La remarque, fort juste, provient de Luis Badilla, le directeur de Il Sismografo. A elle seule, elle justifierait que même les aveugles se posent des questions sur la manipulation d’un synode de plus en plus ahurissant à tous points de vue.

Au Synode, il était interdit de douter. Tout était une certitude et ceux qui n’avaient pas cette certitude étaient « contre ».

Au synode, il n’y a que des certitudes et pas de doutes.

On votait « oui » ou « non », et basta, comme dans un référendum.

LB, RC,
Rédaction Il Sismografo

Parmi les nombreuses curiosités des 25 jours de travaux synodaux, il y a un fait important à souligner : les plus de 200 votes auxquels les membres ayant le droit de vote – une écrasante majorité d’évêques [ndt: pourquoi le préciser?] – ont été appelés n’ont eu que deux réponses possibles.

Les pères synodaux, confrontés aux questions et déclarations, souvent complexes et articulées avec plusieurs sujets, n’avaient que deux possibilités : « Oui » et « Non ». Une troisième, nécessaire et juste, due, face à des questions délicates et importantes, à savoir « l’abstention », n’existait pas. On était obligé de répondre par un « oui » ou par un « non » ; obligé de donner une réponse positive ou négative même si, pour l’électeur, la question-affirmation n’était pas claire, s’il ne la comprenait pas, s’il était perplexe ou s’il aurait préféré séparer différents sujets regroupés en une seule question ou affirmation.

Cette façon singulière de voter dans un Synode qui a fait du « discernement » le cœur de l’assemblée et des discussions, laisse pantois. Le discernement ne donne pas toujours des réponses sans ambiguïté, et ce que l’on déduit d’un tel processus n’est pas toujours correct.

Le discernement, présenté aujourd’hui comme un fétiche ou une baguette magique, est toujours un critère d’évaluation sur le plan intellectuel ou moral et son résultat n’est jamais une certitude totale et absolue.

Dans ces conditions, il est difficile de comprendre pourquoi les électeurs du Synode, confrontés à plus de 200 questions, ont été enfermés dans deux alternatives sans avoir la possibilité de dire : je m’excuse mais je n’ai pas de réponse ; je m’excuse mais je n’ai pas compris ; je m’excuse mais votre question comprend d’autres questions qui devraient être décomposées ; je m’excuse mais ce n’est pas un sujet que je connais suffisamment…

En outre, dans les tableaux des votes distribués à la presse, il y a un détail curieux. La première colonne indique les « oui ». La deuxième colonne enregistre les « non ». En comparant le nombre de « oui » avec le nombre de « non », on peut dire en un coup d’œil si la proposition est passée, si elle a été approuvée. Malgré cette évidence, il y a une troisième colonne où l’on a écrit pour chaque question « approuvé ».

Peut-être aurait-on pu remplir cette troisième colonne avec le nombre d’abstentions, mais au Synode, il était interdit de douter. Tout était une certitude et ceux qui n’avaient pas cette certitude étaient « contre ».

Cette certitude synodale n’existe pas dans l’immense majorité du peuple fidèle et saint de Dieu.

En réalité, dans le Synode, l’intention était d’organiser un référendum, une analyse que l’on peut déjà lire dans de nombreux commentaires post-synodaux, même si les mots utilisés sont différents.

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