et une hypothèse personnelle… Pour comprendre cet article -qui revient sur les obsèques de Benoît XVI – il faut prendre le temps (au moins) de relire un article du même Cionci qui en couronnait beaucoup d’autres et que j’avais tenté de résumer ici: « Ou vous croyez, ou vous ne croyez pas ». L’énigme du « pape empêché »: et si c’était vrai?

Les derniers évènements, après les funérailles de Benoît XVI, en particulier les dernières déclarations de Mgr Gänswein interviewé sur Vatican News, visiblement très ému, semblent contredire sa thèse, mais comme toujours avec Cionci, ce serait trop simple, et il se pourrait qu’il ne soit pas si loin de la vérité.

Evidemment, Benoît a TOUJOURS dit la vérité (il ne pourrait en être autrement), et don Georg aussi: il a renoncé parce qu’il n’en pouvait plus. Ce qui n’exclut pas le fait qu’un facteur extérieur a pu hâter sa décision. Et SURTOUT, que le titre de pape émérite, que des canonistes, cardinaux, catholiques, même sincères et de bonne foi, etc., lui reprochent amèrement, il l’a choisi dans un but bien précis. C’était une nécessité, Benoît XVI PENSAIT que la barque risquait de tomber en de mauvaises mains (les fameux loups, évoqués lors de la messe d’inauguration) et qu’il fallait que, d’une certaine façon, il garde la barre en réserve, du moins dans l’immédiat, au cas où. C’est à dire qu’il abandonne le ministère actif, mais qu’il conserve le munus. Et Dieu a permis qu’il la garde pendant 10 ans. Le temps nécessaire pour que les choses se décantent, pour que « i nodi arrivano al pettino » [/les noeuds arrivent au peigne] comme le récite une expression italienne imagée qui dit bien ce qu’elle veut dire.

Funérailles de Benoît XVI : comment Papa Ratzinger a dissipé le brouillard

Andrea Cionci
www.liberoquotidiano.it/articolo_blog/blog/andrea-cionci

Ces neuf dernières années ont été ponctuées de phénomènes atmosphériques extrêmement frappants qui, du point de vue de la foi, apparaissent comme des manifestations sans équivoque du divin. De la foudre qui a frappé la coupole de Saint-Pierre le jour de la Declaratio, au vent qui a censuré Bergoglio lorsqu’il a dit que Dieu se souille avec le péché (voir www.youtube.com) et qui a découvert la tiare papale lors de l’adieu de Castelgandolfo [il faut regarder attentivement – vers 35″ -après le dernier salut de Benoît XVI, le vent impétueux soulève les armoiries papales et dévoile la sculpture avec la tiare ICI], à l’étrange croix lumineuse apparue dans le ciel (la photo semble authentique) et au brouillard dense – tout à fait inhabituel à Rome – qui a enveloppé la basilique Saint-Pierre pendant les funérailles du pape.

La Magna Quaestio, pour la majorité des fidèles, est en effet toujours enveloppée dans le brouillard du doute et de l’ambiguïté. L’archevêque Gänswein « met l’accent » sur le code Ratzinger en rendant fou les una cum [ceux qui continuent à réciter le canon de la messe en union avec François. Cionci n’est pas « sédévacantiste », il veut dire que François N’EST PAS le Pape, le Siège n’était pas « vacant » mais « empêché » , ndt] avec des phrases super-amphibologiques comme celles-ci :

« La renonciation était valide, Benoît ne pouvait plus diriger (non ce la faceva/faisait – più) l’Église ».

C’est-à-dire que la renonciation à « faire » pape était effective (et cela ne l’a certainement pas empêché d’ « être » pape).

« Certaines personnes font des diétrologies [cherchent des explications cachées] en s’attachant à des mots et c’est un affront au pape Benoît ».

