Le cardinal Pizzaballa, patriarche de Jérusalem des Latins, a appelé à une journée de prière et de jeûne pour la paix le mardi 17. L’appel a été lancé dans les paroisses de Gaza. Sur place, la situation est catastrophique, les populations civiles, dans les camps de réfugiés, sont terrifiées. « Seul un miracle peut mettre fin à la tragédie ».
Prière et jeûne, la réponse des catholiques en Terre Sainte
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Pierbattista Pizzaballa, patriarche de Jérusalem des Latins, a appelé à une journée de prière et de jeûne pour la paix le mardi 17. L’appel a été lancé dans les paroisses de Gaza et dans celles d’Israël, ouvertes quotidiennement à la prière et à l’adoration. « Il faut un miracle ».
« Je demande à tous les chrétiens de Terre Sainte de faire une journée de prière et de jeûne pour la paix et la réconciliation ».
C’est le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche de Jérusalem des Latins, qui lance l’invitation. Dans un message, au nom de tous les Ordinaires de Terre Sainte, il invite les paroisses et les communautés religieuses, pour le mardi 17 octobre prochain, à « faire une journée de jeûne et d’abstinence, et de prière »….
« Organisons des moments de prière avec l’adoration eucharistique et le chapelet à la Sainte Vierge. Il est probable que dans de nombreuses parties de nos diocèses, les circonstances ne permettront pas de grands rassemblements. Dans les paroisses, dans les communautés religieuses, dans les familles, il sera toujours possible d’organiser des moments de prière communs, simples et sobres ».
Une invitation vibrante à un moment de grand danger et de violence pour la Terre Sainte, qui a vu des milliers de personnes tuées et encore plus de blessés, tant chez les Israéliens que chez les Palestiniens.
« Nous avons été soudainement catapultés dans une mer de violence sans précédent », lit-on dans le message de Pizzaballa, qui ajoute :
« La haine, dont nous faisons malheureusement l’expérience depuis trop longtemps, augmentera encore, et la spirale de violence qui s’ensuit créera davantage de destruction. Tout semble parler de mort« .
Les catholiques de Terre Sainte sont invités à se réunir, poursuit l’invitation du Patriarche, « dans une prière chorale, pour remettre à Dieu le Père notre soif de paix, de justice et de réconciliation ».
Une demande accueillie par tous les curés et communautés religieuses d’Israël et de Cisjordanie. A Gaza, le vicaire paroissial du Père Gabriel Romanelli, don Youssef, et les sœurs ont déjà organisé des moments de prière quotidiens avec les fidèles.
« Le matin, nous célébrons la messe quotidienne à huit heures, explique don Gabriel, et l’après-midi, nous prions et récitons le chapelet. Seul un miracle peut mettre fin à cette tragédie« .
Pendant ce temps, dans la bande de Gaza, la situation s’aggrave d’heure en heure. La population déplacée s’est principalement concentrée sur la frontière orientale et dans les zones méridionales, et d’autres réfugiés sont attendus dans les prochains jours. Vingt mille personnes ont cherché protection dans les écoles gérées par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés et l’emploi [Unrwa: United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East, programme de l’ONU pour l’aide aux réfugiés palestiniens dans la Bande de Gaza, datant de décembre 1949], et beaucoup ont trouvé refuge non seulement dans la paroisse, mais aussi dans les locaux de l’école gérée par les Sœurs du Rosaire.
Les habitants du camp de réfugiés de Jabalia, au nord de la bande de Gaza, ont peur. Ils sont terrifiés. Toute la zone située à l’est du camp a été détruite par des bombardements intensifs et des frappes aériennes. La zone n’est qu’à deux kilomètres de la frontière, et la destruction d’un immense quartier laisse présager le pire, à savoir que les forces israéliennes préparent le terrain pour une invasion terrestre comme celle qui a eu lieu dans le quartier de Shejaeya en 2014. Il n’y a ni eau ni électricité à Gaza. « L’aide humanitaire à Gaza ? Aucun interrupteur électrique ne sera allumé, aucune pompe à eau ne fonctionnera et aucun camion-citerne n’entrera tant que les otages israéliens ne seront pas rentrés chez eux », a déclaré le ministre de l’Énergie, Israël Katz.
En Cisjordanie, l’abuna Ibrahim Shomali, curé de Reneh, un village arabe situé entre Nazareth et Cana de Galilée, après avoir pris connaissance du message du patriarche, a immédiatement invité ses paroissiens à participer mardi prochain à l’adoration eucharistique et au chapelet et a ajouté :
« Que la Vierge demande à son fils, comme elle l’a fait à Cana, un miracle pour obtenir la paix en Terre Sainte, aujourd’hui tourmentée par d’injustifiables barbaries ».
L’abuna Yacoub Rafidi est le curé de Ramallah, l’une des plus grandes paroisses du Patriarcat. Une ville proche des villages de Naplouse et de Jénine où l’armée israélienne mène des opérations militaires massives depuis des mois.
« La situation est dramatique. Nous ne pouvons pas sortir de la ville, ni pour aller à Jérusalem, ni encore moins pour aller à Bethléem. Tout est gardé, et de nouveaux points de contrôle ont été mis en place par crainte d’attentats. Une journée de prière a été organisée pour mardi prochain. Elle commencera à huit heures du matin et se terminera par une messe à dix-huit heures. Les élèves des écoles et leurs professeurs y participeront également. Il y aura des méditations, des prières et surtout l’invocation de la paix ».
Les Franciscains ont eux aussi lancé un appel à la prière et au jeûne pour la paix. Le père Francis Patton, custode de Terre Sainte, a déclaré
« Dans les sanctuaires que nous gardons et qui nous rappellent ce que Jésus a dit et fait pour notre réconciliation, nos fraternités prieront pour toutes les victimes, en particulier les civils, les otages et leurs familles. Nous prions pour que la haine, la colère et la peur qui engendrent la violence s’éteignent dans les cœurs. Nous prions pour que la communauté internationale favorise les initiatives de médiation et de paix, en protégeant en particulier les civils ».