Le 14 mars, échéance électorale oblige, les Français vont pouvoir retrouver un espace de liberté dont ils avaient été privés indûment depuis que l’absence de passe vaccinal leur rendait impossible toute vie sociale (je n’ai plus la date en tête, mais cela bien trop longtemps). Liberté? Pas si vite. Le président s’est empressé de préciser qu’il s’agissait d’une supension. Ce qui pose immanquablement la question fondamentale « et après? » (mais curieusement, aucun candidat à la « magistrature suprême » (!!!) n’a été sollicité ou n’a jugé bon d’y répondre). Le blog plumeenclume.org propose une très intéressante projection, qui envisage trois scénarios possibles, et ce n’est pas être « complotiste » que d’imaginer que l’avenir validera quelque chose qui ressemblera à l’un d’eux. Mais plutôt que de se livrer à l’art difficile de prédire l’avenir, voyons ce qui se passe, aujourd’hui, chez nos voisins italiens (La Bussola), qui suivent les mêmes directives que nous, mais semble-t-il, avec un peu d’avance ..

Les trois scénarios

(…) Quoi qu’il arrive, nous assisterons à l’un de ces 3 scénarios :

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Scénario n°1 : abrogation totale du pass vaccinal (je n’y crois pas)
Le scénario le plus souhaitable… ET le moins probable… serait l’abrogation totale du pass vaccinal (et pas sa simple suspension).
En termes constitutionnels et humains, ce serait la chose à faire.
Nous reviendrions à un état de droit, où la liberté de chacun n’est plus déterminée par ses données médicales.
Cependant l’État a investi des moyens considérables dans la technologie du pass vaccinal. Mais aussi en force de conviction sur le thème « le pass vaccinal est bon pour vous ».
Vous ne jetez pas une voiture sophistiquée et flambant neuve après vous en être servi à peine quelques mois. Vous la remisez soigneusement au garage, en attendant des jours meilleurs.
C’est ce qui va se passer, j’en suis certain.

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Scénario n°2 : suspension provisoire et réactivation l’automne prochain
Le deuxième scénario est que le pass soit suspendu provisoirement.
Le virus du Covid est devenu endémique, les scientifiques nous le disent. Cela signifie qu’il continuera à circuler sous une forme ou une autre, et que nous aurons, à chaque automne-hiver, des épisodes de contagion comparables à ceux de la grippe.
Cette saisonnalité prévisible permettra aux autorités de réactiver le pass vaccinal à l’automne – peut-être même dès la fin des vacances d’été, comme mesure préventive.
Il suffira cette fois d’une ou deux doses pour bénéficier du pass durant toute la saison froide, et ainsi continuer à pouvoir se déplacer, aller au restaurant, etc.
Et ainsi de suite : chaque année la campagne de vaccination anti-Covid deviendra saisonnière, exactement comme celle de la grippe.
À la différence près que…
…le fait d’avoir reçu votre dose… conditionnera vos libertés !

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Scénario n°3 : réactivation et augmentation du pass vaccinal
Le scénario n°3 est la fille monstrueuse de la précédente.
Elle est à mon avis la plus probable.
L’État va considérer que le principe d’un pass vaccinal a désormais été acté, par les assemblées législatives de notre pays, mais aussi par la société civile.
Je l’écrivais dans ma pétition de décembre dernier : le pass vaccinal est un point de non-retour vers un nouveau modèle de société.
Je le pense toujours.
Je ne combattais pas CE pass vaccinal-là mais surtout tous ses avatars à venir.
Aujourd’hui, rien n’empêche l’État d’étendre l’application du pass à d’autres vaccins.
Le plus « évident » est le vaccin contre la grippe. Sachez que des projets de vaccins mixant anti-Covid et anti-grippe sont en cours de développement, notamment chez Novavax.
Il y a tous les autres vaccins, du DTP aux oreillons en passant par la rougeole et certains nouveaux-venus comme le Gardasil, le fameux « vaccin » contre le papillomavirus.
En fonction de votre année de naissance, l’intégration numérique de votre carnet de vaccination, attestant que vous êtes à jour de vos injections, paraît hautement probable.
Ce « pass vaccinal augmenté » pourra même, à terme, faire partie intégrante du projet d’identité numérique officiellement porté par l’Union Européenne.
Je vous rappelle que ce projet inclut votre accès « facilité » à vos comptes bancaires. Que les deux projets fusionnent (pass vaccinal et identité numérique) ne me semble pas de la science-fiction. Je ne m’étonnerais pas, d’ici 5 à 10 ans, que vos avoirs puissent être « gelés » si vous n’êtes pas à jour dans vos injections.