Les diétrologies sur les mots viennent de ceux qui ont pensé que ministerium pouvait être synonyme de munus et que la renonciation de Benoît XVI pouvait compter comme une abdication. Cela a conduit à l’affront d’un conclave invalide et à l’élection d’un antipape avec neuf ans de trône pétrinien usurpé.

« Le pape s’appelle François ».

Le pape s’appelle François, on l’ identifie en lui, mais il ne l’est pas.

« Benoît a renoncé au pontificat ».

Benoît a renoncé au pontificat, selon l’autre sens du mot, comme vous le trouverez ICI sur le Treccani [le dictionnaire de référence de la langue italienne – très utile aussi pour les mots résistant aux traductions automatique, ndt]: non pas « charge » de pape mais période de l’exercice du pouvoir papal. Précisément, le classique ministerium.

Ce n’est pas un hasard si Mgr Ganswein a tweeté, il y a quelques heures, les mots de Benoît XVI :

Restez fermes dans la foi, NE VOUS LAISSEZ PAS CONFONDRE [/ne soyez pas victimes de confusion] !.

Mais beaucoup ont été déstabilisés par ces « schémas » pourtant connus du code Ratzinger.

Fait remarquable, le pape Benoît a explicitement demandé que Joe Biden, l’ami turbo-abortiste (ce n’est pas un hasard) de François, qui a même reçu de lui la permission de recevoir l’Eucharistie, ne soit pas invité à ses funérailles.

Cependant, c’est le ROGITO enfermé dans le cercueil du Pape, préparé selon toute vraisemblance par Benoît lui-même, qui en dit long, surtout à travers les non-dits : l’habituel « dum tacet clamat » .

Le texte retrace la biographie du pape Ratzinger jusqu’au point crucial :

Le matin du 11 février 2013, au cours d’un Consistoire convoqué pour les décisions ordinaires concernant trois canonisations, après le vote des cardinaux, le pape a lu en latin la déclaration suivante : « Bene conscius sum hoc munus secundum… ».

Suit le texte intégral de la Declaratio, en latin. Ensuite, l’acte poursuit:

Lors de la dernière audience générale du pontificat, le 27 février 2013, en remerciant chacun également pour le respect et la compréhension avec lesquels sa décision avait été accueillie, il a assuré : « Je continuerai à accompagner le chemin de l’Église avec la prière et la réflexion, avec ce dévouement au Seigneur et à son Épouse que j’ai essayé de vivre chaque jour jusqu’à présent et que je voudrais vivre toujours ». Après un bref séjour dans la résidence de Castel Gandolfo, il a vécu les dernières années de sa vie au Vatican, dans le monastère Mater Ecclesiae, se consacrant à la prière et à la méditation.

Aucune mention de la renonciation à la papauté? A propos de l’abdication? Non, rien, zéro.

La Declaratio n’est citée comme telle, en latin, que parce que tout y est déjà écrit, à savoir que le Pape Benoît, dans un Siège totalement empêché (can. 335) se consacrerait à la prière et à la méditation, ne continuant à exercer son ministère que de manière immatérielle, spirituellement, « en souffrant et en priant », comme il l’a écrit dans la Declaratio. Cela lui a été permis par le canon 333.2, qui dit que le pape peut faire ce qu’il veut.

Mais ce qui saute aux yeux avec une évidence digne de La Palisse, c’est que s’il avait effectivement accompli cet acte d’abdication rare et sans précédent depuis des siècles, cela aurait évidemment été explicité dans l’acte en lettres claires : « Le 11 février 2013, il a renoncé à la papauté ». C’est évident, non ? Vous semble-t-il que, dans un texte biographique aussi concis, on puisse laisser à la postérité le soin de se creuser la tête sur le sens de la Declaratio?

Remarquable est aussi le choix des lectures de la messe, qui ne sont pas celles du jour, mais ont été choisies par le pape Benoît lui-même, comme le confirme Repubblica. En fait, elles ne font partie ni du Lectionnaire des morts ni de l‘ordo Exequiarum.

