Le FORMIBABLE (et impitoyable) bilan dressé par l’excellent Andrea Zambrano. Il parle de l’Italie, mais avec le recul, on s’aperçoit encore mieux que nous avons vécu exactement et strictement la même chose chez nous. En Italie, tout a commencé (selon le récit officiel) le 20 février 2020, avec la détection du fameux « patient-zéro » à Codogno un village de Lombardie. Chez nous, c’était un peu moins d’un mois plus tard, le 17 mars 2020 (une date qui reste gravée dans les mémoires comme une borne sinistre), que Macron a prononcé le discours glaçant (« nous sommes en guerre », répété comme un mantra, leçon bien apprise d’un cabinet de conseil, mais à l’époque, on ne savait pas) par lequel il décidait de tout arrêter et de nous enfermer chez nous.

Et dire qu’ il y a des gens qui n’ont toujours pas compris!!!

Je me suis replongée (pas trop longtemps, c’est trop déprimant) dans les pages de mon site que j’ai regroupées sou l’étiquette « coronavirus » – car c’est ainsi qu’on disait à l’époque, avant de parler du covid, et avant que des petits malins n’imposent « LA covid » : en fait, pratiquement toutes les pages à partir de mars 2020. Pour revenir aux premiers articles, étant donné le mode chronologique de classement, il faut aller à la dernière page, la page 17: www.benoit-et-moi.fr/2020/tag/coronavirus/page/17/

IL Y A TROIS ANS, TOUT A COMMENCÉ

Peur, censure et dégâts : le lourd héritage du Covid

Andrea Zambrano
lanuovabq.it/it/paura-censura-e-danneggiati-la-pesante-eredita-del-covid

Trois ans après le déclenchement de la pandémie – avec l’identification du patient zéro à Codogno – que reste-t-il de cette saison pandémique qui semble être derrière nous ? Un lourd héritage de 7 questions non résolues et une nouvelle idée de l’homme plus vulnérable face à l’urgence. De la peur à la censure, en passant par la discrimination, l’Eglise d’état, les victimes des vaccins et la pauvreté. D’où une prédisposition à réagir de la même manière si un pouvoir de plus en plus totalitaire trouvait un nouvel ennemi à affronter.

Trois ans après. Le 20 février est passé dans le silence, de nouvelles urgences se profilent dans le présent (la guerre) et dans l’avenir (la durabilité environnementale). Et pourtant, trois ans après le premier cas de covid à Codogno qui a donné le coup d’envoi de la saison pandémique, il semble que tout soit encore arrêté à ce jour. Bien sûr, le covid ne fait plus peur, parce que le récit politico-médiatique dit que grâce aux vaccins nous l’avons vaincu, mais ce n’est qu’un récit. Le traitement du covid a changé nos vies, nous laissant avec des questions en suspens, non résolues, et surtout une nouvelle idée de l’homme et de la société, plus vulnérable face à l’urgentisme, devenu désormais la marque de fabrique de toute action.

Que reste-t-il donc de la saison qui a vu le jour il y a trois ans ? Il reste au moins sept macro-problèmes qui conditionnent encore notre quotidien et l’orientent vers la prochaine urgence. Ils constituent une prédisposition à réagir de la même manière si un pouvoir de plus en plus autoréférentiel et totalitaire identifie un ennemi avec lequel il faudra compter. Examinons-les

1) La peur.

Avec le covid, nous sommes passés à la civilisation de la panique et de l’irrationalité. Une irrationalité qui, même aujourd’hui, ne peut être expliquée par les critères de la logique. Il y a eu un temps où pour boire un café en étant assis à une table, il fallait un green pass, alors que si on restait au comptoir, le green pass n’était pas nécessaire. Quelle était la raison d’être de cette mesure ? Aucune, et pourtant le gouvernement de l’époque en avait décidé ainsi. Et nous étions d’accord avec cela. Et que dire de la notion de conjoints? Pas plus de deux dans la voiture, si on rendait visite à des grands-parents dans une autre commune, au maximum trois. Des amis ? S’il s’agit d’affections stables, dit le vice-ministre Sileri, c’est bien, mais s’il s’agit d’amis en quelque sorte, de simples compagnons de sortie, non. Vous ne pouvez pas leur rendre visite. Des contradictions évidentes de la logique et du bon sens, foulées aux pieds pour nourrir la peur.
Nous avons accepté, au nom de la peur, de voir notre fièvre mesurée à tout moment, de sacrifier notre vie privée, nous avons accepté de ne pas utiliser la raison. Au nom de la peur, nous avons laissé notre corps être abandonné sans soin, au nom de la peur et de la panique, nous avons laissé la raison à la merci de l’émotion. Le symbole de cette peur est le MASQUE, qui est devenu un totem, un laissez-passer. Nous avons accepté qu’il nous soit imposé même à l’extérieur, en plein air, en marchant à plusieurs mètres des autres. Aujourd’hui encore, il y en a qui croient que les masques peuvent nous protéger au-delà de leur usage très limité. Nous avons vu – et nous voyons encore – des adultes seuls en voiture en porter un, nous avons vu Klaus Davi et tant d’autres chantres de l’urgentisme se baigner dans la mer avec une muselière FFP2. Nous avons vu des gens avec non pas un, mais deux masques sur le visage. La peur nous a obligés à renoncer à la socialité, à renoncer aux voyages, à faire sauter nos réunions.

