Une profonde réflexion de Marcello Veneziani sur les terribles dégâts humains de la « pandémie », dont chacun de nous peut ressentir les symptômes . C’est un pays entier qui sombre dans la dépression. c’est une crise à la fois individuelle et de masse, privée mais que l’accumulation des crises privées transforme en une gigantesque crise publique. Et son dernier avatar est l’attaque contre la famille, accusée d’être le foyer de toutes les contagions.

Un peuple de déprimés et de familles réduites à des foyers de contagion

Marcello Veneziani
La Verità, 16 octobre 2020
Ma traduction

D’ici Noël, nous aurons un bilan de 40 000 morts, 400 000 malades et 40 millions de personnes souffrant de dépression chronique, même grave. Le premier bilan est terrible dans la proximité, c’est-à-dire pour les victimes, leurs familles et leurs connaissances, mais dans la moyenne historique de 640 000 morts par an, le chiffre se redimensionne. Le second est onéreux pour les patients, les médecins, les hôpitaux et les centres de soins intensifs. Mais le troisième, impalpable, négligé, concerne les deux tiers de la population italienne. Je ne sais pas ce qui se passe à l’étranger, les expériences ne circulent pas, il n’y a plus de voyages, on ne sait pas comment les autres peuples vivent réellement la pandémie-bis. Mais en Italie, c’est devenu insupportable et le pays est au bord de la crie de nerfs. Crise individuelle bien que de masse, crise privée bien que l’accumulation des crises privées en fasse une crise gigantesque et publique. Elle n’a pas trouvé le collecteur pour se coaguler, elle n’a pas bien cerné la cible. Mais des rivières de lave coulent sous terre dans notre pays, un bouillonnement de flaques, on voit partout de la fumée et des foyers.

Une large, longue et profonde dépression s’empare des gens dans leurs ruches les plus intimes. Si vous enlevez à l’homme les contacts, les perspectives élémentaires d’avenir, le travail, les relations familiales, les voyages et plus encore l’attente des voyages ; si vous lui enlevez Noël, gravement menacé, les fêtes, même celle des morts et sa caricature, Halloween, si vous lui faites sentir que chaque proximité est un péché, que chaque dîner est un péché, que chaque fête est un péché mortel, un pays plonge dans une dépression sans équivalent. Et pour le Nouvel An, tests PCR et fayots…

Je reste modéré quand je parle de 40 millions de personnes déprimées, en excluant un tiers de la population, parmi lesquelles il y a les optimistes, les joyeux négligents, les innocents, les inconscients et les imperméables, ceux qui vivent le moment présent, les stoïciens et les ascètes, ceux qui vivent déjà un enfermement perpétuel dans leur vie, plus ceux qui sont heureux de la situation: femmes au foyer, smart working, vie sociale à zéro, super. Mais la grande majorité vit mal, est tombée dans un état d’anxiété, voire d’angoisse, vivant entre le néant d’une vie dépouillée et la peur d’une santé en danger. Les degrés de dépression sont différents, de la dépression rampante et enfouie à la dépression évidente, avec médicaments. Par rapport à la quantité de population déprimée, il y a étonnamment peu de cas d’éruption explosive ; même dans la période de confinement printanier, franchement, je m’attendais à plus de violence domestique, voire de meurtres, en raison de la longue captivité et de l’obligation de coexistence durable. Mais la tournure générale qu’a pris la dépression est du type down, vous baissez, un sentiment de découragement, un sentiment d’agacement, à peine animé par la Terreur du virus.

En même temps, on voit grandir un rapport de dépendance et d’irritation avec le Récit permanente sur le Covid : cette session non-stop pour nous alarmer, ces prescriptions répétées comme un perroquet, comme un mantra ou mieux une manie obsessionnelle, ces données, ces images, ces histoires…. Et puis ces commentaires, ces prédictions, ces menaces sans fin. Asseeeez!!!! Changez de chaîne, éteignez la vidéo… on ne peut pas toujours parler de la même chose. Mais il y a plus de choses dans le ciel et sur la terre que le covid, non? On pourrait même parler d’autre chose, on l’a fait pendant la guerre, sous les bombardements, et on ne peut pas le faire maintenant ? Ne devrions-nous pas établir des mesures de prophylaxie psychique, rationner les programmes et les nouvelles sur le covid, fixer un plafond aux doses ?

Ajoutez à tout cela le renversement de la réalité adopté par les médias à la demande des institutions. De quoi s’agit-il ? Au fait, par exemple, que la mère de toutes les contagions semble depuis quelque temps être la famille, la vie à la maison, jusqu’à hier considérée comme un refuge. Nous voulons dire que la famille n’est pas la mère de tous les maux, éventuellement elle en est la victime finale. Parce que le problème se situe en amont et s’appelle transport public ou lieux publics. C’est là, en bus, en car, en métro, en train, en avion ou dans les bars et les lieux publics que l’on risque la contagion que l’on ramène ensuite chez soi. Et non l’inverse. Mais puisque seuls des décrets ridicules ont été pris au niveau public, que rien n’améliore réellement les conditions de transport en toute sécurité, rien sur les structures et les moyens de transport, si ce n’est des interdictions tombées dans le vide, alors tout retombe sur les individus et les familles. A cela s’ajoute l’idéologie rampante de la gauche grillienne [de Beppe Grillo] selon laquelle public = bien, famille = mal. Et haro sur la famille. Le ridicule plafond sous le toit, c’est-à-dire un maximum de six personnes à table, le tam tam que les contagions, on les attrape dans la famille, peut-être à cause du sang, du patrimoine génétique et de la structure autoritaire de la famille …

On renverse non seulement le lexique mais aussi le sens des mots : l’absence de relations est une vertu, vivre seul est une vertu, la famille est le lieu le plus insécurisant et le plus traître qui existe. Enfant, on nous a appris qu’il y a le passé simple (passato remoto: passé lointain); maintenant, il a été aboli et à sa place se trouve le présent lointain, c’est-à-dire être présent à distance. Enfant, on nous a appris que la famille est le foyer (focolare), maintenant c’est le foyer d’infection (focolaio), et pas le lieu principal des affections mais des personnes infectées. La maison, de l’abri (covo) au covid.

Ce n’est qu’une coïncidence, mais cette campagne contre la famille avec sa délégitimation en tant que lieu principal de violence, viols, abus, hypocrisie (…); liberté contre les « liens » familiaux et naturels. Des coïncidences, juste des coïncidences. Et si la famille était une diversion pour ne pas parler des neuf mois passés dans le vide à ne rien améliorer des soins de santé, des structures, des transports, des traitements et empêcher le retour attendu du covid ? Neuf mois sous le covid, et la bête, contrairement aux humains, n’avorte pas…

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