Un correspondant d’AM Valli se dit surpris par les propos, tenus dans une interview à un quotidien italien, de « sœur » Gramick, la militante LGBTQ reçue en grande pompe par le Pape [cf. Lobby gay, le pape rencontre Sœur Gramick] précisément pendant le synode . Ce qui est à mon avis le plus stupéfiant, c’est la réponse à la question concernant la sanction infligée par la CDF du temps où le préfet était le cardinal Ratzinger. La « sœur » admet que « Benoît XVI était soucieux de maintenir la vérité (!!!) de la foi ». Merci pour lui. Mais selon elle, cette vérité n’a pas d’importance, ce qui compte, c’est « la foi du peuple », donc changeant au gré du vent qui souffle (avec les dérives que cela implique). Si elle pèche, c’est donc en toute connaissance de cause, elle sait qu’elle n’écoute pas « la vérité de la foi ». Tandis que François, lui, a tout compris: il se moque éperdument de « la vérité de la foi ».

Phénoménologie de l’église « en sortie ». Autrement dit, va là où les gens t’emmènent

Vincenzo Rizza
(www.aldomariavalli.it)

L’interview récemment donnée par sœur Jeannine Gramick, championne des droits des LGBT+ et accueillie il y a quelques jours avec tous les honneurs au Vatican , me semble éclairante sur le chemin pris par l’Eglise dite « en sortie ».

Deux réponses m’ont particulièrement frappé.

À la question « Vous avez été sanctionnée pendant le pontificat de Ratzinger. Comment l’Église a-t-elle changé ? », vous répondez :

« Benoît XVI était soucieux de maintenir la vérité de la foi. François pense que c’est très important, mais il réalise aussi que le monde a changé et que l’Eglise doit prêcher et vivre la foi d’une manière que les gens d’aujourd’hui peuvent comprendre ».

Traduction : la vérité de la foi est importante (au moins en paroles) mais ce n’est pas une priorité ; la priorité est d’adapter l’enseignement de l’Église au monde changeant.

À la question « pourquoi Bergoglio ne trouve-t-il pas le courage de changer également la doctrine, le catéchisme sur l’homosexualité ? », la réponse est encore plus surprenante :

« Ce n’est pas la tâche d’un pape de changer l’enseignement de l’Église. Le pontife – et tout dirigeant de l’Église – doit proclamer la foi du peuple. Ce n’est que lorsqu’il sait ce que le peuple croit qu’il peut se prononcer officiellement. Comme dans l’Église primitive, les gens doivent se réunir, parler de leurs propres expériences et s’écouter les uns les autres ».

La tâche du pape serait donc de « proclamer la foi du peuple », ne se prononçant officiellement « que lorsqu’il sait ce que le peuple croit » !

Plus rien ne peut nous surprendre, mais franchement, je suis à court d’adjectifs pour qualifier le comportement de ceux qui se disent catholiques mais diffusent des enseignements à des années-lumière de la Révélation.

Au fond, qu’importe ce que Jésus a dit ? L’important est de comprendre ce que les « gens » « croient » et de le proclamer. Ainsi, quand les « gens » (mais alors, lesquels et combien de « gens » ?) croiront que toutes les religions se valent, que nous n’avons pas été créés homme et femme, que l’avortement et l’euthanasie sont un droit, ce sera un jeu d’enfant de proclamer la nouvelle foi en certifiant, peut-être par le biais d’un synode convenablement piloté, le changement de cap de la barque de Pierre.

Je me demande ce qui se passera si un jour « les gens », à partir de leurs propres expériences et écoutes, en viendront à croire que Jésus n’était au fond qu’un homme et que l’Eglise est une invention humaine : le pape pourra-t-il « proclamer la foi du peuple » ?

Mais surtout, « le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre » et si oui, laquelle ?

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