Le dernier article du Vaticaniste par antonomase n’a pas encore été traduit en français sur le site dédié, voici donc la traduction de la première partie, où l’on apprend que c’est le cardinal australien qui se « cachait » derrière le pseudo « Demos », signant un mémo dévastateur pour le pontificat actuel paru durant le carême de l’an dernier (cf. La colère (en partie posthume), du cardinal Pell). Cette première partie est suivie d’un florilège de citations tirées du journal de prison du cardinal Pell, que Benoît XVI appréciait tout particulièrement au point de demander à ses memores de lui en faire la lecture, lui-même étant devenu presque aveugle.
Note:
Sandro Magister a estimé que la mort du cardinal Pell l’autorisait à lever le secret entourant le nom de l’auteur du libelle.
On apprend dans le même temps que François « présidera » les obsèques du cardinal, demain samedi, dans la basilique St Pierre, alors que c’est le cardinal Re, doyen du Sacré Collège, qui célèbrera la messe, comme pour Benoît XVI.
Que va dire le Pape, dans son homélie? Franchement, on n’aimerait pas être à sa place. On le plaindrait presque (!).
Les derniers écrits du Cardinal Pell. Et ces journaux de prison si chers à Benoît
Dans la soirée du mardi 10 janvier, jour de la fête de saint Grégoire de Nysse, le cardinal George Pell est décédé à Rome. Ses dernières apparitions publiques ont été le 5 janvier la messe sur la place Saint-Pierre pour les funérailles de Benoît XVI et les 6 et 7 janvier la prédication d’une retraite spirituelle à San Giovanni Rotondo.
Entre lui et Joseph Ratzinger, il y avait une forte proximité de vision, confortée pour les deux par un fil d’ironie, malgré la différence de caractère. Dans le livre à paraître du secrétaire du défunt pape, il est écrit que dans la dernière période de sa vie, le soir, après les vêpres, il aimait qu’on lui lise des articles ou des livres à haute voix. Et « parmi les textes que Benoît XVI a tant appréciés figurent les mémoires du cardinal George Pell sur son procès et son emprisonnement en Australie ».
Pell est l’auteur de ce mémorandum signé « Demos », très critique à l’égard du pontificat de François, qui a circulé parmi les cardinaux au printemps dernier, en vue d’un futur conclave, publié par Settimo Cielo le 15 mars.
Et il n’a pas été moins critique à l’égard du synode en cours sur la synodalité, dans son dernier article publié aujourd’hui dans The Spectator avec le titre couperet : « L’Église catholique doit se libérer de ce ‘cauchemar toxique' », traduit en italien dans le blog d’Aldo Maria Valli [en en français: www.belgicatho.be/]
De son journal de prison, voici un petit florilège, toujours aussi révélateur.
(…)
Un extrait
Mots Clés : Pell« PAPE ÉMÉRITE » ? UN RÔLE À REDÉFINIR
(Samedi 29 juin 2019, fête des saints Pierre et Paul)
.Je suis favorable à la tradition séculaire qui veut que les papes ne démissionnent pas, qu’ils continuent jusqu’à leur mort, car cela contribue à maintenir l’unité de l’Église. Les progrès de la médecine moderne ont compliqué la situation, permettant aux papes d’aujourd’hui et de demain de vivre probablement plus longtemps que leurs prédécesseurs, même lorsque leur santé est très affaiblie. […]
Toutefois, les protocoles relatifs au rôle d’un pape sortant doivent être clarifiés afin de renforcer les forces de l’unité. Bien que le pape sortant puisse conserver le titre de « pape émérite », il devrait être réintégré dans le collège des cardinaux, de sorte qu’il soit connu sous le nom de « Cardinal X, pape émérite », il ne devrait pas porter la soutane papale blanche et ne devrait pas enseigner publiquement. En raison de la vénération et de l’amour qu’ils portent au pape, beaucoup hésiteront à imposer de telles restrictions à quelqu’un qui a déjà occupé le siège de Pierre. De telles mesures seraient probablement mieux introduites par un pape qui n’a pas un prédécesseur vivant.
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