2) La censure.

Le récit pandémique a considérablement érodé notre concept de liberté. Nous avons assisté à la censure de la parole, à la censure de la liberté de la presse, les réseaux sociaux de la galaxie Zuckerberg ont volontiers joué le rôle de police de la pensée, occultant encore ceux qui ont tenté de s’opposer à ce récit ; et puis encore : censure dans les manifestations, le journalisme mainstream a instillé dans nos têtes des néologismes d’infamie, les no mask, les no vax, les négationnistes. Tout avait la saveur d’une immense stratégie orwellienne pour nous faire renoncer à notre petit bout d’intangibilité. Les dockers de Trieste étaient traités comme des guérilleros urbains, le terrorisme médiatique s’imposait et le bulletin quotidien était le métronome de nos journées, comme un oracle indiscutable et omniscient, avec la certitude de pouvoir tout expliquer.

Il fallait des images évocatrices. Le système politico-médiatique s’est donc chargé de les produire : les camions-cercueils à Bergame, les unités de soins intensifs avec des respirateurs mécaniques en arrière-plan, les zones interdites, les centres historiques blindés, le pape Bergoglio seul à Saint-Pierre, les canons à eau contre les dockers à Trieste, les personnes jetées du train parce qu’elles n’avaient pas de masque, les prêtres sanctionnés pour avoir dit la messe ou organisé des processions.

Nous avons fait la chasse aux runner sur la plage non pas parce qu’ils représentaient un danger mais – selon les mots du gouverneur d’Emilie Bonaccini – parce que nous devions donner un message fort.

Mais la liberté de faire a également été mise à l’épreuve. C’est à cela que servait le GREEN PASS, qui est devenu le symbole de cette censure de masse. Un laissez-passer de l’ancien héritage nazi-fasciste que les sommets de l’État, du Quirinal au Palazzo Chigi, ont fait passer pour une forteresse de la liberté. « Le green pass nous donnera la certitude d’être ensemble avec des gens qui ne sont pas contagieux », dit Mario Draghi en le présentant. Ce n’était pas vrai, ça n’a jamais été vrai et aujourd’hui même les arbres le savent. Pourtant, nous l’avons digéré et assimilé, nous l’avons accepté et – pour certains – nous l’avons même béni. La liberté de faire son travail a été conditionnée, la liberté d’aller soigner un malade fortement exclue, la liberté de le pleurer dans un enterrement digne… on n’en parle même pas. Mais la liberté de penser a également été restreinte. Depuis ce 20 février, le ministère de la Santé de Speranza [le nom du ministre… ça ne s’invente pas] avait décidé d’un trait de plume qu’il n’y avait pas de traitement pour le covid. Il a considéré comme acquis qu’il n’y avait pas de remède, a permis au gouvernement d’imposer le protocole criminel de doliprane et attente vigilante, a accepté le vaccin comme le Saint Graal, racontant son arrivée au Brenner sur un ton épique. La presse s’est unie en une unique, immense coopérative de propagande.

3) La discrimination.

Dans la période 20-22, alors que tout le monde se gargarisait de l’égalité des chances et de la civilisation de l’inclusion, personne ne s’est excusé de la plus grande discrimination perpétrée à l’égard des citoyens depuis l’époque des grandes idéologies totalitaires. Ceux qui avaient des chiens pouvaient sortir, ceux qui avaient des enfants ne pouvaient pas. A la maison, ils seraient divisés, père contre fils, mère contre frère, et c’est ce qui s’est passé. Les familles enfermées entre quatre murs faisaient l’expérience de la solitude. Le mécanisme qui nous a été imposé était l’enfermement. Le résultat est qu’aujourd’hui de nombreux jeunes sont des hikikomori, des adultes effrayés par la vie sociale, encore plus attachés qu’avant à leur smartphone, devenu la seule connexion au monde dans leur chambre, devenue leur cellule.

