Le 11 octobre, le site espagnol Religión Confidencial sous le titre « La présence de Georg Gänswein en Espagne suscite une surprenante polémique », publiait une information (que m’a transmise mon amie Carlota, merci!) qui vaut la peine d’être rapportée, car elle illustre bien, en plus de l’acharnement contre le secrétaire du Saint-Père, l’ « amitié » et l’ « écoute fraternelle » que les amis de François réservent à ceux qui ne partagent pas leurs idées, tout particulièrement aux fidèles de Benoît XVI.

A l’occasion de l’ouverture de l’année universitaire, la Fundación Universitaria Española, de Madrid, devait inaugurer le mercredi 18 octobre un Amphithéâtre Joseph Ratzinger. Au programme, un invité spécial, l’archevêque Georg Gänswein. Le nonce apostolique en Espagne, Bernardito Cleopas Auza et l’archevêque émérite de Madrid, le cardinal Rouco Varela figurent également parmi les invités d’honneur.

Plusieurs médias « dédiés à l’information sur l’Église » se sont insurgés.

Le site [ultra-progressiste] Religión Digital, dans un texte intitulé « Après Müller, Gänswein : le deuxième « akelarre » en un an [1] contre le pape à Madrid » se fait même le porte-parole officieux de l’archevêque de Madrid et écrit:

« L’arrivée de Gänswein, dont l’archevêché de Madrid a pris connaissance grâce aux questions de la presse, et qui a agacé, et beaucoup, le néo-cardinal Cobo, est le deuxième échantillon du bunker espagnol anti-Bergoglio, qui a déjà eu sa première partie il y a un an, quand les propagandistes [sic!] ont organisé un prétendu hommage pour le 95e anniversaire de Ratzinger – qui avait eu 95 ans huit mois plus tôt – avec la présence des cardinaux Rouco, Munilla, Reig … et comme guest star le cardinal Müller ».

A propos de l’affirmation que l’archevêque de Madrid n’aurait pas été informé de l’arrivée de Georg Gänswein, Religión Confidencial a eu accès au mail du 11 septembre, dans lequel la présidente de la Fondation, Lydia Jiménez, invitait bel et bien l’archevêque, le néo-cardinal José Cobo, à présider l’inauguration de l’Amphi Joseph Ratzinger, courrier auquel l’archevêché a répondu par une fin de non-recevoir, arguant d’un autre engagement diocésain de Cobo pour justifier son absence.

L’archevêché de Madrid a expliqué à Religión Confidencial qu’il avait effectivement reçu un mail de la Fundacion, mais qu’il ne donnait pas de détails sur les invités à l’évènement.

La Fundacion se défend, faisant valoir qu’en invitant Georg Gänswein, elle n’a pas l’intention de faire une manifestation anti-François, et elle insiste sur le fait que l’archevêque de Madrid n’a pas été tenu à l’écart de la notification, bien au contraire : il a été invité à présider l’événement. L’archevêché a déclaré à Religión Confidencial que la Fundacion a le droit légitime d’inviter qui elle veut et admet qu’il y a peut-être eu un problème de communication.

Cependant, Religión Confidencial a appris que l’archevêque Cobo « est perplexe » quant au fait que deux évêques (Rouco et le Nonce) participent à cet événement en présence de l’archevêque allemand Georg Gänswein.

[1] En dialecte basque: désigne un « sabbat », une réunion nocturne de sorcières

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