Les rédacteurs-clercs du blog italien Silere non possum continuent de nous raconter le Synode, vu de l’INTERIEUR. Ici, ils reviennent sur les débats de la première semaine.
Il en ressort que l’ennemi à abattre, c’est le prêtre. Il faut absolument que les laïcs s’emparent du pouvoir. Et il faut (ré)éduquer les prêtres. A la synodalité.
Een somme, une grande opération de décléricalisation » de l’Eglise, initiée par le Pape lui-même avec sa dénonciation de « l’esprit clérical » et ses attaques incessantes contre les prêtres.

J’en profite pour une mise au point: loin de colporter des « cancans incohérents » (comme l’en a accusé sans les connaître un « liseur » d’un certain forum volontiers donneur de leçons), Silere non possum est, je persiste et signe, un site certes partisan, mais fiable, avec des informations de première main (non issues des médias) car leurs sources sont au coeur du Vatican – ce sont eux, par exemple, qui ont permis de faire la lumière sur l’affaire Rupnik.
Silere non possum est du reste régulièrement cité par le site proche de Saint Marthe, Il Sismografo. Comme c’est le cas pour l’article que je traduis plus bas (ilsismografo.blogspot.com/2023/10/vaticano-sinodo-la-teologia-e-il-grande)
.
On peut leur reprocher d’être biaisés (pas plus que les gros médias), aigris, d’avoir un parti-pris anti François, etc., et c’est peut-être vrai aussi. Mais au moins, contrairement à d’autres, ils parlent de ce qu’ils connaissant, et c’est ce qui les rend intéressants
.
Ceux qui n’apprécient pas le ton ne sont pas obligés de les lire.

SYNODE : LA THÉOLOGIE EST LE GRAND TABOU

La rééducation est le fétiche des dictateurs. Voilà les thèmes du synode.


Silere non possum

La première semaine de la 16ème Assemblée Générale du Synode sur la Synodalité s’est achevée. Dans l’ indifférence totale de l’épiscopat, du clergé et surtout des fidèles du monde entier, un groupe d’élites a choisi de s’enfermer dans la salle St Paul VI à l’intérieur de l’Etat de la Cité du Vatican pour parler « de tout et de rien » .

Le 30 septembre 2023 a eu lieu « Together », la veillée de prière [en anglais!] œcuménique pour le Synode. La participation a été pratiquement nulle étant donné que la plupart des places étaient occupées par ceux qui ont été nommés ou choisis pour être membres de l’Assemblée. Les participants ont ensuite été conduits à la Domus in Sacrofano où ils sont restés en retraite jusqu’au soir du mardi 3 octobre.

Le 4 octobre, le Saint-Père a présidé la messe d’ouverture avec l’ensemble du Sacré Collège, mais là encore, la participation des prêtres et des laïcs a été nulle. Ensuite ont commencé les circoli minori, les congrégations, etc. .

À la fin de la première semaine, les participants ont parcouru la section A de l’Instrumentum Laboris.

Il s’agit du document que le Secrétariat du Synode, dirigé par le Maltais Mario Grech, a créé ad hoc à la demande du Pape François. Ce n’est pas le document qu’avaient préparé les théologiens, après des jours et des jours de travail. Ici chuchote-t-on parmi les tables rondes, eux n’ont aucun droit à la parole..

La section A examinée ici se concentre donc sur la réflexion sur les signes caractéristiques d’une Église synodale en tant qu’expérience intégrale et sur la conversation dans l’esprit en tant que méthode pour passer, dans notre discernement, du « je » au « nous », de l’individu à la communauté.

À l’issue de ces réunions dans les cercles restreints, un document a été rédigé, qui a été approuvé à la majorité absolue et remis au Secrétariat du Synode.

Synode : les yeux rivés sur les prêtres

S’il y a une certitude, c’est que l’attention de ces laïcs et religieuses ambitieux est fixée sur les prêtres. Le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, O.F.M. Cap. [ordre des Frères mineurs capucins] a rapporté lors de la conférence de presse d’aujourd’hui qu’on a discuté de la formation au sein des séminaires et la formation des prêtres. Ce mantra a commencé dès le premier jour. A une question spécifique, le cardinal a répondu: « Oui, notre réflexion porte sur la manière de former les futurs prêtres à la synodalité » .

La rééducation doit donc commencer « à l’école ».

Que signifie la formation à la synodalité ? Cela signifie qu’on ne pourra plus contredire les laïcs. Cela signifie que le pasteur, le ministre ordonné, n’aura plus d’autorité. Chacun pourra décider, choisir, entrer, briguer. Si c’est ce que veut le pontife, il n’y a pas de problème. Il y aura de quoi rire uand les évêques se retrouveront avec des églises vides et des factures à payer..

Des cardinaux ont rapporté à Silere non possum: 

« Il y a des laïcs, mais aussi des prêtres, qui parlent d’éliminer les structures, de faciliter l’accès à la Curie, etc… Ils parlent de pauvreté, d’abandon du pouvoir , mais au bout d’un moment, ils se contredisent en disant que nous avons besoin de structures pour former à la synodalité ». 

Tel est le ton des discussions, vous réalisez? Ces gens ne savent même pas de quoi ils parlent. Le mot Jésus-Christ et le mot prière sont les moins prononcés.

Autant dire qu’aucune de ces personnes ne se rend à la basilique vaticane pour prier, avant ou après ces réunions. Pensez que l’archiprêtre de la basilique vaticane a donné des instructions pour que l’église reste ouverte après les heures d’ouverture afin de permettre à ces gens de se recueillir devant le Saint-Sacrement et sur les reliques des saints papes. Rien, pas même l’ombre de l’un d’eux dans la basilique.

La situation est vraiment paradoxale, dans les différents cercles d’où proviennent les récits détaillés, il se dégage une véritable haine pour la figure du prêtre et de l’évêque, qui est perçu comme quelqu’un à qui il faut arracher le pouvoir. L’aspect spirituel est totalement absent. Un prélat rapporte:

 » Même les prières qui interrompent la discussion ont quelque chose de faux, cest vraiment écoeurant »

En ce qui concerne la baisse des vocations, l’archevêque de Kinshasa a affirmé:

« Nous ne pouvons pas dire qu’il y a une baisse des vocations dans le monde entier. Dans l’archidiocèse de Kinshasa, il y a 130 séminaristes ». 

Tout est là, il est peut-être temps de se poser quelques questions. La persécution, la vie de prière et la foi portent probablement quelques fruits. Il y a une certitude : s’il y a des vocations là-bas, ce ne sont certes pas des vocations synodales.

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