En matière de division, la plus grande a été celle entre les vaccinés et les non-vaccinés : on a vu des frères accuser des frères d’être des pestiférés, des irresponsables, des criminels. Libero titrait : « Criminels no vax » et eux, les pauvres, faisaient la queue à la pharmacie pour faire un prélèvement afin d’essayer de se défendre contre l’accusation d’irresponsabilité. Les délires étaient récompensés par le visage d’Alessandro Gassmann [un quelconque people, mais « fils de »], délateur numéro 1. Les bien portants étaient isolés et les malades en règle avec le Gp pouvaient circuler sans être dérangés. Le symbole de cette ivresse de la discrimination était L’AUTO-CERTIFICATION, une feuille dans laquelle il fallait justifier tous ses déplacements auprès des autorités, sans quoi de lourdes amendes de plus de 400 euros étaient déclenchées.

4) La santé en pièces.

Avec un médecin réduit à un bureaucrate et un gratte-papier, la santé a été massacrée. Aujourd’hui, la confiance dans la SCIENCE en tant qu’idéologie est élevée, alors que la confiance dans le médecin est faible, car le covid a montré l’état terrible et pitoyable de la médecine publique. Trouver un médecin qui se rend à domicile aujourd’hui est impensable. On a vu des médecins qui ont fait l’objet d’une enquête pour avoir guéri et des médecins qui n’ont pas guéri, mais qui sont passés à la télé et sont devenus des virostars, souvent à la solde des laboratoires pharmaceutiques, avec des conflits d’intérêts gigantesques qu’ils n’ont même pas à justifier. Le symbole de cette dérive ? Le paracétamol et l’attente vigilante, une recommandation qui a contraint des milliers de personnes à mourir ou à voir leur état s’aggraver parce qu’on a décidé de ne pas suivre ces rares, mais courageux, médecins qui, au contraire, se sont attaqués très tôt au covid en essayant d’abord de le soigner chez eux. Bassetti, Crisanti et Pregliasco [les « virostars » de service] ont chanté le jingle de Noël « va-va-va vaccinez-vous » pendant que beaucoup de blouses blanches étaient suspendues parce qu’elles ne s’inclinaient pas devant l’arrogance de la SCIENCE qui imposait le vaccin sans aucune preuve. Pendant ce temps, les diagnostics de cancers et d’autres maladies graves ont augmenté parce que les dépistages périodiques ont été suspendus pendant la pandémie pour faire face à un ennemi, le covid, qui était curable à ses débuts avec des anti-inflammatoires et des antithrombotiques.

5) Les victimes de la vaccination.

Ils sont l’éléphant dans la pièce que vous ne voulez pas encore voir. Ce sont les blessés laissés sur le champ de bataille, non recueillis et livrés à eux-mêmes, humiliés deux fois, d’abord en tant que victimes, puis en tant que no vax, ceux-là mêmes qui s’étaient fait vacciner avec conviction. Ils sont la tache dans l’œil qui bloque les rouages du récit selon lequel le vaccin nous a sauvés et qui voit dans la SERINGUE son symbole. Ils sont la preuve que les risques pour beaucoup – très nombreux – ont dépassé les avantages.

La Bussola a rapporté leurs drames depuis le début dans le silence assourdissant du cercle médiatique et continue d’exiger que les institutions prennent en charge ce problème social qui concerne, selon une estimation au moins 5 000 personnes qui ne peuvent être entendues et qui sont définies par leurs propres médecins comme des malades psychiatriques.

6) Une Église d’État.

Avec le covid, nous avons également fait les répétitions générales pour une Église d’État. Le point le plus bas a été atteint dans le diocèse de Crémone, avec don Lino Viola, un curé qui a vu un beau jour un carabinier faire irruption dans l’église pendant la consécration parce que la présence de certains fidèles n’était pas autorisée. Nous avons interdit les sacrements, nous avons interdit la confession, nous avons obligé les fidèles à renoncer au précepte festif, qui se traduit aujourd’hui par une pratique réduite, nous avons annulé des messes, nous avons passé Pâques et Noël dans l’anonymat, comme une Église du silence, nous avons laissé l’État dicter même les règles liturgiques, nous avons interdit les funérailles ; nous nous sommes pliés à la logique hygiéniste au point qu’aujourd’hui encore, nous avons des prêtres irréductibles qui distribuent la communion avec des masques et des gels antiseptiques, symbole de cette Église d’État qui a substitué l’eau bénite au désinfectant miraculeux.

7) La pauvreté.

La politique de l’urgence, la santé avant la liberté, l’urgence qui approuve des médicaments expérimentaux, la fermeture indiscriminée d’entreprises et d’activités économiques ont produit une crise économique que l’État a jugé bon d’affronter avec une pluie de subventions insuffisantes pour relever le niveau de l’économie, mais suffisantes pour la rendre dépendante du système d’assistanat.

Le symbole ? Un drap blanc accroché aux balcons sur lequel sont écrits #ANDRATUTTOBENE ET #NEUSCIREMOMIGLIORI. [les deux hashtags contenant les deux slogans adoptés chez nos voisins: « Tout ira bien » et « Nous en sortirons meilleurs ». Des voeux pieux, dont on voit avec le recul comment ils ont fini]

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