En tout cas, il « punit » les populistes, les souverainistes et autres leader présumés « de droite », cibles des sarcasmes impitoyables de la presse bien-pensante mondiale unanime. Un parti-pris idéologique totalement déplacé dans ce contexte, qui inspire de forts soupçons sur les motivations de ceux qui répandent la terreur. La preuve par les « trois petits cochons », ou le trio Trump-Bolsonaro-Johnson, vue par Marcello Veneziani (*)

(*) Il précise par ailleurs (partie de l’article que je n’ai pas traduite, car elle concerne la vie politique italienne) qu’il n’a aucune sympathie particulière pour eux (sauf peut-être, un peu, pour le troisième). Façon de s’exonérer de tout soupçon d’aveuglement partisan.

La pandémie frappe les sceptiques et les souverainistes…

Marcello Veneziani
La Verità, 10 juillet 2020
Ma traduction

Ils ont transformé la pandémie en une pantomime. Une tragédie s’est muée en une mascarade mondiale.

Donc, le schéma de la fable à intention moralisatrice et punitive est le suivant. La pandémie née en Chine, grandie en Asie, fait rage dans le monde mais il existe trois pays-voyous dirigées par trois canailles qui sont à la fois paladins, imprésarios et vecteurs de la pandémie. Les trois canailles en question se nomment Donald Trump, Boris Johnson et Jair Bolsonaro et il se trouve qu’ils sont tous trois « souverainistes », conservateurs ou nationalistes-populistes. Une demi-excommunication arrive aussi en Inde où il y a un demi-nationaliste, Narendra Modi. Et une malédiction venimeuse s’abat sur la Russie du maudit tsar-souverainiste Vladmir Poutine.

Le Covid a sa propre morale progressiste, selon les médias, il punit ceux qui doutent de sa virulence et sont souverainistes. L’exception est la Suède, où un gouvernement social-démocrate a utilisé la ligne ouverte sur le Covid, mais pour ces derniers, cela ne vaut pas la punition divine ou l’alerte sur les chiffres.

On parle peu ou on ne dit rien des autres pays, on oublie les massacres du covid en Afrique, en Asie ou dans les Caraïbes, la contagion entre migrants passe inaperçue, et en tout cas jamais avec le ton utilisé pour les Trois petits cochons, qui se résume à l’expression « c’est bien fait pour toi », « tu l’as bien cherché ». Si Johnson ou Bolsonaro se révèlent positifs au virus, c’est un péan euphorique des humanitaires, un hymne progressiste au Covid, une ola de libération qui acclame la Bête, qui dans ce cas est le virus, même si pour eux la Vraie Bête est sa victime souverainiste (…)

Chaque jour, à partir de ce cloaque grillien-continien [allusion à la coalition au pouvoir en Italie et à ses leaders Beppe Grillo – fondateur des « 5 étoiles » et Giuseppe Conte, le premier ministre] qu’est TG1 [équivalent italien du journal de TF1], le schéma est toujours le même : les bons sont la Chine et le Comté [encore allusion à Conte] d’Italie d’où nous arrivent des nouvelles radieuses et une prophylaxie efficace, tandis que les mauvais sont les Etats-Unis, le Brésil, la Russie, etc. d’où proviennent toujours des nouvelles sinistres assaisonnées des erreurs colossales des leaders. L’impression qu’ils laissent aux citoyens italiens est que ces pays touchent des sommets de contagion et de victimes et sont exposés au mal par un choix démentiel, idéologique avant d’être sanitaire: ils ont été libéristes avec le virus, ils ont laissé l’économie continuer, ils ont laissé les populations libres, donc ils doivent être punis et intubés.