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https://plumenclume.org/blog/789-pourquoi-le-pass-vaccinal-ne-va-pas-disparaitre

et ce qui se passe en Italie

Trois ans et peut-être plus : du gouvernement, longue vie au Green pass

Tommaso Scandroglio
https://lanuovabq.it/it/tre-anni-e-forse-piu-dal-governo-lunga-vita-al-green-pass

Le dernier DPCM [Decreto del Presidente del Consiglio dei Ministri] du gouvernement prévoit un renouvellement automatique du Green Pass pour une période d’un an et demi avec une fréquence perpétuelle. Il s’agira donc d’un Green Pass sine die. Le soupçon vient que la certification pourrait être un moyen efficace de surveiller les citoyens, étant donné qu’un QR code a été associé à chacun d’entre nous. Nous sommes donc confrontés à une limitation prolongée de certains droits fondamentaux, qui n’est plus justifiée par la présence de l’état d’urgence.

Devrions-nous appeler le Green Pass « Ever Green Pass » ? L’intention du gouvernement pourrait même être de prolonger la validité de la certification verte, peut-être pas pour toujours, mais certainement pour quelques années. Le décret du Premier ministre du 2 mars, publié au Journal officiel le 4 mars, a, entre autres mesures, modifié la durée du Green Pass. A l’article 1, paragraphe 1, lettre b on peut lire [admirons le jargon administratif que nous connaissons bien chez nous aussi]:

En cas d’administration de la dose de rappel, après le cycle de primovaccination, la certification verte COVID-19 a une validité technique, liée à l’expiration du sceau électronique qualifié, de cinq cent quarante jours maximum. Avant cette échéance, sans qu’il soit nécessaire d’administrer d’autres doses de rappel, un nouveau certificat vert COVID-19 d’une validité technique de cinq cent quarante jours supplémentaires, est délivrée, en en informant le titulaire.

Ainsi, en cas d’administration de la dose de rappel, mais – notez bien – pas en cas de guérison avérée, la validité du Green Pass sera d’un an et demi. Avant cette date d’expiration, le Green Pass sera automatiquement renouvelé pour un an et demi supplémentaire.

Cela dit, une première interprétation de cette disposition, peut-être plus conforme à la lettre du DPCM, pourrait être la suivante : à une période d’un an et demi on ne pourra ajouter qu’une seule autre de même durée. Mais une autre interprétation pourrait également être donnée, de nature plus extensive : renouvellement automatique pour une durée d’un an et demi et avec une fréquence perpétuelle. Un Green Pass sine die.

La vulgate officielle affirme que ce double renouvellement pour une durée de trois ans, en ne retenant que la première interprétation comme valable, avait pour but de permettre les voyages en Europe. Si nous avions supprimé le Green Pass et que les autres pays ne l’avaient pas fait (rappelons toutefois que cet instrument, à moins d’être prolongé, devrait être mis au placard en juillet prochain), les Italiens qui se déplacent à l’étranger auraient eu des problèmes. (…)

Dans notre cas, cependant, la double extension, sinon la triple ou la quadruple, concerne le Green Pass renforcé [les Italiens sont en effet sous le régime d’un « super Green Pass » depuis le 10 janvier, encore plus restrictif]. La question se pose maintenant de savoir pourquoi un instrument d’urgence doit être utilisé même après le 31 mars, date à laquelle l’état d’urgence prend fin. On pourrait objecter que le DPCM mentionné plus haut a été approuvé dans une période d’urgence. Certes, mais les effets s’en feront sentir dans une période qui ne sera plus d’urgence. Et c’est ce qui compte.

Il ne fait aucun doute que le gouvernement pourra supprimer le Green Pass à l’avenir, mais ce n’est qu’une hypothèse. L’intention du gouvernement est aujourd’hui de conserver longtemps un moyen de contrôle social. Une fois tombée l’hypothèse que le Green Pass était un outil de prophylactie publique destiné à protéger les gens de l’infection, l’hypothèse que le Green Pass est destiné à convaincre les récalcitrants de se faire vacciner tombe également.

Si Il Signore Rossi (en France, jusqu’à récemment, on aurait dit « Monsieur Dupont ») ne s’est toujours pas fait vacciner à ce jour, il sera très étonnant qu’il le fasse dans le futur, même dans trois ans. Naît alors le soupçon que le Green Pass pourrait être un moyen efficace de surveiller les citoyens, puisque chacun d’entre nous s’est vu attribuer un QR code. C’est comme si nous avions tous un code-barres sur le bras, comme si nous étions tous des produits à suivre. Un code qui sert non seulement à garder une trace de ce que nous faisons, mais aussi, si sa nature ne change pas, à nous permettre d’exercer certains droits communs.

Nous sommes donc confrontés à une limitation durable de certains droits fondamentaux, qui n’est plus justifiée par la présence de l’état d’urgence. La perspective adoptée par ce dernier DPCM n’est donc pas celle de limiter au maximum les restrictions et, si nécessaire, de les étendre, mais plutôt l’inverse : limitons la liberté au maximum et ensuite, si nécessaire, faisons marche-arrière. Et donc : prolongeons le Green Pass renforcé pendant trois ans et peut-être plus, puis réduisons sa durée ou supprimons-le.

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