Je reçois, et je publie avec plaisir, cette tribune libre d’un lecteur, que je remercie.

Il serait bon que soient rappelés, à l’occasion des citations du pape François par nos prélats, les liens entre l’écologie, le respect de la dignité de la vie humaine et d’une façon générale l’écologie humaine et le respect du droit naturel. Ce serait une approche beaucoup plus digne de l’Eglise que quand elle se fait seulement l’écho de nos écolos de tous poils, qui bien souvent sont ceux qui défendent le moins le respect de la vie et l’écologie humaine.

L’Eglise doit demeurer dans son rôle prophétique et non se faire l’écho des théories humaines

L’écologie et le respect de la planète sont devenus un des thèmes favoris des prêches et des intentions de prière universelles dans nos paroisses depuis que le saint Père en a fait un des thèmes majeurs de son pontificat. On peut observer aussi que ces homélies et prières universelles commencent de plus en plus souvent par une citation de François plutôt que par une parole du Christ ou le rappel d’un verset de l’évangile. Cela se traduit par : ” Comme l’a dit le pape François… “ et le saint Père étant particulièrement loquace, le registre des citations couvre un horizon très large et il y en a pour tout le monde. Certes il n’y a pas de mal à citer le pape et cela s’est toujours fait, mais désormais c’est devenu une sorte de jeu, non pas de Jacadi mais de Françoisadi.

Si un grand nombre de clercs se livre à ce réflexe en début de sermon, ce tic oratoire concerne bien entendu en premier lieu les prélats papolâtres (l’expression est d’un éminent cardinal qui emploie même l’expression de « papolâtrie carriériste ») et s’exprime, comme à Marseille, dans le registre préféré de François : migrants, synode, sauvegarde de la planète …

Mais ils ne sont pas les seuls, des évêques et des prêtres que l’on sait beaucoup plus réservés sur la gouvernance actuelle de l’Eglise et sur la démarche synodale, se sentent aussi obligés de se livrer à ce jeu, du moins a minima, pour éviter toute ambiguïté sur leur fidélité au saint-Père. Au risque sinon que leur soit annoncée une prochaine “ visite fraternelle ” d’un Monseigneur Ouellet, qui aurait toute chance d’être suivie par une mise à la retraite anticipée.

Ceci étant, ils font tous une immense omission quand ils parlent de la nécessité de respecter la planète, celle de ne pas évoquer le fait que, comme les écritures et la tradition le déclarent, les péchés de l’humanité ont un effet sur la nature.

Comme le dit la Genèse en effet, le désordre dans la nature et ses effets sur la souffrance et la vie des hommes, sont issus du péché qui a rompu l’harmonie voulue par le Créateur. Ainsi, et cela fait partie des vérités de la foi catholique, il y a un lien entre les spasmes de la création et les péchés de l’humanité. Et il semble que la situation morale de notre monde soit pire que celle de Sodome et Gomorrhe. La Vierge dans ses apparitions, à Fatima ou ailleurs, ne s’est-elle pas plainte des péchés de notre époque et qu’elle retient le bras de son Fils, un bras de plus en plus lourd. En revanche la vierge ne cesse de rappeler l’efficacité de la prière et de la pénitence qui peuvent stopper des catastrophes naturelles et éviter aussi des guerres.

Puisque nous parlons du pape François, rappelons-nous que son saint patron, François d’Assise, fêté le 4 octobre, le saint qui s’était le plus conformé au Christ, avait réussi a recréer ce lien originel d’harmonie entre l’homme et la nature qui lui faisait fête, tels les oiseaux qui avaient perdu toute crainte sauvage à son approche. Ainsi quand l’humanité retrouve l’harmonie avec son créateur, la création suit le mouvement.

Parmi les désordres de l’humanité les plus graves et qui ont davantage d’effet sur la création, comment ne pas penser à ce qui touche la vie de l’être qui se trouve au sommet de la création terrestre, l’homme, de sa conception à sa mort naturelle ? Forcément la création est très blessée par les millions d’avortement de notre époque et se dérègle en conséquence. 

Il serait donc bon que soient rappelés, à l’occasion de ces citations du pape François par nos prélats, les liens entre l’écologie, le respect de la dignité de la vie humaine et d’une façon générale l’écologie humaine et le respect du droit naturel. Ce serait une approche beaucoup plus digne de l’Eglise que quand elle se fait seulement l’écho de nos écolos de tous poils, qui bien souvent sont ceux qui défendent le moins le respect de la vie et l’écologie humaine.

L’Eglise en s’exprimant ainsi au niveau des causes premières, demeurerait dans son domaine de compétence et dans sa mission prophétique plutôt que de s’aventurer dans une « théologie des émissions », domaine où elle se risque très imprudemment, puisque si réchauffement il y a certainement, les savants ne sont pas tous d’accord sur la responsabilité anthropique du réchauffement climatique.

Déjà le pape François s’était dangereusement aventuré au moment de l’épidémie de covid dans ce domaine des causes secondes en encourageant les fidèles à se faire vacciner. Il aurait mieux fait d’encourager la prière et le maintien des cultes car il est désormais établi par les scientifiques que le vaccin n’empêchait pas la contagion et qu’il a été responsable d’un grand nombre de pathologies et de décès (cancers fulgurants, AVC, myocardites etc…). Si le principe de subsidiarité, si cher à la doctrine sociale de l’Eglise, laissant le soin à l’échelon le plus proche du patient, le médecin de famille, de statuer au cas pas cas sur le bénéfice avantage-risque du vaccin, avait été respecté, les dommages eurent été beaucoup moindres. 

Les faits on donc donné tort au pape, et son positionnement sur les causes du réchauffement climatiques risquent aussi de lui donner tort. C’est assez ennuyeux pour quelqu’un qui a un rôle de prophète mais cela s’explique par le fait qu’il n’est prophète que s’il s’appuie sur les écritures et la tradition et non sur les élucubrations de notre monde déboussolé.

Pour revenir au causes premières et aux liens entre le respect du Créateur, du droit naturel par l’humanité et ses effets sur l’environnement, rappelons nous les paroles même du christ à ce sujet.

Lorsque des pharisiens Lui demandèrent de faire taire la foule de Ses disciples Qui l’acclamait le jour des Rameaux, Le Christ répondit : “S’ils se taisent, même les pierres crieront”. Ce qui signifie que si l’homme matérialiste a cru pouvoir éliminer Dieu de la cité des hommes et de la création, c’est en fait mission impossible. Car Dieu est le créateur du monde et tout ce qu’Il a créé porte Son empreinte et crie Son origine divine. La nature rappellera toujours à l’homme l’indispensable respect qu’il doit avoir de son Créateur puis de la création et au sommet de celle-ci, celle de la vie humaine.

Ces pierres qui crient sont toutes ces catastrophes écologiques qui nous arrivent et il ne suffit donc pas pour les arrêter de se livrer au tri sélectif ou à la réduction de son empreinte carbone mais aussi de s’engager dans le combat spirituel, la pénitence et la prière, puisque tout est lié. Il est à craindre que ce ne seront pas les mesures synodales d’inclusivité des situations objectives de péchés dans la morale catholique qui amélioreront la situation de la planète.

Mais encore faut-il avoir la foi pour communiquer cette réalité, non admise par le monde matérialiste. C’est justement le rôle irremplaçable et prophétique de l’Eglise « crier dans le désert », aujourd’hui comme hier et d’inciter à la conversion, comme le fit Jean le Baptiste, le précurseur, plutôt que de rejoindre le chœur des ONG qui rabâchent un discours horizontal, humaniste et « planétariste ». 

Gilles C.

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