Pas SÛR qu’il le fera, mais il est POSSIBLE qu’il le fasse – éventuellement de façon détournée -. Répondant aux questions d’un journalistes durant la conférence de presse quotidienne du Synode, le cardinal Schönborn a habilement botté en touche, se contentant d’évoquer l’unique changement du catéchisme de 1992 (promulgué par Jean Paul II et sous la responsabilité de Joseph Ratzinger), celui voulu par François (évidemment), au sujet de la peine de mort. Explications de Tommaso Scandroglio sur la NBQ

ENTOURLOUPE DÉMASQUÉE

Catéchisme et peine de mort, la voie pour disculper l’homosexualité

Tommaso Scandroglio
lanuovabq.it/it/catechismo-e-pena-di-morte-la-via-per-sdoganare-lomosessualita
25 octobre 20123

Lors de la conférence de presse sur le Synode, le cardinal Schönborn a fait allusion à la possibilité que le pape modifie le Catéchisme sur l’homosexualité, comme il l’a déjà fait pour la peine de mort. Il s’agirait donc d’un nouveau tournant, comme cela était prévu…

Le 23 octobre dernier, le cardinal Christoph Schönborn, lors de la conférence de presse habituelle sur le Synode sur la synodalité, a été interrogé sur la possibilité que le Catéchisme soit amendé à l’avenir dans la partie concernant la condamnation de l’homosexualité. Schönborn a répondu :

« Le catéchisme est l’œuvre de l’Église et est promulgué par le pape. Depuis sa publication, il n’y a eu qu’un seul changement, par le pape François, sur la peine de mort. Ce n’est pas un secret : Jean-Paul II voulait déjà que la peine de mort soit explicitement condamnée, et Mère Teresa avait également exhorté Jean-Paul II à la condamner. Deux saints ont fortement demandé ce changement et le pape actuel l’a fait modifier ».

« Y aura-t-il d’autres changements ? »

« Je ne sais pas, c’est le pape qui l’a promulguée et c’est à lui que revient le dernier mot, il est le seul à pouvoir la modifier.

La peine de mort est une sanction approuvée par l’Écriture, la Tradition et le Magistère jusqu’au pape François. Nous avons déjà expliqué par le passé comment la peine de mort, sous certaines conditions, est moralement admissible. En peu de mots : pour que la peine de mort soit une sanction juste, elle doit remplir quatre objectifs ou fonctions.

  • L’objectif rétributif : la souffrance du délinquant est nécessaire pour réparer le mal commis.
  • La fonction de dissuasion : la disposition des codes et l’application effective de la peine servent à dissuader les citoyens de commettre certains crimes particulièrement graves.
  • La finalité rééducative ou, mieux, pédagogique : le condamné, dans la perspective de l’exécution de la peine, a la possibilité de retrouver l’humanité qu’il a perdue en commettant l’acte criminel.
  • La quatrième finalité est celle sur laquelle le Magistère a particulièrement insisté ces derniers temps : la peine de mort doit servir à protéger la communauté contre de futures agressions de la part du délinquant. Elle se fonde donc sur le principe de la légitime défense. Mais ce principe repose à son tour sur le principe de proportion : s’il existe d’autres solutions plus efficaces pour contrer l’agressivité du délinquant, comme l’emprisonnement, elles doivent être adoptées.

En résumé : la peine de mort est en principe légitime, mais elle ne doit être utilisée qu’en dernier recours.

En 2018, le pape François a renversé cet enseignement bimillénaire de l’Église, en supprimant du catéchisme la section qui la qualifiait de sanction licite et en insérant une nouvelle section déclarant que la peine de mort est toujours inadmissible [cf. Benoit-et-moi-2018|Peine de mort: changement du catéchisme]. Ainsi, la peine de mort, qui était un acte licite, est devenue un malum in se, une action intrinsèquement mauvaise.

Bref, selon Bergoglio, l’Église s’est trompée pendant deux mille ans.

Mentionnons ce que Schönborn a dit à propos de la volonté de Jean-Paul II de déclarer la peine de mort toujours illicite. Cette affirmation semble fortement manquer de crédibilité étant donné que dans Evangelium vitae Jean-Paul II s’est exprimé en ces termes :

« La mesure et la qualité de la punition doivent être soigneusement évaluées et décidées, et ne doivent pas atteindre la mesure extrême de la suppression du délinquant, sauf en cas d’absolue nécessité, c’est-à-dire lorsque la défense de la société ne serait pas possible autrement » (56).

Comme on peut le constater, le Pontife ne l’a pas exclue dans un sens absolu. D’ailleurs, c’est Jean-Paul II qui a promulgué ce catéchisme dans lequel la peine de mort est déclarée licite (cf. n° 2267).

Sur Mère Teresa de Calcutta, en revanche, nous ne nous prononçons pas parce que nous n’avons pas de données pour soutenir une thèse ou une autre, mais rappelons seulement que les saints, sinon les pontifes, ne font pas le magistère.

Revenons à Schönborn et à son allusion dangereuse : si le catéchisme a changé sur la peine de mort, rien n’exclut qu’à l’avenir il puisse aussi être changé sur la conduite homosexuelle. Ainsi, un acte licite deviendrait un acte intrinsèquement mauvais et un acte intrinsèquement mauvais pourrait devenir licite. Pour tenter de donner une assise à une telle révolution, Schönborn a posé la question rhétorique suivante lors de la conférence de presse mentionnée plus haut :

« Est-ce que quelque chose qui ne correspond pas au plan de Dieu peut être, de manière subjective, entendu comme une imputabilité réduite ou qui ne subsiste pas ? Ces questions relèvent de la théologie morale ».

Voilà l’échappatoire possible : affirmer dans le catéchisme que le comportement homosexuel est objectivement répréhensible, mais que, d’un point de vue subjectif, il est toujours excusable, soit par ignorance, soit par manque de liberté, c’est-à-dire parce qu’il est impossible pour la personne homosexuelle de faire vœu de chasteté ou de revenir à l’hétérosexualité perdue. Un tel changement ferait de l’homosexualité un état abstraitement censurable, mais toujours excusable sur le plan concret. Un mal pour lequel personne ne serait à blâmer.

Quand le pape François a modifié le catéchisme sur la peine de mort, nous avions déjà mis en garde contre le danger : il avait créé un précédent très dangereux. Schönborn et d’autres pères synodaux passent du précédent aux conséquences.

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