Le Pape vient d’achever son voyage en Hongrie. Sa santé était évidemment très scrutée, surtout après l’épisode de son hospitalisation d’urgence à l’hôpital Gemelli durant la Semaine Sainte, alors que des versions contradictoires se sont succédé, relayées par les sources les plus autorisées, y compris lui-même. Or, tout le monde a pu constater qu’il était dans une forme étonnante pour un homme de 86 ans arrivé à Gemelli un mois plus tôt (selon ses propres dires!) en état d’urgence absolue, et même, sans connaissance. Jean-Marie Guénois, très mesuré comme toujours (!) écrit

Dernier point de ce 41e voyage de François hors d’Italie, sa santé. À 86 ans et après avoir vécu un incident sérieux le 29 mars qui lui a valu une hospitalisation d’urgence pour une «bronchite infectieuse», ce déplacement était un test. Le pape l’a réussi. Très fatigué vendredi matin après le vol, il est apparu de mieux en mieux au cours de ce long week-end. Il a alterné de courtes marches avec canne – ce qui ne s’était plus produit depuis longtemps – avec des déplacements en fauteuil roulant. Surtout, il a parlé avec une voix dynamique, samedi après midi notamment lors de la rencontre avec les jeunes, ou même dimanche matin lors de son homélie.

*

(Le Figaro)

Dans l’avion, lors de la traditionnelle (et souvent funeste!) conférence de presse en vol, le Pape a bien sûr dû répondre à une question sur ce sujet.
On ne peut que partager le commentaire de Luis Badilla:

Pourquoi l’histoire change-t-elle en l’espace de deux semaines ? Le pape peut-il se comporter de la sorte ?

Le pape François change de version sur son hospitalisation il y a un mois : « Je n’ai pas perdu connaissance ».

Luis Badilla
ilsismografo.blogspot.com

Le 11 avril, le pape François a raconté son admission le 29 mars, disant qu’il avait perdu connaissance, qu’il était arrivé à la polyclinique « inconscient ». Aujourd’hui, il affirme le contraire : « Je n’ai pas perdu connaissance ». Pourquoi l’histoire change-t-elle en l’espace de deux semaines ? Le pape peut-il se comporter de la sorte ?

Sur son admission à l’hôpital Gemelli le 29 mars dernier, le Pape, de retour de Hongrie aujourd’hui – dans la conférence de presse dans l’avion – a changé la première version qu’il a donnée à un ami de Pesaro qui l’a ensuite transmise à la presse. Je n’ai pas perdu connaissance », a-t-il souligné aujourd’hui dans sa réponse à Aura Maria Vistas Miguel (Rádio Renascença).

Question: « La prochaine étape est Lisbonne, comment vous sentez-vous par rapport à votre état de santé ? Nous avons été surpris lorsque vous êtes allé à l’hôpital, vous avez dit que vous vous étiez évanoui, alors vous sentez-vous de l’énergie pour aller aux JMJ ?…
.
.
Pape François: « Tout d’abord la santé. Je n’avais pas envie de manger, je me suis allongé un peu, je n’ai pas perdu connaissance, mais j’ai eu une très forte fièvre et à trois heures de l’après-midi, le médecin m’a immédiatement emmené à l’hôpital. J’ai eu une forte pneumonie aiguë, dans la partie inférieure du poumon, Dieu merci, je peux vous le dire, à tel point que l’organisme, le corps, a bien réagi. Dieu merci. Voilà ce que j’avais. À propos de Lisbonne : la veille du départ, j’ai parlé avec Mgr Américo (Américo Aguiar, évêque auxiliaire de Lisbonne et président de la Fondation JMJ 2023) qui est venu voir comment ça se passe là-bas, j’irai, j’irai. J’espère y arriver, vous voyez ce n’est pas la même chose qu’il y a deux ans, avec la canne, maintenant c’est mieux, pour l’instant le voyage n’est pas annulé. Après il y a le voyage à Marseille, après il y a le voyage en Mongolie, après il y a le dernier je ne sais plus où… toujours le calendrier me fait bouger. »

……

À ce stade, après ce qu’il a dit à son ami de Pesaro, une seule question se pose : qui dit la vérité et qui ment ? La réponse est très importante. Vraiment très importante.


Pour conclure sur ce sujet de la santé de François (décidément très mystérieux, mais avec ce Pape il faut s’attendre à tout), dont j’ai déjà pas mal parlé, il y a un mois, Edward Pentin publiait un article qui prouvait que lui non plus n’était pas dupe. Que François soit mal en point, son simple aspect physique suffit à nous en convaincre. De là à organiser la fuite de bobards pour brouiller les pistes, quitte à s’emmêler dans ses propres mensonges comme cela arrive souvent aux menteurs, il y a un abîme que les papistes les plus furieux devraient avoir du mal à franchir. Et cela va évidemment beaucoup plus loin que la réticence du Vatican à révéler la santé des Papes – thème mis en avant pour banaliser le problème.


31 mars 2023: le Pape à Gemelli, au service d’oncologie pédiatrique et SANS MASQUE, alors qu’il est censé avoir une pneumonie!!!

