La nouvelle remonte à plusieurs jours, mais on sera heureux de savoir que le pape qui n’a pas un moment à accorder aux cardinaux des dubia (il a tellement à faire, le pauvre) a pris le temps de recevoir en audience privée l’actrice Whoopi Golberg. Peut-être la croit-il catholique fidèle, puisqu’elle a revêtu l’habit religieux dans son interprétation inoubliable de Sister Act? (après tout, il a aussi reçu « Sœur » Grammick).
Il est intéressant de lire les exploits passés de « Sœur » Golberg, mythomane patentée, adversaire résolue de l’Eglise et farouche défenseur de l’avortement et du mariage gay. Sans doute que François n’était pas au courant… sinon, pourquoi l’aurait-il reçue?
Le pape François rencontre l’actrice et comédienne Whoopi Goldberg lors d’une audience privée au Vatican le 12 octobre. (CNS/Vatican Media)
La « papesse » rencontre le pape et le remercie pour la bénédiction des « mariages » homosexuels et pour la communion aux divorcés-remariés.
Un article écrit par Donald DeMarco, publié dans Crisis Magazine et traduit en italien sur le blog La testa del serpente..
Whoopi Goldberg est riche et célèbre. Sa fortune est estimée à 90 millions de dollars. Elle gagne actuellement quelque 13 millions de dollars par an. Elle a reçu de nombreux prix, dont un Emmy, un Grammy, un Oscar et un Tony Award. Ses débuts en tant que modératrice et coanimatrice de l’émission de télévision The View ont attiré 3,4 millions de téléspectateurs.
Le fait qu’elle soit riche et célèbre est incontestable. Cependant, la richesse et la célébrité ne garantissent pas le troisième facteur : la sagesse morale, même si l’on suppose souvent que c’est le cas. Dans le cas de Mrs Goldberg, ce troisième facteur lui a peut-être échappé.
Elle est née à New York en 1955 et s’appelait Caryn Elaine Johnson. C’est le coussin en caoutchouc (traduction de « whoopee », ndlr), entre autres, qui l’a incitée à changer de nom. Son nom de famille a été adopté à partir d’un prétendu ancêtre juif qui n’a jamais existé.
Elle n’a pas obtenu de diplôme d’études secondaires, mais a fréquenté un lycée catholique local, St. Columba’s. Elle a faussement déclaré que sa famille était juive, bouddhiste, baptiste et catholique, « je ne souscris à aucune de ces religions, d’ailleurs, car je ne crois pas aux religions créées par l’homme », a-t-elle déclaré.
Après avoir été mariée trois fois, elle a juré de ne plus jamais se marier. « Certaines personnes ne sont pas faites pour être mariées, dit-elle, et je ne suis pas faite pour cela ».
Dans un livre intitulé The Choices We Made, elle a révélé qu’elle avait subi six ou sept avortements avant l’âge de 25 ans et a admis que les pilules contraceptives n’avaient pas réussi à interrompre plusieurs de ses grossesses. Malgré son désaveu des religions créées par l’homme, elle affirme que le choix d’une femme d’avorter est un « choix privé entre elle et son Dieu ».
Mais son Dieu est-il un Dieu pour quelqu’un d’autre ? Après le référendum sur l’avortement organisé au Kansas en 2022, Mrs Goldberg a affirmé que Dieu soutiendrait l’avortement parce qu’il avait donné aux femmes la liberté de choisir. Les hommes, en revanche, selon elle, ne devraient pas avoir la liberté de s’opposer à l’avortement, simplement parce qu’ils sont des hommes. Il semble que Dieu soit sélectif dans la distribution de la liberté.
En octobre 2023, Whoopi Goldberg a quitté inopinément l’émission The View pour se rendre à Rome et rencontrer le pape François. Dans une interview publiée par Vatican News, elle a déclaré qu’elle attendait depuis des années de remercier le pape François pour son message, en particulier pour sa bénédiction des mariages homosexuels et pour la communion aux divorcés-remariés. Elle a été ravie d’entendre le pontife dire que « nous devons aimer tout le monde ». Elle a conclu que la position de François est que le comportement sexuel d’une personne n’est, « franchement », « pas vos oignons ».
