Le « canoniste » du Pape, récemment sur la sellette dans la polémique sur la réforme (ou pas?) du Conclave dont il serait le principal architecte, avait démenti catégoriquement et prétendu avoir appris la nouvelle en consultant internet. Le Bollettino du 8 novembre indique qu’il a été reçu ce matin par le Pape. Sans doute pour parler de la pluie et du beau temps. Le commentaire ironique de Giuseppe Nardi

Le « superpape » fait-il passer la papauté d’une monarchie élective à une monarchie héréditaire ?

Giuseppe Nardi
katholisches.info

Alors que les polémiques sur une éventuelle modification de l’élection du pape se poursuivent, le cardinal Gianfranco Ghirlanda a de nouveau été reçu aujourd’hui par le pape François.

Le jésuite spécialiste de droit canonique Ghirlanda, créé cardinal par François et appelé à plusieurs reprises à des missions spéciales, est au centre d’un débat sur les révélations faites samedi dernier par la vaticaniste américaine Diane Montagna. Selon elle, le pape François envisagerait de modifier les modalités de l’élection du pape et d’autoriser entre autres les laïcs et les femmes à voter pour le pape.

Selon Diane Montagna, il a chargé le cardinal Ghirlanda d’étudier les possibilités de modifier ou d’adapter en conséquence le droit actuel d’élection du pape, régi par la constitution apostolique Universi Dominici gregis. Dans ce but, selon la vaticaniste, des rencontres régulières ont lieu depuis le printemps entre François et le cardinal, dont la fréquence a encore augmenté récemment.

Le cardinal Ghirlanda a réagi très énergiquement lundi à la révélation de Montagna, la qualifiant d' »absolument fausse ». Il n’est en aucun cas impliqué dans une telle action, a-t-il ajouté. La réaction du bureau de presse du Vatican, dimanche puis lundi a été plus mesurée.

Entre-temps, fait remarquable, la prochaine audience de Ghirlanda avec le pape François a déjà eu lieu ce matin, comme l’a annoncé le bureau de presse du Vatican dans son bulletin du jour. Ce n’était pas le cas pour les rencontres de travail précédentes, dont Diane Montagna a fait état.

En réaction à ces polémiques, le Saint-Siège semble vouloir donner l’impression que tout se passe en toute transparence et en public à Sainte-Marthe et au Palais apostolique, qu’il n’y a donc rien à cacher. Il est donc dans l’intérêt du pape de dissiper l’inquiétude suscitée par un éventuel coup de force visant à régler sa succession. A Rome, on dit qu’il faudrait probablement modifier les bulletins de vote. La formule rituelle « ego eligo » des cardinaux [lors du Conclave] deviendrait désormais un « ego eligo » du pape François, qui souhaiterait en fait désigner et choisir de son vivant le successeur de son choix. Au Vatican, on se demande si la nouvelle réglementation en discussion ne créerait pas une nouvelle forme de sous-État qu’il faudrait alors paradoxalement appeler monarchie héréditaire.

D’ailleurs, comme l’a rapporté le cardinal Gerhard Müller, c’est Ghirlanda qui a présenté l’année dernière, lors du consistoire des cardinaux, la théorie selon laquelle le pape François serait une sorte de « super pape ».

Il va sans dire que l’audience d’aujourd’hui n’avait pas pour objet de modifier le droit de vote au conclave – du moins selon la cour pontificale et le bureau de presse du Vatican.

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