Aujourd’hui, même les soutiens historiques de François s’impatientent, et ils le font savoir (d’où l’intérêt vital pour lui de se constituer une solide base de soutien populaire, ce que devrait lui assurer la consécration de la Russie… mais c’est un autre sujet). Comme Luigi Badillia, bergoglien de la première heure, en charge du site semi-institutionnel « Il Sismografo », qui dit ici tout le mal qu’il pense de la nouvelle constitution apostolique attendue depuis des années et censée réformer en profondeur la Curie Romaine. Un travail bâclé, nous dit l'(ex-) homme du Pape.

NOUVELLE CONSTITUTION APOSTOLIQUE: LA RÉVOLUTION DU PAPE FRANÇOIS
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Publiée le 19 mars 2022, la Constitution apostolique Praedicate (/are?) Evangelium réforme en profondeur la Curie romaine. Elle intègre de nombreux changements opérés par le pape François par décrets (Motu proprio) ces dernières années mais propose aussi plusieurs nouveautés significatives.


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https://www.cath.ch/newsf/praedicate-evangelium-la-nouvelle-consitution-qui-reforme-la-curie/

La réforme de « Praedicare Evangelium » ? Pour « Il Sismografo », elle est « verticaliste et bureaucratique ».

La constitution Praedicare Evagelium, au four depuis des années, est enfin cuite, mais il y en a qui la considèrent comme indigeste. Pour preuve, ce commentaire du site Il Sismografo, considéré comme très proche des Salles sacrées, qui parle de « graves incohérences », d’ « étape opaque et triste » et de « conception verticaliste et bureaucratique évidente ».
(AMV)


(Redaction « Il sismografo »)

L’image très éloquents qui illustre l’article

Il a fallu plus de huit ans à Praedicate Evangelium pour achever sa gestation difficile, confuse et décousue. Après toutes ces années, elle a été publiée à la hâte, sans traduction dans les langues fondamentales de l’Église elle-même et du monde chrétien, éditée électroniquement avec un charabia enfantin, et n’a même pas été annoncée de manière adéquate et professionnellement sérieuse aux vaticanistes qui peuplent Borgo Pio, le quartier romain où se trouve le Vatican.

Nombreux sont ceux qui, sans même l’avoir lu en entier et analysé en profondeur, écrivent depuis samedi des choses surprenantes telles que : il s’agit d’un « document révolutionnaire », d’un « tournant copernicien », « à partir de demain, l’Église appartiendra aux laïcs et aux femmes » et d’autres choses du même genre…

Heureusement, elle entrera en vigueur le 25 juin. Cela signifie qu’il est encore temps de corriger de graves incohérences comme celle de la « forme extraordinaire » du rite romain [Mgr Marco Mellino, secrétaire du Conseil des cardinaux, a admis le 21 mars, lors de la conférence au cours de laquelle il a présenté Praedicate Evangelium, que l’utilisation de l’expression « forme extraordinaire » pour la messe romaine est une « erreur », note d’AMV]. Et il y en a d’autres.

Ce moment, malheureusement, est une étape très opaque et très triste pour de nombreux catholiques, et pourtant il aurait dû être l’un des jours les plus lumineux du pontificat.

Quelqu’un au Vatican doit comprendre et prendre conscience du fait que la propagande et les éditoriaux ne suffisent pas à redresser une route erronée. L’Église du Christ est une chose très sérieuse, fondamentale pour la vie de millions et de millions de personnes. Plus que jamais à l’heure où l’horreur d’une guerre mondiale se profile à l’horizon et où nous voyons en même temps la douleur effrayante du peuple ukrainien.

Ce qui frappe dans la nouvelle Constitution, c’est l’approche verticaliste et bureaucratique évidente. L’organigramme curial – bureaux, titres, fonctions et matières de gouvernement – s’est agrandi d’au moins un tiers par rapport à celui établi par Pastor Bonus du pape Wojtyla. En clair, seize dicastères, c’est trop et le coût de cette bureaucratie a déjà déclenché des alarmes rouges dans les finances. En outre, la simple comparaison conceptuelle des noms de certains de ces services met immédiatement en évidence l’existence de divers doublons de fonctions et de tâches.

Certains ont déjà écrit que le nombre de dicastères montre qu’il y a une plus grande « démocratisation » du pouvoir. À cet égard, le mot « synodalité » est utilisé et abusé, manipulé avec désinvolture parce que c’est le slogan à la mode, destiné à être remplacé par un autre après 2023.

Cette synodalité, dont on use et abuse, cache cependant un insidieux retour en arrière par rapport au concile œcuménique Vatican II, à savoir : de la Constitution, le pape sort encore plus souverain, plus autarcique, plus « un seul homme aux commandes ». Dans cette Constitution, tout ce qui précède ou suit a un et un seul point d’arrivée : le Pontife.

Il ne semble pas s’agir d’un document rédigé dans une perspective clairvoyante et audacieuse et visant à préparer l’ensemble de la communauté des disciples du Christ à affronter les temps difficiles qui s’annoncent. Non, vraiment pas

La Constitution adapte à l’époque actuelle un texte législatif datant de plus de trente ans, au point qu’elle semble avoir été rédigée uniquement pour ce pontificat.

Dans cette Constitution apostolique, cependant, il y a plusieurs passages et codifications qui doivent être pleinement approuvés et qui annoncent des développements possibles de grande importance pour la vie de l’Église. Nous aurons l’occasion d’analyser cet aspect même si, en fin de compte, c’est le temps, le passage des années qui décidera du succès ou de l’échec de ce document fondamental.

Tout, cependant, dépendra de la question de savoir si ce que nous considérons comme une papauté « un seul homme aux commandes » s’enracinera dans le dynamisme des églises particulières.

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