Pour les jeunes catholiques venus au Portugal écouter la parole de Dieu (ce n’est peut-être pas la majorité, mais ils sont certainement nombreux), les organisateurs, soucieux de NE PAS évangéliser, comme ils l’ont annoncé, ont remplacé les catéchèses par des séances matinales d’endoctrinement, en particulier écologiste, rebaptisées (en anglais, ça fait plus chic) « Rise up », où l’on retrouve (mélangé à des considérations partageables) le catalogue des obsessions bergogliennes, tout droit sorties de son encyclique Laudato si’: écologie intégrale, amitié sociale (?), miséricorde (!). Tommaso Scandroglio nous donne ici un aperçu de la première.

JMJ : le veau d’or de l’écologisme à la place de Dieu

Tommaso Scandroglio
La NBQ
2 aoüt 2023

Lors des Journées mondiales de la jeunesse de Lisbonne (du 1er au 6 août), des thèmes comme la pollution et le climat occupent le devant de la scène. Mais l’écologisme renverse l’ordre de la création, dégrade l’homme et remplace le culte de Dieu par celui de la Terre. Et remplace l’adoration de Dieu par l’adoration de la Terre.

Hier ont débuté à Lisbonne les Journées mondiales de la jeunesse. Aujourd’hui, 2 août, parmi les différentes initiatives, il y a le premier Rise Up, c’est-à-dire, comme le présentent les organisateurs, une nouvelle forme de catéchèse, si nouvelle qu’elle ne ressemble vraiment pas à de la catéchèse. Aujourd’hui, en effet, on parlera d’écologie intégrale : l’attention à l’autre et à la création tout entière (les deux autres Rise Up – un nom qui rappelle beaucoup une boisson gazeuse sucrée – porteront sur l’amitié sociale et la miséricorde).


Capture d’écran sur le site officiel
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Le site officiel des JMJ présente la catéchèse d’aujourd’hui à travers une vidéo dans laquelle un jeune homme nous instruit ainsi :

« Réfléchissons aux ressources de la planète et à ce que nous laisserons aux générations futures. Prendre soin de la maison commune implique de réfléchir aux dimensions humaines et sociales. L’écologie intégrale est inséparable de la notion de bien commun. Dans Laudato si’, le Pape François nous présente Saint François d’Assise comme l’exemple principal en ce qu’il vit en merveilleuse harmonie avec Dieu, les autres, la nature et lui-même. Cette ambition, nous devons la faire nôtre ! […] Une écologie intégrale nécessite du temps pour retrouver une harmonie sereine avec la Création, pour réfléchir à notre mode de vie et à nos idéaux, pour contempler le Créateur. Tout est lié. L’existence humaine repose sur trois piliers fondamentaux : la relation avec Dieu, avec les autres et avec la Terre. […] Prenons soin de notre maison commune ! Maintenant ! »

Au cours des mois précédents, des jeunes de tous les diocèses du monde avaient été invités à se préparer à débattre de cette question à travers plusieurs rencontres. Dans le manuel explicatif pour l’organisation de ces rencontres, il était expliqué que, par rapport au thème écologique,

« cette rencontre préparatoire vise à offrir aux jeunes un temps d’écoute sur les différentes dimensions de l’écologie intégrale ».

Ces dimensions ont ensuite été indiquées :

« la pollution et le changement climatique ; la question de l’eau ; la perte de la biodiversité ; la détérioration de la qualité de la vie humaine et la dégradation sociale ; l’iniquité planétaire ».

Fidèles à la directive de Mgr Américo Aguiar, responsable des JMJ de Lisbonne, qui avait ordonné qu’on ne parle pas d’évangélisation pendant les JMJ, les jeunes vont ici parler, écouter et discuter du réchauffement climatique, de la fonte des glaciers et des climatiseurs.

À la désertification de la foi, ils ont substitué la désertification climatico-environnementale ; à la pollution des âmes, la pollution des fleuves, des lacs et des mers ; à l’intégrité morale, l’écologie intégrale ; au salut éternel, celui, bref, lié à la lutte contre le réchauffement climatique ; à la conversion à Dieu, la conversion écologique; aux sacrements, le recyclage et les voitures électriques ; à la diversité des charismes, la biodiversité ; à l’examen de conscience, l’auto-accusation du réchauffement climatique anthropique ; aux processions, les marches écologistes ; aux vendredis de maigre, les Fridays for future ; à la peur des dieux, l’éco-anxiété ; à la sainte Vierge, Greta Thunberg. Au culte de Dieu, le culte de la déesse Terre.

La Jeunesse di Littorio [fascisme] environnementaliste, vêtue de vert, est donc prête à se convertir, ou plutôt à se pervertir. Car l’écologisme a autant à voir avec le catholicisme qu’Al-Qaida avec la paix dans le monde.

La relation correcte entre le croyant et la création repose sur les aspects suivants.

  • Premièrement : toute entité naturelle est bonne en soi parce qu’elle trouve sa cause première en Dieu. C’est donc en elle que resplendit une certaine perfection du Créateur, même si la nature a elle aussi subi les répercussions négatives du péché originel (« que le sol soit maudit à cause de toi ! »: c’est là, dans Genèse 3:17, l’explication ultime des inondations, des tsunamis, des incendies, des tremblements de terre, des typhons et autres).
  • Deuxièmement, la bonté de la création qui se révèle en nous dans sa beauté et sa rationalité intime provoque ou doit provoquer un hymne de louange à Dieu. C’est ce qu’a fait saint François.
  • Troisièmement : la création peut et doit être utilisée par l’homme pour le bien de l’homme, c’est-à-dire pour sa sanctification, et ne doit pas être maltraitée, non pas parce que la coccinelle ou le glacier ont des droits (ils ne peuvent pas avoir de droits parce qu’ils ne sont pas des personnes), mais parce que la valeur intrinsèque des biens créés – qui sont harmonieusement inégaux – et le respect de la dignité de la personne impliquent un comportement conforme à ces deux aspects. C’est-à-dire que si je torture un chat, je ne me comporte pas d’une manière appropriée à la valeur du quadrupède et surtout à ma dignité personnelle.

L’écologisme, y compris à la sauce catholique, attribue au contraire une dignité personnelle aux animaux, aux plantes et aux choses ; et donc une question objectivement marginale devient nécessairement centrale, notamment pour combler un vide de contenu évident dans la pastorale de l’Église, puisque le proprium doctrinal catholique a été pratiquement effacé.

En attribuant ainsi aux créatures non humaines une valeur qu’elles n’ont pas, l’écologisme renverse l’ordre hiérarchique qui considère l’homme comme supérieur en dignité aux autres créatures physiques, en l’abaissant et en l’accusant d’exploiter la planète. Une dynamique éminemment satanique, puisque le diable ne peut que créer le désordre, c’est-à-dire inverser en miroir la valeur intrinsèque des biens.

Le veau d’or paît aujourd’hui à Lisbonne.

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