Tout d’abord, la première lecture est tirée d’Isaïe, le livre qui est cité avec Jérémie par Benoît XVI par l’intermédiaire de l’archevêque Gänswein dans l’un des plus sensationnels Codes Ratzinger, il y a quelques mois [voir plus haut]. Dans Jérémie, comme vous vous en souvenez, nous lisons « Je suis empêché » .

Dans cette lecture d’Isaïe, il est par contre dit :

« Encore un peu de temps, et le Liban sera changé en verger, et le verger sera considéré comme une forêt. En ce jour, les sourds entendront les paroles du Livre, les yeux des aveugles seront délivrés des ténèbres et de l’obscurité ».

Et le psaume :

« Devant moi, préparez une table sous les yeux de mes ennemis ».

Puis la deuxième lecture de l’apôtre Pierre :

« … il faut que vous soyez, pour un peu de temps, affligés par diverses épreuves, afin que votre foi, mise à l’épreuve… revienne à votre louange, à votre gloire et à votre honneur, lorsque Jésus-Christ sera révélé ».

Sans parler de l’Évangile, lui aussi choisi ad hoc, où l’on lit :

Le voile du temple se déchira en deux .

Tout renvoie à un changement radical de situation (le verger se transforme en forêt, et vice versa) après une période de souffrance qui met la foi à l’épreuve, grâce à une révélation qui déchire le voile. Tout cela est à la portée de tous.

Bergoglio, lui aussi, y a mis son grain de sel – comme toujours – pour nous faire comprendre la vérité. De son sermon, récité à contrecœur et de manière incompréhensible – du moins depuis la place – TG1 a dit que certaines parties étaient tirées des encycliques de Ratzinger, mais Bergoglio ne l’a pas cité. Confirmé par Repubblica :

François a cité Benoît XVI à quatre reprises – l’encyclique Deus Caritas est, l’homélie de la messe chrismale et celle de la messe du début du pontificat – SANS qu’il soit nécessaire d’expliquer la référence.

Comment appelez-vous la citation non explicite des mots de quelqu’un d’autre? Chez nous, on dit que c’est un « copier-coller » abusif, pour satisfaire les amis de Benoît.
Il est ensuite déprimant de constater que sur les 4874 lignes d’homélie, seules 168 (3,4 %) étaient explicitement consacrées au pape Benoît. Encore un faux pas pour l’antipape qui, ayant déjà dû céder sur les dernières volontés du Pontife concernant les funérailles papales, aurait dû stratégiquement au moins feindre une grande affection et dévotion pour lui. Au contraire, on a vu toute l’impatience, l’hostilité et la peur – bien placées – envers le défunt Vicaire du Christ. Le Saint-Père Ratzinger a eu raison de parler de son « amitié personnelle » avec François : personnelle, à sens unique, la sienne et non partagée.

Nous ne voulons pas paraître irrévérencieux, mais nous sommes en fait passés du Secret de Fatima au secret de Polichinelle : tout le monde sait, tout le monde a compris, même de nombreux blogs « una-cum » qui font maintenant des pieds et des mains pour se retrouver du bon côté, tout en gardant les habituels tons méprisants envers l’auteur [Cionci]. Il ne reste plus qu’aux pauvres journaux et télévisions à couper et coudre les interviews de Mgr Gänswein pour tenter d’annuler ses codes Ratzinger, par exemple lorsqu’ils lui font dire « le pape est François » en coupant ce qui était là avant, probablement quelque chose comme « Il n’y a aucun doute que… » ou « Tout le monde sait que… » expressions qui donnent à la phrase un sens amphibologique.

Le mainstream pousse comme un désespéré sur le récit désormais à bout de souffle du pape abdiquant, mais tout cela sera vain : beaucoup, trop de gens ont compris qu’un cataclysme est sur le point de se produire. Enfin.

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