La mystérieuse hospitalisation du Pape

Le Vatican est bien connu pour sa réticence à révéler l’état de santé d’un pontife, ce qui a souvent donné lieu à des spéculations enfiévrées dans la presse sur son véritable état de santé.

Peu après son admission à l’hôpital Gemelli de Rome en 2005, le pape Jean-Paul II avait déclaré en plaisantant qu’il consultait les journaux quotidiens pour savoir « comment se passait ma maladie ».

Mais l’admission d’urgence du pape François à l’hôpital Gemelli cette semaine a été particulièrement mystérieuse, chaotique et déconcertante, suscitant encore plus de spéculations qu’à l’accoutumée.

Le monde a d’abord appris que quelque chose n’allait pas peu après 16 heures mercredi, lorsque le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, a publié une courte déclaration disant simplement que « le Saint-Père se trouve à Gemelli depuis cet après-midi pour des examens de contrôle déjà programmés ».

Les médias italiens ont ensuite révélé que son état était plus grave qu’un simple examen de routine. Une ambulance a été appelée et le pape aurait souffert d’une « crise cardiaque » ayant entraîné des problèmes respiratoires. Les audiences prévues pour les deux jours suivants ont été annulées.

Vers 20h30, Bruni a publié une deuxième déclaration contredisant la première. « Ces derniers jours, le pape François s’est plaint de difficultés respiratoires, a-t-il révélé, et a donc été admis à Gemelli « pour des contrôles médicaux ». Ces examens ont permis de découvrir une « infection respiratoire » qui n’était pas liée au Covid-19 mais qui « nécessiterait un traitement médical hospitalier approprié pendant quelques jours ».

Ce qui a mystifié les observateurs du Vatican, y compris la rédaction du site semi-officiel Il Sismografo, qui a observé que, lors de l’audience générale hebdomadaire du pape mercredi, François n’a montré aucun symptôme d’une infection respiratoire ou d’une bronchite. Il a certes montré des signes de douleur lorsqu’on l’a aidé à monter dans la papamobile, mais il s’est montré « très présent, dynamique et énergique, et a fait plus de 13 commentaires improvisés et spontanés », dont certains très longs.

« Il ne semble pas que le pontife ait été dans un état de santé précaire ou difficile », écrivait Il Sismografo.

Dans cinq déclarations ultérieures en 48 heures, le Vatican a ensuite brossé un tableau très positif de la santé et du rétablissement rapide du pape, rapportant le lendemain de son admission qu’il lisait déjà les journaux, qu’il avait repris le travail et qu’il mangeait des pizzas avec son personnel le soir.

Aujourd’hui, ils ont fourni des vidéos et des photos de lui visitant un service de cancérologie pédiatrique à Gemelli (malgré son infection bronchique présumée et, contrairement aux autres personnes présentes, sans porter de masque), où il a également baptisé un bébé, et annonçant qu’il assisterait à la messe sur la place Saint-Pierre le dimanche des Rameaux. Le pape se sera réjoui d’une telle couverture médiatique, surtout quelques jours après que les médias du monde entier ont fait état de protestations contre les restrictions qu’il a imposées à la messe traditionnelle en latin.

Un rétablissement rapide

Par ailleurs, pour une personne de son âge hospitalisée il y a seulement deux jours, il semble s’être rétabli remarquablement vite. Dans un article publié vendredi, Il Sismografo répète que le pape ne présentait aucun signe de problèmes respiratoires ou cardiovasculaires avant d’être transporté à l’hôpital. Il souligne ensuite quelques autres éléments de l’histoire qui n’ont pas de sens.

« Il est plausible que le pape ait prévu des contrôles cliniques dans l’après-midi du mercredi 29 mars, comme cela a été dit officiellement, mais cela ne concorde pas avec le fait qu’une interview avec RAI1 [la chaîne publique italienne] et d’autres audiences privées ont été programmées et organisées après le déjeuner », note le site web.

Il aurait été plus logique, ajoute le site, de programmer le contrôle la veille, lorsque, comme tous les mardis, le pape n’a pas d’engagements publics afin de se concentrer sur ses fonctions internes. « La décision d’effectuer ce contrôle le mercredi après-midi n’est pas compatible avec les habitudes du pape Bergoglio », a ajouté l’organisation.

Bien entendu, le pape, aujourd’hui âgé de 86 ans, pourrait souffrir d’une grave maladie sous-jacente ou il pourrait s’agir d’une urgence consécutive à une crise cardiaque. Le Vatican n’a toutefois pas mentionné ces scénarios, ni la prise de poids considérable qu’il a connue ces dernières semaines et qui aurait pu précipiter sa visite à l’hôpital. Des sources proches de François affirment que depuis plusieurs mois, il est entouré d’un grand nombre de médecins et d’infirmières, beaucoup plus nombreux qu’auparavant, ce qui laisse présager une aggravation de son état de santé.

Quels que soient l’état réel de sa santé et les raisons de son hospitalisation, il sera sans aucun doute reconnaissant pour les prières.

Share This