Lors d’une des très nombreuses interviews que le néo-préfet-néo-cardinal accorde sans épargner son temps et sa peine dans l’ivresse de ses nouvelles prestigieuses fonctions, le prétendu « gardien de la foi » n’a pas lésiné sur les annonces fracassantes (peu relevées par les journalistes): selon lui, les Saintes écritures ne sont pas à prendre au pied de la lettre. Les alinéas du catéchisme condamnant l’homosexualité, en particulier, doivent être modifiés, voire supprimés. Motif: ils risquent de blesser les personnes.
Ah, j’oubliais: dans la perspective du Synode, Tucho n’attend rien. Ou plutôt, il attend l’Esprit Saint (c’est-à-dire, dans son idée, le pape!). Peut-être pour lui faire dire qu’il faut permettre aux prêtres de convoler en justes noces, aux femmes d’accéder à la prêtrise et aux homosexuels de se marier à l’église. Je caricature, mais à peine.

Le nouveau préfet de la foi veut-il modifier le catéchisme de l’Eglise catholique ?

LES PRÊTRES MARIÉS « SONT UNE HYPOTHÈSE POSSIBLE ».

Giuseppe Nardi
katholisches.info
13 juillet 2023

Victor Manuel Fernández, qui assumera en septembre la fonction de préfet de la foi et sera créé cardinal, assure qu’il ne changera rien pour que tout change.

Le nouveau préfet de la foi nommé par le pape François, Victor Manuel Fernández, a annoncé dans l’une des nombreuses interviews qu’il donne actuellement une possible modification du Catéchisme de l’Eglise catholique (CEC), concrètement du §2357 (homosexualité). Mais les §1571, 1577, 1579 (sacrement de l’ordre) sont également en discussion. Rien ne perdrait de son « importance », selon Mgr Fernández, mais tout changerait, car il s’agit de « ne pas prendre la Bible pour argent comptant ».

Le néo-cardinal a accordé cette interview au journal italien Quotidiano Nazionale.

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Question : Comment peut-on promouvoir la foi dans un Occident de plus en plus indifférent à la religion ?

Victor Manuel Fernández : C’est une indifférence relative, car de nouvelles formes de religiosité et de spiritualité apparaissent sans cesse. A un certain moment, quand on se rend compte que l’on étouffe sous la superficialité, la question de la religion se pose à nouveau. C’est le moment où, si nous sommes attentifs, nous pouvons avoir un dialogue fructueux.

Y a-t-il encore dans le monde un besoin d’entendre des paroles d’espoir sur la douleur, la mort et la vie éternelle, et l’Église est-elle encore en mesure d’aborder ces thèmes, autrefois appelés « choses dernières » ?

VMF : Aujourd’hui, tout est immédiat et urgent, il est donc difficile de faire une proposition sur la vie éternelle. Mais face à la douleur, à la mort, à l’échec et à l’abandon, beaucoup commencent à regarder vers l’horizon plus large de l’existence. Cela fait partie de notre message, et nous ne pouvons pas ne pas parler de l’appel à une vie pleine et sans fin dans l’insondable de l’amour divin. Parfois, ce message est ignoré, mais dans d’autres cas, il est entendu.

Une compréhension plus profonde de la doctrine inclut-elle le dépassement de l’homosexualité comme « objectivement désordonnée », une définition du catéchisme qui continue de blesser ceux qui vivent une situation sexuelle qu’ils n’ont pas choisie, ainsi que leurs familles ?

VMF: C’est un problème de langage théologique qui ignore parfois l’effet qu’il peut avoir sur le cœur des gens, comme s’il était indifférent à la douleur qu’il provoque. Mais, comme vous le savez, ce n’est pas le cas du pape François, qui utiliserait sans aucun doute un autre langage.

La bénédiction des couples homosexuels est un sacrilège dans les milieux traditionalistes. Citent-ils la Bible avec discernement?

VMF: Il y a des textes bibliques qui ne doivent pas être interprétés de manière ‘matérielle’, je ne veux pas dire ‘littérale’. L’Église a compris depuis longtemps qu’il faut une herméneutique qui interprète les textes dans leur contexte historique. Cela ne signifie pas qu’ils perdent leur contenu, mais surtout qu’ils ne doivent pas être pris pour argent comptant. Sinon, nous devrions par exemple suivre le commandement de Paul selon lequel les femmes doivent se couvrir la tête.

Et que voulez-vous dire aux catholiques qui sont déçus de la stagnation de la réflexion sur l’accès des femmes au diaconat, malgré quelques commissions ad hoc mises en place par le pape ?

VMF : Je dis que nous ne devons pas considérer ce problème de manière isolée. Ce qui se cache derrière et qui est beaucoup plus profond, c’est le discours sur le pouvoir dans l’Église et sur l’accès des femmes aux lieux où il y a un pouvoir de décision. C’est pourquoi il est important d’accorder aux femmes le droit de vote au synode.

Une éventuelle consécration d’hommes mariés, qui a été soutenue par une grande majorité lors du synode amazonien, sape-t-elle la doctrine ou est-elle une hypothèse possible pour l’Église ?

VMF: C’est une hypothèse possible, comme c’est le cas en Orient. Mais le pape doit peser une décision sage.

Qu’attendez-vous du Synode des évêques en octobre ?

VMF : Contrairement à d’autres synodes où j’ai attendu des réponses très concrètes, je préfère dans ce cas attendre de voir où l’Esprit veut nous conduire.

Avez-vous été touché par les attaques, y compris au niveau personnel, qui vous ont été adressées par les milieux traditionalistes ?

VMF: Je m’y attendais, mais ce ne sont pas celles qui m’inquiètent le plus. Il y a d’autres domaines où des opérations sont menées pour ternir l’image des personnes lorsqu’elles ne correspondent pas à leurs intérêts idéologiques et économiques. Dans ces cas, le message social de François est dérangeant, et il ne s’agit pas exactement de milieux traditionalistes.

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