Son nom est l’un des onze de la liste dressée par AM Valli, celle de la minuscule brigade des prélats qui ont eu le courage de se dresser pour défendre le dépôt de la foi et en même temps exprimer leur solidarité à l’évêque texan destitué par le Pape sans justification canonique valable à ce jour.

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L’évêque Mutsaerts à propos de l’affaire Strickland :

« Elle se défini comme l’Église de l’écoute et de la synodalité, mais elle chasse ceux qui ne sont pas dans la ligne. Ce sont des méthodes nord-coréennes

« Ce sont des méthodes que l’on peut attendre de la Corée du Nord, pas de l’Eglise catholique ».

Comme toujours, Mgr Robert Mutsaerts, évêque auxiliaire à ‘s-Hertogenbosch aux Pays-Bas, parle clairement. Avec la même clarté qu’il a critiqué le synode sur la synodalité (auquel il a décidé de ne pas participer), il intervient sur l’affaire de Mgr Joseph Strickland, l’évêque américain destitué par le pape du diocèse de Tyler au Texas, pour souligner que trop de choses ne tournent pas rond.

« Strickland – dit Mutsaerts -, est connu comme un évêque humble, équilibré, respectueux de l’Eglise et de la loi. Il a accepté la décision du pape sans hostilité et a simplement demandé des prières et de la loyauté envers l’Église. Pourquoi frapper un pasteur de la sorte ? »

« Après une enquête, aucune accusation spécifique n’a été formulée et Strickland n’a même pas eu la possibilité d’être entendu. Le pape François fait souvent cela : il signe lui-même la décision, sans explication. Le pape étant la plus haute autorité, aucun appel ou défense n’est possible. Une procédure canonique serait au contraire opportune Ce sont des méthodes auxquelles on pourrait s’attendre en Corée du Nord ou à Rome à l’époque de Néron ».

L’évêque néerlandais ajoute :

« Il semble qu’il n’y ait pas de raisons valables pour la révocation. Strickland a des opinions traditionnelles et critique parfois le cours des événements au Vatican. Apparemment, cela a suffi pour le démettre de ses fonctions. Mais n’est-ce pas là l’Église synodale ? N’est-ce pas l’Église qui écoute ? N’est-ce pas l’Église de la miséricorde ? Le pape ne demande-t-il pas toujours la parresia ? Il me semble que Rome agit complètement à l’encontre de ce qu’elle proclame elle-même ».

Le renvoi de Strickland, dit Mutstaert, semble encore plus étrange si l’on considère la situation dans le reste de l’Église :

« Les évêques qui ont couvert des abus sexuels ne sont pas touchés. Idem en Allemagne, où il y a des évêques qui contredisent ouvertement les directives de Rome, jusqu’à proclamer des hérésies, mais qui restent à leur poste. Tout est toléré. Ce n’est qu’à l’encontre de Strickland et de ceux qui pensent comme lui que des mesures drastiques sont prises ».

« Je sais que certaines personnes du diocèse de Tyler ont dit qu’elles n’étaient pas satisfaites de l’évêque Strickland. D’accord, il n’y a pas un seul diocèse au monde où tout le monde est content de son évêque. Mais cela ne suffit pas à justifier une destitution brutale. Strickland a raison. Il continue à prêcher que nous devons rester fidèles à la foi de l’Église et considère que la Tradition apostolique est d’une grande importance. Après tout, cela a toujours été la position de l’Église. Alors pourquoi le mettre à la porte ? »

« Il y a quelque chose qui ne va vraiment pas dans l’Église aujourd’hui. Rome a fait du dialogue avec le monde séculier une priorité absolue. Il est vrai qu’il est de notre devoir d’accomplir un travail missionnaire dans le monde séculier. Mais la dernière chose que nous devrions faire est d’adopter des positions séculières qui sont contraires à l’Évangile. Rome est vraiment obsédée par la modernité. Je n’entends personne parler de notre cœur de métier : le salut des âmes. Le synode sur la synodalité n’en a pas ou peu parlé. On dit que le synode ne porte pas sur la doctrine, mais entre-temps, on creuse un fossé entre la doctrine et la pratique pastorale. C’est bien de cela qu’il s’agit : on veut autoriser dans la pratique, pour des raisons pastorales, ce que la doctrine désapprouve. Rome place ainsi la barre de plus en plus bas, alors que nous devrions faire le contraire : placer la barre de plus en plus haut pour nous rapprocher de Dieu ».

Mutstaert conclut :

« Il n’y a pas de raison d’être triste, mais il y a de nombreuses raisons d’être inquiet. Il existe des précédents historiques d’évêques qui ont payé de leur vie leur loyauté envers l’Église, et l’Église a survécu. Dans l’évangile de Marc, nous lisons à propos du tout premier collège apostolique : « Tous l’abandonnèrent et s’enfuirent » (Mc 14, 50). Sauf un : Jean. Nous ne devons donc pas trembler. Dieu a le dernier mot. L’Église est la sienne. L’Église une, sainte, catholique et apostolique. Et aucun concile, aucun père de l’Église, aucun saint n’a jamais ajouté le mot « synodale » à ces adjectifs ».

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