Parmi les alertes d’actualité qui inondent ma boîte mail sans je j’ai rien demandé, il y avait hier ce qui semblait être la nouvelle du siècle, et qui fait le titre de cet article.
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Après une telle accroche, on s’attend à une révélation fracassante, propre à enflammer l’imagination.

Eh bien non, le scoop était un « tuyau crevé ». Le Saint-Père, apprend-on, souffrait d’insomnies, depuis 2005, autrement dit depuis le début de son pontificat (ce qui contredit quelque peu des déclarations antérieures à lui attribuées, selon lesquelles il « dormait comme une souche », ayant besoin de beaucoup de sommeil). Et c’est Peter Seewald qui a cru bon de publier dans la presse allemande une lettre en ce sens que lui aurait adressée Benoît XVI peu avant sa mort (au fait, le procédé est-il bien correct?).

Le décalage abyssal entre la grandeur de la charge papale (sans parler des attentes du lecteur aiguillonnées par l’annonce) et la banalité, voire l’insignifiance du motif pourrait presque faire sourire.

En somme, le Saint-Père n’en pouvait plus, c’est la raison que lui-même a toujours donnée, elle fait indubitablement partie de la vérité, cet épuisement bien réel est un motif sinon suffisant, du moins vraisemblable, de renonciation.
Mais cela, nous le savions depuis longtemps.

IL N’Y A DONC PAS DE SCOOP.

On se demande alors l’intérêt de claironner cette non-nouvelle.

Et comme très souvent, la question est: cui prodest?

Il s’agit évidemment (au minimum) de légitimer François en ridiculisant une fois de plus ceux qui, à tort ou à raison, persistent à mettre en doute la version officielle de la renonciation (ce n’est pas un hasard si les premiers titres à relayer la nouvelle sont les habituels « liberal-anti-catholiques-pro-François », par exemple en Italie « Repubblica », et la revue jésuite « America »… ça donne à réfléchir).

Comme le dit Andrea Cionci

après Mgr Gänswein qui écrit comment le Pape Benoît XVI a gardé sa robe blanche et son nom pontifical pendant neuf ans parce qu’il croyait qu’il n’en avait plus pour longtemps, voilà qu’arrive Seewald pour déclarer que Benoît XVI a démissionné « pour cause d’insomnie ». Une déclaration évidemment ironique, dans le style typique du pape Benoît.(…).

Un peu comme sa réponse à Andrea Tornielli qui, dans le lointain 2014 lui avait demandé par écrit de confirmer qu’il avait bien démissionné, et auquel il avait répondu qu’il n’avait pas trouvé de soutane noire au Vatican, raison pour laquelle il avait conservé la blanche…

Bref, la prétendue explication ne nous apprend rien du tout, elle ferait plutôt naître des soupçons, et si l’on a un peu mauvais esprit, on pourrait dire, comme le récite une expression italienne populaire, la toppa è peggio del buco – « la pièce est pire que le trou ».

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