Une réflexion intéressante sur l’exhibition estivale de la quasi nudité (et pas seulement sur les plages!), la pudeur, les « valeurs » de l’Occident post-chrétien (en réalité post-tout, ou presque, à l’exception de la dérision, de la licence et de la destruction), contre celles de l’Islam. Paolo Gulisano (pour mémoire, c’est le médecin italien qui s’est battu bec et ongles contre le discours dominant sur le covid et a choisi de soigner les malades, LUI!) revient sur une mesure prise par unE maire de la Ligue du Nord, dans un contexte dont l’équivalent français constitue les affaires dites du « burkini », marronnier des médias… et des sondages (êtes-vous pour le burkini, ou le string? tel était le débat à la mode il y a quelques années en France. Depuis, le string est passé de mode). Une mesure qui invite à se poser la question: quand c’est « l’extrême »- droite qui agit ainsi, on peut se demander qu’est-ce qui la différencie (au moins sur ce sujet) des écolos et de la pire gauche libérale. En réalité, c’est le triomphe d’un certain laïcisme qui, d’un bout à l’autre de l’échiquier politique défend le droit à l’avortement comme un droit inaliénable des femmes, et qui déteste autant l’islam que le christianisme quand les deux se font les défenseurs de la morale traditionnelle

Interdiction de se baigner habillé. Le sentiment commun de la pudeur selon la Ligue

« Inacceptable de se baigner habillé » : tel est le titre d’un journal qui aurait certainement fait l’objet de l’ironie de Giovannino Guareschi [le grand écrivain italien… de droite, et père de « don Camillo »]. En des temps plus civilisés, il aurait été inacceptable de se baigner nu, ce qui est devenu depuis longtemps quelque chose d’acceptable, de licite, de normal.

En revanche, se baigner habillé est quelque chose d’anormal, sauf si l’on se retrouve accidentellement dans l’eau. Il n’est pas agréable d’entrer dans la mer, ou dans un lac, en jeans ou en chemise. Surtout après le bain. Porter de tels vêtements imbibés d’eau n’est vraiment pas bon, même s’il y a la possibilité de se changer complètement.

Mais ce cri d’alarme sur une éventuelle nouvelle mode ne s’applique pas à ceux qui ont l’idée malicieuse de faire quelques brasses en T-shirt et pantalon : par « vêtements », on entend en fait les maillots de bain autres que les bikinis ou les slips couramment utilisés pour la baignade.

Le cri d’alarme et de douleur a été lancé par la maire leghiste de Monfalcone, Anna Maria Cisint. La première citoyenne a qualifié d' »inacceptable le comportement des étrangers musulmans qui ont l’habitude d’entrer dans l’eau tout habillés : une pratique qui suscite le mécontentement et crée des conséquences insupportables pour la protection de la bienséance ». Honnêtement, les comportements et les manifestations par lesquels la « bienséance » est violée depuis un certain temps dans de nombreuses villes italiennes nous semblent bien autres que cela.

Afin de mettre un terme à la pratique consistant à entrer habillé sur la plage et dans la mer, la signora Cisint a annoncé qu’elle entendait « appliquer ces principes avec une mesure spéciale pour protéger l’intérêt général de la ville et de nos concitoyens. Ceux qui viennent d’autres lieux que les nôtres sont tenus de respecter les règles et les coutumes », ajoute-t-elle, « la pratique consistant à entrer sur la plage et dans l’eau en portant des vêtements autres que des maillots de bain doit cesser ».

Le cas de Monfalcone n’est pas le premier, cet été, où des membres de la Lega défendent le droit à la nudité et aux « costumes » de style occidental.

Le samedi 8 juillet, dans un Aquapark de Limbiate, dans la province de Monza et Brianza, une fête devait avoir lieu dans les piscines pour les femmes musulmanes, les femmes de tous âges, y compris les fillettes. Le complexe devait être régulièrement loué et payé. Au lieu de cela, il est devenu une affaire politique. Il y avait quelque chose qui ne convenait pas à certains politiciens, y compris à ceux de la Ligue.

L’événement était en effet réservé aux femmes, et aux femmes de confession musulmane, qui ont un sens de la pudeur qui a malheureusement disparu dans l’Europe chrétienne depuis au moins cinquante ans. Si, dans les années 60, une association de femmes avait voulu organiser un événement réservé aux femmes, personne ne s’y serait opposé, et c’était d’ailleurs la norme, comme le sont les rassemblements d’associations réservées aux hommes, tels que les anciens compagnons d’armes, qui ont toujours lieu normalement aujourd’hui.

Pour les dames de confession musulmane, éventuellement pratiquantes, il peut être assez embarrassant de se rendre sur les plages ou dans les piscines d’aujourd’hui, qui sont souvent un étalage ostentatoire de chair humaine dans des costumes moulants, quand ce n’est pas les seins nus. Mieux vaut donc passer une belle journée à s’amuser sainement tout en respectant le sens de la pudeur de l’Islam, qui – nous le répétons – est le même que celui de notre société lorsqu’elle était encore chrétienne. De plus, comme il s’agissait uniquement de femmes, ces dames auraient pu se passer du hijab, c’est-à-dire du voile qui couvre les cheveux.

Mais l’événement absolument innocent a été bloqué par l’intervention véhémente de l’eurodéputée leghiste Isabella Tovaglieri, qui a entendu parler de l’événement (qui était censé être une fête privée) et a lancé son cri d’alarme pour « une fête au nom de la ségrégation ». Mme Tovaglieri s’est dite particulièrement préoccupée par la présence des jeunes filles, « qui, de cette manière, sont endoctrinées prématurément et subtilement, même à travers une occasion de divertissement, à la ségrégation et à la soumission ». Mais quelle ségrégation ? Et la soumission à qui ? Si ce n’est à l’éducation aux valeurs de respect de la religion. [Tovaglieri] a déclaré que nous ne pouvions plus accepter que « les immigrés musulmans veuillent s’isoler de la société dans laquelle ils ont choisi de vivre, en perpétuant des coutumes et des traditions incompatibles avec les nôtres, qui se heurtent aux conquêtes et aux droits laborieusement obtenus par les femmes en Occident ».

Mais quel isolement ? La fête se déroulait dans un Aquapark, pas dans une Madrassa. Elle représentait l’acceptation d’une forme de divertissement européen et occidental, mais vécu dans le respect de ses propres normes morales. Quel mal pouvaient-elles faire en portant les élégants maillots de bain utilisés dans le monde musulman ? Il en était de même pour les baigneurs de Monfalcone. Et puis il y a cette utilisation de vieilles catégories féministes, qui rendent difficile la distinction entre ces représentants du leghisme et Schlein : de quels droits des femmes en Occident parlons-nous ? Que les femmes musulmanes apprennent bien la leçon de l’Occident et se convertissent au gender fluid ?.

A l’heure où l’échec total des politiques d’assimilation des immigrés menées sous la bannière de la laïcité totale, qui ont abouti à l’inadaptation et à la violence, émerge dramatiquement en France, ces signaux venant d’un certain monde politique peu respectueux des principes religieux, sont plutôt inquiétants. Ils sont révélateurs d’une assimilation totale à l’Occident nihiliste et gay, qui ne respecte ni l’islam ni le christianisme, et déteste la morale traditionnelle de ces deux religions.

Share This