vues par l’excellent Rino Cammilleri. A ceux qui seraient tentés de dire qu’il n’est pas bien informé, et qu’il caricature un peu, il répond de belle façon à la fin de son article (que je partage entièrement)… et sa réponse vaut aussi pour les abus sexuels du clergé (voir rapport Sauvé).

A propos, il devrait aussi venir chez nous et demander pardon aux « enfants de la Creuse« . Il est vrai que là, le coupable était le gouvernement Français, et a priori, l’Eglise n’y est pour rien. Encore qu’en cherchant bien…. Macron pourrait peut-être s’en charger.

Les excuses du pape aux Indiens ? C’est un truc politiquement correct

Après avoir vu aux informations une très vieille Indienne canadienne se plaindre que son « indianité » lui avait été enlevée lorsqu’elle était enfant, disons ce que nous pensons du voyage du pape au Canada. Certains l’ont critiqué : comment, vous n’allez pas en Afrique où les chrétiens sont massacrés, parce que vous êtes en fauteuil roulant, et à la place vous prenez un vol de sept heures pour le Canada où il n’y a pas de massacres ? La réponse est oui, parce que, en Afrique en tout cas, sa présence n’aurait pas fait sortir une araignée de son trou, alors qu’au Canada les choses sont différentes, très différentes, et Trudeau, le premier ministre le plus à gauche du monde, l’avait « invité ». Avec une proposition qui ne pouvait être refusée, alors qu’il était venu à Rome pour lui dire de venir  » s’excuser  » auprès des Esquimaux et des Indiens du Canada.

Or, dans ces régions (et aussi en dessous aux États-Unis), il y a un avocat qui se cache dans chaque toilette publique et qui vous dit dès que vous entrez : si vous attrapez une infection, voici ma carte de visite. Cela signifie que de nombreux diocèses d’Amérique du Nord sont pratiquement ruinés par des demandes de milliards de dollars de compensation pour des abus réels ou présumés qui ont été révélés après quarante ans. Et, là encore, si le juge est de gauche, devinez comment cela se termine. Mais, même s’il est Trumpien, le requérant imprudent sera presque toujours perdant, de sorte que vous payez toujours et vous n’encaissez jamais. Cela dit, venons-en au Canada. Le journaliste radical habituel, dans le reportage habituel, a découvert, il y a quelques années, un grand nombre de décès d’enfants inuits et indiens dans des orphelinats catholiques, avec des photos aériennes de reliefs de terre alignés qui seraient des tombes. Abus, mauvais traitements, etc. (la journaliste, d’origine inuit, est partie, dit-elle, d’une rumeur qui circulait dans sa communauté). Outre le fait que personne à ce jour n’est allé voir ce qu’il y a dans ces « tombes », la communauté indienne et inuit, dûment émue, s’est déchaînée contre l’Église. Nous voulons de l’argent.

Maintenant, c’est quoi, cette histoire canadienne ? Comme celle australienne et de tous ces pays qui étaient autrefois politiquement dépendants de Sa Majesté britannique. L’acteur et réalisateur Kenneth Branagh en a même fait un film en 2001, The Stolen Generation. Dans les premières décennies du XXe siècle, la pensée politiquement correcte de l’époque disait que les tribus devaient être civilisées pour leur propre bien. Ainsi, les enfants étaient pris et élevés, éduqués, habillés à l’anglaise. Cela serait bénéfique pour eux et pour les autres. En bref, il s’agissait d’une initiative de l’État. Mais cet État, de culture protestante, n’était pas équipé pour quelque chose d’aussi vaste. Ainsi, des aborigènes australiens ont été amenés en Angleterre pour être adoptés par des familles anglaises. Cependant, au Canada, qui est à moitié français, il y a l’Église catholique, qui, par nature, est déjà organisée à cet effet avec des pensionnats et des orphelinats. Le gouvernement canadien lui a donc demandé de s’en charger. D’où les enfants esquimaux et indiens élevés par les religieuses.

Mais souvenons-nous de l’époque : il n’y avait pas d’antibiotiques et la tuberculose faisait partie des problèmes les plus répandus. Les plus fragiles sont morts. Et aussi parce que beaucoup sont arrivés déjà sous-alimentés, voire malades, à cause de l’ « indianité ». Aujourd’hui, Bergoglio essaie de peler ce nouveau chat [« pelare questa nuova gatta »: s’attaquer à un problème difficile] que le new politically correct a mis en scène. Bonne chance, parce qu’il en a besoin. Ah, ceux qui ne sont pas d’accord avec ma reconstitution (qui n’est pas seulement la mienne, car de nombreux historiens canadiens sont intervenus), rappelez-vous que dans tout bon procès, il est instructif d’entendre aussi l’autre version.

Rino Cammilleri

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