce document est pour le moins embarrassant : rédigé à la hâte et de manière superficielle par des personnes qui copient-collent des clichés éculés sur le réchauffement climatique ; plein d’affirmations prétendument scientifiques sans autre preuve que « c’est évident » et « on ne peut pas le nier ». Fonte des glaciers, chaleur anormale, « sécheresses et inondations, assèchement des lacs et populations emportées par les raz-de-marée ou les inondations », élévation du niveau des mers, disparition d’espèces végétales et animales : « Le monde qui nous accueille s’écroule ». Pas seulement : « des millions de personnes perdent leur emploi à cause des diverses conséquences du changement climatique » (où et pourquoi ?), alors qu’au contraire, miraculeusement, la transition énergétique est « capable de générer d’innombrables emplois dans divers secteurs » (lesquels, où et quand ?).

Autant d’évidences, dit le Pape, sinon pour ceux qui persistent à nier la catastrophe climatique causée par « l’intervention humaine effrénée sur la nature au cours des deux derniers siècles » : « Je suis obligé de faire ces clarifications, qui peuvent sembler évidentes », dit le Pape François, « à cause de certaines opinions méprisantes et déraisonnables que je trouve même à l’intérieur de l’Église catholique » (n° 14).

Le 25 mars dernier, La Bussola a organisé à Milan un séminaire auquel ont participé divers scientifiques et experts : il vaut la peine de revoir ces interventions [en vidéo, malheureusement seulement en italien] (y compris l’introduction de Mgr Giampaolo Crepaldi, qui explique bien ce qu’est une approche de l’environnement fondée sur la foi) pour comprendre ce qu’est réellement la science par rapport aux nombreuses inepties que l’on peut lire dans cette Exhortation :

  • gaz à effet de serre et dioxyde de carbone utilisés comme synonymes (n. 11)
  • dioxyde de carbone jugé comme un gaz à effet de serre (n. 12)
  • dioxyde de carbone jugé comme un polluant, alors qu’il est indispensable à la vie
  • la pandémie de Covid-19 encore attribuée à la relation erronée de l’homme avec « les autres êtres vivants et l’environnement » (n. 19) alors qu’il devrait désormais être clair , même pour les pierres, qu’il s’agit d’un virus « échappé » d’un laboratoire (le pape devrait se le faire expliquer par son conseiller Jeffrey Sachs, qui l’a dit à toutes les sauces) ;
  • exaltation de l’énergie « verte » d’où la nécessité d’agir vite, et en même temps, condamnation de la technologie nécessaire à la transition tant convoitée (n° 22).

Et ce, pour ne citer que quelques exemples.

D’autres passages ne sont pas non plus à négliger : quand il veut donner un exemple positif « de l’interaction de l’homme avec l’environnement », le pape François ne pense nullement au travail des moines bénédictins ni même à l’approche de « son » saint François, mais seulement aux « cultures indigènes », continuant à propager un mythe – celui de l’harmonie entre l’homme et l’environnement typique des sociétés primitives – qui n’existe que dans l’imagination des survivants des années 1970.

Par ailleurs, dans la partie consacrée à la politique internationale, le pape François, concluant ses réflexions fragmentées et confuses en faveur d’un multilatéralisme « du bas » plus efficace, semble soutenir la nécessité d’une organisation internationale capable d’imposer des décisions drastiques pour la réduction du dioxyde de carbone, et capable de faire plier « les intérêts circonstanciels de quelques pays ou entreprises » (nn. 59 et 60), dès la prochaine conférence sur le climat qui se tiendra à Dubaï.

C’est à cela que servent « les actions des groupes dits « radicalisés » « , autrement dit ceux qui bloquent les routes pour empêcher les gens d’aller au travail, chez le médecin ou là où ils veulent, ou qui dégradent des monuments ou attaquent ceux qui s’opposent à cette idéologie violente.
Le Pape se place résolument de leur côté car « ils comblent un vide dans l’ensemble de la société, qui devrait exercer une saine pression, car il appartient à chaque famille de penser que l’avenir de ses enfants est en jeu » (n. 58). Bref, la fin justifie les moyens et c’est notre faute si nous ne faisons pas de même. Des propos d’une gravité déconcertante, qu’il est incroyable de trouver dans un document magistériel de l’Église catholique.

Enfin, l’incitation à la haine contre l’homme occidental, seul véritable responsable de la catastrophe climatique et de la tentative d’entraver la transition écologique, qui s’est enrichi au détriment de ceux qui ont été plongés dans la pauvreté. Nous sommes face à des analyses politico-économiques qui frisent le ridicule.

Mais malheureusement, elles donnent le feu vert à ceux qui tentent d’imposer un totalitarisme mondial en surfant sur la catastrophe climatique, et elles donnent un coup de pouce à ceux qui veulent faire taire les scientifiques sérieux et honnêtes qui continuent à dire la vérité.

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