Il y a belle lurette que la gauche, dans toute l’Europe occidentale, a abandonné la défense du peuple et a déserté le camp des pauvres avec armes et bagages pour d’autres combats plus en phase avec les « pouvoirs forts » dont ils sont, à leur insu, les idiots utiles. En France, nous appelions bobos, ou gauche caviar, ce nouvel avatar du socialisme, lequel reste toutefois (à tort!) la référence populaire lorsqu’on parle de gauche (malgré le spectacle grotesque que nous offre en ce moment cette gauche morale odieuse, donneuse de leçons et sectaire, prisonnière de ses contradictions!). En Italie, qui a une histoire politique différente, ils disent encore « communistes ». Mais ces concepts sont dépassés, et c’est une donnée dont nous, occidentaux, devons prendre acte si nous voulons démasquer les intentions de ceux qui ont intérêt à entretenir la confusion.

Phénoménologie du « baizuo ».

Voilà comment l’homme de gauche a changé. Et nous devons le savoir

David Lovat (davidelovat.com/articoli/pensiero-e-idee/la-sinistra-mondialista-ovvero-i-baizuo/]
Via AM Valli

Il existe un terme forgé par les Chinois pour définir l’électeur de gauche typique du monde occidental : baizuo (littéralement : « gauche des Blancs »). Le terme est en partie péjoratif et en partie sarcastique, mais il est particulièrement utile comme néologisme que nous pourrions nous aussi reprendre, car il donne un nom précis à une catégorie sociale qui, dans notre langue, n’en a pas encore. En effet, dans le langage courant, les électeurs de gauche sont encore appelés par tous les autres « communistes » [ndt: du moins en Italie! en France, on dit plutôt « socialistes », au sens de « populaires », mais il y a belle lurette qu’ils ont été infiltrés par les bobos et ont abandonné les pauvres, dont ils n’ont que faire], comme ils l’étaient lorsqu’ils adhéraient collectivement au marxisme et à la lutte prolétarienne, mais il s’agit d’un héritage linguistique absolument dépassé et inadéquat.

Le baizuo est le résultat socio-historique du deuil de l’échec historique du marxisme par les partisans de la lutte des classes, orphelins à la fois du prolétariat, qui a fusionné avec la petite et moyenne bourgeoisie dans tout l’Occident, et du bloc communiste par opposition au bloc capitaliste, alors que l’URSS a implosé et que la Chine a converti son système économique productif à la logique du marché, tout en conservant le dirigisme à parti unique comme fondement de son système politique. Par conséquent, pour continuer à « être contre », ce qui est sa condition existentielle, le baizuo a dû se réinventer. Mais « être contre » quoi ? Tout simplement en étant contre ce qu’il a toujours combattu : la civilisation chrétienne et ses valeurs.

Le baizuo est post-marxiste et a remplacé la défense du prolétariat et de la lutte des classes par la défense des minorités et la déconstruction de l’humain. En effet, les thèmes sur lesquels il fonde son militantisme idéologique sont : l’environnementalisme athée radical, qui considère l’être humain comme le cancer de la planète et rend l’activité humaine responsable des variations météorologiques ou climatiques ; le féminisme le plus diviseur qui a pour but la  » guerre des sexes  » et nie la spécificité des genres masculin et féminin et leur complémentarité vertueuse ; le migrationnisme le plus poussé pour parvenir à l’abolition des frontières et de la citoyenneté par le ius soli, en remplacement du vieil internationalisme communiste ; l’exaltation de l’idéologie du genre, qui crée des dizaines de nouvelles catégories de l’humain, de nouvelles minorités à promouvoir au détriment de la famille naturelle fondée sur le mariage entre un homme et une femme ; le volontarisme le plus intransigeant, pour imposer un modèle social dans lequel la culture se soustrait à la Nature et elle seule fonde les paradigmes de la société ; la normalisation de la déviance, de la consommation de drogues aux pratiques que toutes les civilisations de tous les temps ont définies comme des perversions (sodomie, pédophilie, zoophilie, coprophagie et que sais-je encore) ; la régulation étatique des fonctions vitales, comme la reproduction (insémination artificielle, gestation pour autrui, avortement), la nutrition (aliments recommandés et aliments déconseillés, en vue de les rendre licites et interdits), la santé (vaccinations de masse répétées et de plus en plus obligatoires) la mort (euthanasie, évoluant de plus en plus vers des formes de meurtre de la personne consentante, en vue des suppressions programmées dans des conditions prédéterminées qui est l’aboutissement naturel de ce processus) le contrôle social par la technologie ; l’éducation et l’instruction sont retirées aux familles pour remettre les enfants à l’État dès leur plus jeune âge.

