Et silence quasi-absolu dans les médias de régime (ne pensons même pas à des excuses publiques!!), ceux qui en parlent enfreignant sans pudeur le principe sacro-saint qui dit qu’on ne commente pas une décision de justice. Entre rétention d’information (bien plus grave que les soi-disant fake news) et, dans le meilleur des cas, embarras, une attitude révélatrice d’une haine du catholicisme, non pas de la société française, mais de la classe médiatique.

Voir l’article du Salon Beige, qui a réalisé cet éloquent montage photos:


Il n’a pas couvert les abus: le cardinal Barbarin absous

Nico Spuntoni
31 janvier 2020
La NBQ
Ma traduction

La Cour d’appel a acquitté Philippe Barbarin de l’accusation d’avoir couvert les abus de l’ancien prêtre Bernard Preynat, reconnaissant que l’archevêque de Lyon avait agi correctement. Les avocats des parties civiles ont annoncé un appel. Mais, en attendant, le jugement réhabilite la figure d’un cardinal qui a fini dans le broyeur de médias à cause d’un excès de giutizialismo (*) anticlérical.

Absous. C’est la sentence de la Cour d’appel de Lyon dans le procès du Cardinal Philippe Barbarin. L’archevêque de Lyon s’était retrouvé à la barre, accusé d’avoir dissimulé à la justice les abus sexuels perpétrés sur des scouts mineurs par l’ancien prêtre Bernard Preynat. Les agressionss datent de 1986 à 1996, une époque où le cardinal français n’était pas encore à la tête du diocèse.

Le procès contre Barbarin (cf. Radio Notre-Dame, ndt)) est né de la dénonciation d’une des victimes qui a déclaré aux magistrats qu’elle avait déjà raconté à l’archevêque en 2014 l’épisode dramatique dont elle avait été protagoniste, pour demander le renvoi du prêtre pédophile de la paroisse où il continuait à travailler à l’époque. La première enquête s’est conclue en 2016 par le classement sans suite, contesté par un groupe de victimes qui avaient déposé un recours pour une action judiciaire directe contre le cardinal.

Le 7 mars 2019, le tribunal pénal a prononcé une peine de six mois de prison avec sursis pour obstruction délibérée à la justice. Afin de mieux se défendre en appel, l’archevêque avait remis son mandat entre les mains du pape François. Mais le pontife n’avait pas accepté cette démission, probablement convaincu du caractère infondé de l’accusation portée contre le cardinal français, auquel il avait adjoint un administrateur apostolique, Mgr Dubost, en juin dernier. En effet, la bataille juridique ne permettait plus au prélat de consacrer le temps nécessaire à la direction du diocèse.

Hier, la section pénale présidée par Éric Seguy a prononcé la relaxe. Les avocats des parties civiles ont déjà annoncé un appel contre cette décision, déterminés à aller jusqu’à la Cour suprême. Mais, en attendant, l’arrêt d’hier s’ajoute au classement sans suite de 2014, et réhabilite la figure de Barbarin, une figure qui a fini ces dernières années, comme cela arrive souvent dans ces cas-là, dans le broyeur des médias.

Contre lui, Frédéric Martel, auteur du livre controversé « Sodoma » a aussi mobilisé sa plume: dans un article du Nouvel Observateur (traduit en italien et publié dans le Fatto Quotidiano) il a même parlé de « système Barbarin » qui serait basé sur « le sexe, le pouvoir, le mensonge et les protections de la droite ». L’article, basé principalement sur le témoignage du père Pierre Vignon – un prêtre de Lyon qui a lancé une pétition en ligne demandant la démission de son archevêque – soutenait cette thèse à cause de la proximité du cardinal avec « La Manif pour tous », une association pro-famille, et des questions qu’il avait l’habitude de poser pour vérifier la présence ou l’absence de tendances homosexuelles chez les candidats au sacerdoce de son diocèse.

Des vérifications qui, si elles étaient effectivement effectuées, seraient conformes à ce qui est prévu dans l’Instruction de la Congrégation pour l’éducation catholique concernant les critères de discernement vocationnel des personnes à tendance homosexuelle, en vue de leur admission au séminaire et dans l’Ordre.

Barbarin s’est toujours défendu de l’accusation d’entrave délibérée à la justice en ne dénonçant pas Preynat aux autorités françaises, affirmant que « les faits pour lui étaient prescrits et empêchaient le recours à la justice », et rappelant qu’il avait tout dénoncé à Rome. L’ancien prêtre pédophile a subi un procès ecclésiastique qui s’est terminé par une peine de réduction à l’état laïc, la peine maximale en droit canonique.

Les juges de la Cour d’appel ont donc donné raison au cardinal, en reconnaissant l’absence d’infractions pénales dans son comportement. Le cas de l’archevêque de Lyon, dont la « tête » a été sollicitée dans des pétitions et des appels dans les journaux, devrait conduire à une réflexion sur les excès d’une certaine justice, qui n’est pas dépourvue d’une composante anticléricale et qui, par rapport à une question délicate et complexe comme celle des abus sexuels dans l’Église, risque de pousser l’opinion publique à « jeter le bébé avec l’eau du bain ».


NDT

(*) En italien, jargon journalistique désignant les partisans d’une justice sommaire contre ceux qui se sont rendus coupables de délits spécifiques, par ex. de nature politique, criminalité organisée, etc. (donc ici, pédophilie… cléricale!).

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