Pour attirer l’attention du monde sur leur condition, en particulier au Moyen-Orient, il ne pas trop compter sur le Pape, puisque pour lui, toutes les religions se valent, et le « prochain », c’est avant tout le lointain. Mais deux leaders de l’Est, plutôt mal vus des « pouvoirs forts », rejoints par l’administration Trump, ne craignent pas de s’exposer, et de s’engager concrètement. Ils s’appellent Vladimir Poutine, et Viktor Orban.


Viktor Orban et Vladimir Poutine s’engagent pour protéger les chrétiens

Poutine : Le Moyen-Orient est  » le berceau du christianisme « .

James Baresel
churchmilitant.com
6 décembre 2019
Ma traduction

Alors qu’une grande partie du monde occidental réagit à la persécution des chrétiens au Moyen-Orient en hésitant (dans le meilleur des cas), d’éminents politiciens d’Europe de l’Est et des membres de l’administration Trump s’expriment avec force et appuient leurs paroles par des actes.

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En octobre dernier, le gouvernement hongrois a organisé une conférence de hauts dignitaires du clergé et de personnalités chrétiennes du Moyen-Orient, au cours de laquelle le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce, Péter Szijjártó, a souligné que pour le courant dominant de l’establishment politique européen contemporain, « la persécution des chrétiens est la dernière forme acceptable de discrimination » – même si les chiffres montrent que le christianisme est la religion la plus persécutée dans le monde -, condamnant ce genre d’attitudes comme « suprême hypocrisie ».
Il a également affirmé que « l’exportation idéologique de la démocratie [libérale] » au Moyen-Orient a conduit à l’instabilité à l’origine de la crise des migrants à laquelle l’Europe est actuellement confrontée et a en fait permis aux groupes islamistes radicaux de prendre le pouvoir, entraînant une persécution accrue des chrétiens.

Le président russe Vladimir Poutine et le premier ministre hongrois Viktor Orban ont tous deux pris la parole lors de la conférence, qui s’est tenue parallèlement à un sommet politique entre les deux chefs de gouvernement et au cours duquel la condition des chrétiens du Moyen-Orient a été un thème majeur de discussion.
Alors qu’Orban s’est limité à une déclaration de fait selon laquelle la conférence se tenait pour conseiller les politiciens participant au sommet, Poutine a souligné la gravité de la situation, affirmant que « bien que le Moyen-Orient soit le berceau du christianisme, la position des chrétiens dans la région est très difficile, avec meurtres, violences et pillages » et que « cette évolution est alarmante car notre identité est basée sur la culture chrétienne … Il est difficile de voir ce qui arrive aux chrétiens au Moyen-Orient. »
Il a ajouté : « La Russie fera tout pour protéger les chrétiens. … Nous devons les aider à restaurer et à préserver leurs lieux saints, à préserver leurs congrégations. »

Un mois plus tard seulement, Orban s’exprimait lors de la deuxième Conférence internationale sur la persécution chrétienne, soulignant que « quatre personnes sur cinq persécutées pour leur foi sont des chrétiens et qu’environ 245 millions de chrétiens dans le monde souffrent de persécutions extrêmes » mais que « l’Europe reste silencieuse encore et encore », tandis que « les politiciens européens semblent paralysés et incapables de rien faire, affirmant que tout cela relève de « droits humains » génériques.
Il a comparé cette dernière attitude à la constitution de son propre pays qui « déclare que la protection du christianisme est une obligation pour l’Etat hongrois ».
Sa remarque peut-être la plus directe était son insistance sur le fait que les chrétiens peuvent être persécutés par « l’échange de population par des migrations massives [de membres de religions hostiles au christianisme], la stigmatisation, la moquerie et le baillon du politiquement correct ».
Et, dans une indication révélatrice de ses priorités, il a exprimé l’espoir que l’aide aux chrétiens persécutés aidera les Européens à retrouver leur propre foi chrétienne.

La conférence, organisée par le Secrétariat d’État hongrois à l’aide aux chrétiens persécutés (un rare exemple d’un service gouvernemental consacré exclusivement à l’aide aux chrétiens), a réuni plus de 600 participants de plus de 40 pays. Parmi les participants figuraient le Cardinal Gerhard Müller, le Cardinal Peter Erdo (primat de Hongrie et archevêque de Budapest), des patriarches catholiques orientaux et orthodoxes orientaux et leurs représentants, des évêques et des nonces papaux résidant dans les pays du Moyen-Orient, ainsi que des personnalités influentes du monde entier comme Viktor Hamm, vice-président de la Billy Graham Evangelistic Association.

Un autre participant était Joe Grogan – directeur du Domestic Policy Council, de Donald Trump -, dont la présence, ainsi que la lettre écrite à la conférence par le président Trump, indique un engagement sérieux plutôt qu’une politique pro forma.
Sur l’insistance de l’administration Trump, l’U.S. Agency for International Development a créé la Genocide and Persecution Response Initiative qui s’inspire du programme « Hungary Helps » du Secrétariat d’État à l’aide aux chrétiens persécutés.
Bien que le programme américain ne soit pas officiellement axé sur l’aide aux chrétiens, les régions et les groupes de population sur lesquels il concentre ses efforts garantissent qu’il travaille en grande partie avec des chrétiens souffrant des conditions actuelles au Moyen-Orient et, comme les agences du gouvernement hongrois, il contourne les Nations unies pour assurer un meilleur contrôle sur la manière dont l’aide est distribuée.

Au centre de la stratégie hongroise et russe pour la protection des chrétiens du Moyen-Orient se trouvent les efforts pour créer l’ordre et la stabilité dans les pays d’origine de ces derniers, une politique que le Cardinal Robert Sarah a approuvée dans d’autres contextes et qui, si elle réussit, sera, comme les gouvernements hongrois et russe le savent, profitable à l’Europe ainsi qu’aux populations locales.

Le danger que représente pour l’Europe la migration à grande échelle de populations hostiles au christianisme et à la civilisation occidentale, ou qui reproduiraient plus largement en Europe les conditions qui ont provoqué l’exode, n’est qu’un des facteurs. Les dirigeants d’Europe de l’Est ont également souligné que même si la migration se limitait à ceux qui apporteraient une contribution positive à leur nouveau pays, l’incapacité à corriger la situation ailleurs laisserait de nombreuses personnes sous oppression, tout en assurant un afflux de population qui pourrait déstabiliser l’Europe sous l’effet du simple nombre.

Des événements récents parrainés en totalité ou en partie par le gouvernement hongrois ont également attiré l’attention sur un important facteur économique lié à la persécution des chrétiens du Moyen-Orient et à la migration vers l’Europe – des facteurs qui peuvent influencer ceux qui, par principe, ne voient pas l’intérêt de défendre les chrétiens. Les pays européens, et en particulier les pays d’Europe de l’Est, peuvent tirer grand profit du commerce international avec les pays stables du Moyen-Orient. Le chaos au Moyen-Orient réduit le commerce et ses avantages tout en provoquant des migrations qui peuvent inonder le marché du travail européen.

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