Le baizuo se distingue des communistes en ce qu’il ne pratique plus la dialectique, le débat, la contestation polémique, qui impliquait de toute façon un interlocuteur à vaincre. Il suffit au baizuo d’avoir un ennemi à marquer comme fasciste, une catégorie qui englobe aujourd’hui toute personne qui n’adhère pas à l’idéologie « mondialiste » qui est la manière dont nous pouvons définir l’ensemble des croyances de la gauche militante, et nous verrons pourquoi dans un instant. Ainsi, le « fasciste » est le catholique qui croit encore aux valeurs millénaires du christianisme, malgré le fait que le clergé et ses dirigeants semblent eux aussi être des baizuo, le « fasciste » est le libéral classique, le « fasciste » est le conservateur laïque modéré, le « fasciste » est aussi le qualunquiste indifférent s’il ose refuser de chanter Bella ciao [ndt: allusion à Laura Pausini, une chanteuse italienne en vue qui, en direct à la télévision espagnole, a récemment refusé de chanter l’hymne des partisans italiens, considéré par elle – à juste titre – comme un chant politique]. Bien sûr, le fasciste est aussi cette tête, creuse à l’intérieur et rasée à l’extérieur, qui croit encore, après tout ce qui s’est passé, aux erreurs du fascisme et du national-socialisme, mais le nombre de ces têtes n’a pas d’importance et leur existence ne sert qu’à convaincre le baizuo que tout doit être fait pour combattre le « danger fasciste concret ».

D’un point de vue philosophique, l’idéologie de la gauche est un mélange de liberal-progressisme américain et de structuralisme français, deux courants de pensée qui se sont développés après 1968.

Ainsi, le baizuo, avec son obsession du politiquement correct – c’est-à-dire de ce qu’il pense LUI – est le fruit mûr de 68 et l’outil parfait entre les mains de l’élite financière apatride qui domine l’Occident pour promouvoir son plan de conquête du monde, un plan qui nécessite la création d’un Nouvel Ordre Mondial basé sur des règles et qui nécessite aussi l’Homme Nouveau comme tous les totalitarismes du passé, et c’est là que réside le nœud du problème. Pour réaliser l’Homme nouveau de la République mondiale théorisée, il faut éliminer les cultures traditionnelles (cancel culture), fusionner les religions en une « religion de la paix » (a-dogmatisme syncrétiste de claire facture maçonnique), transformer les démocraties en technocraties dirigées par des « experts » cooptés d’en haut (domination de la science, de l’économie et de la technologie sur la politique et l’éthique) et modeler les êtres humains de manière à les rendre symbiotiques avec le Système et dépendants de lui, c’est-à-dire promouvoir le transhumanisme.

Nous nous arrêtons ici sur une dernière considération : le baizuo est le parfait idiot utile de l’idéologie mondialiste promue par les puissants oligarques de la Finance, un instrument consentant de la dérive anthropologique produite par le nihilisme et l’athéisme matérialiste de la société de consommation. S’il ne constituait pas un danger mortel pour l’humanité, qui risque de se perdre, le terme baizuo pourrait être traduit dans mon idiome vénitien bon enfant par le mot baùco, qui signifie « tontolone » [maladroit] ou, au pire, « frescone » [demeuré]. Malheureusement, il n’y a pas de quoi rire, car les forces politiques de gauche sont massivement alimentées et soutenues par les puissances économiques et financières, tandis que les gens ordinaires les appellent encore « communistes » sans avoir la moindre compréhension de la mutation qui s’est opérée et de la formidable menace qui pèse sur l’humanité à travers ces baizuo.

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