Je voudrais donc faire une petite réflexion qui n’est pas une pensée profonde mais un calcul élémentaire et banal, de ceux qu’on trouve dans les manuels d’école primaire. Alors, prenons les tableaux des victimes et comparons les. Le Brésil, qui d’après nos médias semble être le pays le plus dévasté, compte actuellement 66 000 morts. La population brésilienne compte 209 millions de personnes, soit trois fois et demie celle de l’Italie. En Italie, environ 36 000 personnes sont mortes sur 60 millions : le pourcentage de victimes dans notre pays est nettement plus élevé, du moins jusqu’à présent. Mais notre pourcentage est même plus élevé que celui des États-Unis, si l’on considère que les États-Unis ont une population cinq fois plus importante que l’Italie et qu’ils comptent 130 000 décès. L’Italie compte 0,6‰ de morts par rapport à sa population, les États-Unis 0,43‰, le Brésil 0,33‰ [ndt: et en France, il y a 30 000 morts pour 66 millions d’habitants, soit 0,45‰]. Et encore: la Russie dévastée par le mal n’a « que » 11 000 morts sur une population de 150 millions d’habitants. En Inde, les morts par Covid, sont au nombre de 15 000 sur un milliard et quatre cent millions d’habitants…

L’objection est facile et juste il y a des pays où l’on ne compte pas les morts , du moins pas en relation avec le Covid. Bien sûr, c’est vrai pour le Brésil comme pour la Russie et l’Inde, mais aussi pour la Chine, qui déclare un nombre de morts peu fiable par rapport à la réalité, et pour Cuba et beaucoup d’autres pays du Tiers Monde, sans parler de l’Afrique. Les données officielles montrent que notre pays a été parmi les plus touchés au monde, malgré le confinement et les fanfaronnades du gouvernement. Et il y a un pourcentage très élevé de décès dans le rapport entre les personnes infectées et les morts. Dans le monde, nous sommes toujours en tête du classement avec les anglais. Cela doit dépendre des tests PCR pratiqués, ou comme le disent certains faux patriotes ridicules, cela doit dépendre du fait que nous avons déclaré les vrais chiffres, parce que nous sommes notoirement honnêtes, universellement connus comme les plus honnêtes du monde, alors que tous les autres ne le sont pas

Sauf que ce n’est pas vrai, les personnes infectées et les victimes en Lombardie étaient en fait beaucoup plus nombreuses; il n’y a donc aucune explication rationnelle, ou du moins raisonnable, à la thèse selon laquelle, dans le classement mondial des personnes infectées et décédées, nous aurions été les seuls à donner les vrais chiffres et nous sommes donc ceux où il y a le plus de décès par rapport au nombre de personnes infectées.

Tout cela ne nous conduit pas à renverser la pantomime des médias mais au moins à rétablir la vérité: nous ne pouvons pas nous considérer comme moins touchés que les Brésiliens, les Américains, les Russes, les Indiens et qui que ce soit. Nous sommes dans la même situation, bien qu’à des moments différents et malgré des prophylaxies différentes.

Sur le plan des responsabilité, il faut certainement remarquer les retards, les sous-estimations, les erreurs, puis les faux optimistes, aussi pernicieux que les catastrophistes et les terroristes sanitaires. Mais par pitié, évitons de donner à la pandémie une lecture politique, idéologique ou même électorale (voir Trump). Sinon, établissons également un lien entre le Covid et la répression chinoise à Hong Kong.

N’oublions pas que les pays en question ont été les destinataires, sans faute de leur part, du virus et que l’expéditeur coupable, du moins c’est ainsi que nous pouvons l’appeler, est la République populaire de Chine ; et si nous ne voulons pas sortir à nouveau la question des laboratoires et des retards et du silence dans la déclaration du virus, nous devons au moins dire que les habitudes alimentaires des Chinois ignorent encore dangereusement les risques provenant de certaines viandes et de certains animaux.

Car si tout se résume à l’absurde, manichéenne et puérile distinction politique, alors dites que les souverainistes ont été attaqués par la maladie, mais ajoutez que c’est la Chine communiste qui utilise toutes les armes, du virus à la 5G, pour conquérir l’hégémonie planétaire.

Aux idiots de mauvaise foi, on parle avec le même lexique et on utilise les mêmes équations qu’eux.

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