Ayant fréquenté un lycée catholique, Mrs Goldberg a dû entendre plus d’une centaine de fois que Dieu aime tout le monde. Pourtant, la déclaration du pape lui semblait nouvelle. Elle était ravie. On peut cependant contester le fait que « tout le monde » inclut les êtres humains à naître. Comment peut-on aimer tout le monde tout en approuvant et en promouvant l’avortement sans discernement ?
Pour Whoopi, l’amour n’est que pure sentimentalité. On se sent bien lorsqu’on annonce au monde qu’il faut aimer tout le monde. Mais il s’agit d’un sentiment personnel et non d’un sentiment pour le bien de l’autre. L’amour est la volonté de promouvoir le bien d’autrui. Il se distingue de l’approbation, par laquelle on blanchit tout ce que fait l’autre.
Mrs Goldberg avoue qu’elle s’est « droguée » pendant un certain temps dans le passé. À l’époque, elle avait besoin d’amour pour arrêter de fumer. L’amour veut le meilleur pour la personne aimée et ne peut tolérer ce qui lui est nuisible. Se laisser aimer est plus difficile que d’aimer. Être aimé, c’est s’ouvrir à la réforme. Cela suppose de renoncer à ses illusions. Le monde souffre plus du refus d’être aimé que du manque d’amour. Aimer une autre personne ne sert à rien si elle n’accepte pas l’amour. Oui, nous devrions tous aimer, mais chacun devrait être prêt à accepter l’amour.
Mrs Goldberg a déjà attaqué l’Église catholique pour sa condamnation de l’avortement. Elle ne tolère pas l’amour de l’Église pour les enfants à naître. En 2022, après que l’archevêque de San Francisco, Salvatore Cordileone, a interdit à la députée Nancy Pelosi de recevoir la communion en raison de sa promotion publique de l’avortement, Goldberg s’est indignée. Elle a profité de l’émission The View pour attaquer l’archevêque, déclarant que ce n’était « pas » son « job » de prendre de telles décisions. « Ce n’est pas ton travail, mec… ce n’est pas à toi de prendre cette décision ».
Est-ce le travail de Whoopi Goldberg de dire aux évêques de ne pas utiliser leurs prérogatives légitimes (et données par Dieu) pour excommunier des personnes qui violent de manière persistante, consciente et délibérée l’enseignement de l’Église sur des questions importantes ? Est-ce son travail de dire à l’Église de ne pas être elle-même ? Est-ce son travail de « pontifier »?
Alors que le pape François fait l’objet de critiques sévères et raisonnables de la part de divers membres fidèles de l’Église, il reçoit les éloges de Whoopi Goldberg. Elle et le pape François ont un lien commun en ce qui concerne les questions que l’Église a toujours condamnées. Elle est devenue la papesse qui, tout en vilipendant l’Église, la loue à un niveau présumé supérieur.
Pouvons-nous créditer Mrs Goldberg d’aimer tout le monde, ou du moins d’approuver l’idée que nous devrions aimer tout le monde ? En 2016, Mrs Goldberg a applaudi l’inculpation d’enquêteurs pro-vie au Texas qui tentaient de dénoncer les pratiques barbares de Planned Parenthood en matière d’avortement, se disant « ravie » de savoir qu’ils s’étaient fait « botter le derrière ».
L’Église est mal en point lorsque son pape s’aliène les catholiques fidèles tout en se rapprochant de ses détracteurs. Que pense Whoopi Goldberg du pontife idéal ? C’est un pontife qui ne fait rien d’autre que de débiter des platitudes. L’ignorance est préférable à la connaissance, la faiblesse est supérieure à la force, le doute est meilleur que la foi ! N’importe qui pourrait occuper un poste aussi peu exigeant, totalement dépourvu de qualifications. D’ailleurs, Whoopi Goldberg elle-même pourrait enfiler les souliers du pécheur, comme papesse