Pardon aujourd’hui encore et une fois de plus de me citer, je ne le fais que pour illustrer ce que j’affirmais en commentant le dernier article de Sandro Magister (cf. Voilà l’effet Bergoglio!). Je reprends donc la première partie d’un article que j’avais publié en décembre 2015 et qui tentait déjà de faire un bilan. L’article se poursuivait par un sondage sur LA PRATIQUE RELIGIEUSE EN ITALIE, en 2015.
Que disent aujourd’hui tous ces thuriféraires de la première heure?

RETOURS EN ARRIÈRE

benoit-et-moi.fr/2015l

I. Pardon de me citer, mais dès le 4 avril 2013, je titrais: « ALLELUIA!! LES ÉGLISES VONT ENFIN SE REMPLIR« , traduisant l’interview d’un jeune prêtre italien publiée sur le très officiel <www.news.va>, qui se concluait par cet échange (à relire aujourd’hui…. avec un regard neuf!)

– Et il nous nous semble pouvoir dire que [son] langage a déjà été particulièrement efficace, si nous regardons seulement ce qui s’est remis en mouvement dans les cœurs peu de temps après le premier Angelus sur la Place Saint-Pierre, non?

– Maintenant, je vis à Milan dans une paroisse de la banlieue et dans l’après-midi – comme toujours – je suis descendu à l’église, vers cinq heures – nous avons la messe à 18h: donc à 17h j’étais à l’église. D’habitude, quelqu’un vient se confesser … Eh bien, dimanche, j’ai confessé deux heures d’affilée. Et la chose qui m’a frappé, c’est que tout le monde, tout le monde m’a dit: «il y a dix ans que je ne me suis pas confessé», «il y a cinq ans que je ne me suis pas confessé», «j’ai entendu le Pape et j’ai ressenti le besoin de venir me confesser». Voilà, je crois que c’est un beau signe: un homme qui parle de l’amour de Dieu, qui communique son expérience de miséricorde, sa passion pour Dieu et suscite immédiatement chez les autres le désir de vivre cette expérience.


* * *

II. Le 8 avril, titre: « L’ÉTAT DE GRÂCE » . Cette fois, c’est l’inénarrable Tornielli (dont je commençais tout juste à soupçonner le rôle qu’il allait jouer comme garde rouge du pontificat bergoglien) qui écrivait:


Les prêtres affirment: «Plus de fidèles dans les confessionnaux»
—–
Tandis que l’on enregistre des critiques du nouveau pape de la part d’intellectuels et de sites Web qui jusqu’à il y a un mois se déclaraient ouvertement papistes et qui digérent mal la sobriété du successeur de Benoît, la vague de sympathie des fidèles de François se poursuit.
Une sympathie certainement pas due à un engouement médiatique (!!!): beaucoup de gens se sont rapprochés du sacrement de la confession le dimanche de Pâques, touchés par les paroles de Bergoglio sur le pardon et la miséricorde. En témoignent des curés et prêtres provenant de diverses régions de l’Italie.


Suivait un micro-trottoir tornellien (ou si l’on préfère un micro-sondage sur un échantillon de 10 personnes!!) entièrement « bricolé », censé illustrer l’engouement unanime pour le nouveau Pape et le retour massif des gens vers les églises.

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III. Le 16 avril, sous le titre « L’EFFET FRANÇOIS EST AUSSI UN EFFET BENOÎT » , j’avais traduit et commenté un article du Sussidiario, s’appuyant sur Massimo Introvigne pour étudier à son tour les symptômes de ce prétendu engouement: peut-être un peu gênée par l’excès d’enthousiasme, l’auteur, une certaine Cristiana Caricato tentait maladroitement d’y associer Benoît XVI (ce qu’elle nomme ici « ma thèse »).
Voici le passage le plus significatif de son article:

La dernière confirmation de cette thèse – qui m’est toute personnelle – se trouve dans la recherche présentée hier par le Cesnur, le Centre d’études sur les nouvelles religions de Turin. C’est un sociologue qui l’a menée, un observateur du sacré, au-dessus de tout soupçon, Massimo Introvigne, qui sur un ton scientifiques et avec sécurité doctrinale, a voulu vérifier ce qui se chuchotait et se déballait avec une satisfaction surprenante sur des sites et des feuilles catholiques.
C’est un printemps de la foi, un retour sur les bancs des paroisses poussiéreuses, et même dans les confessionnaux. Ceux en bois, avec un grille perforée, dont souvent, en t’agenouillant, tu sens craquer la structure vermoulue et prie pour que la peine pour tes péchés ne consiste pas à te rompre le ménisque. Ils ont appelé cela «l’effet François». L’hypothèse était la suivante: «Le nouveau pape est sympathique, les gens l’adorent, ils ont compris son annonce d’un Dieu miséricordieux et retournent au bercail».
Il fallait vérifier les données. Et Cesnur a tenté, par le biais de questionnaires diffusés selon la technique « en cascade »sur les réseaux sociaux.
Les résultats confirment que les fidèles et les confessions augmentent dans plus de la moitié des églises italiennes. 53% d’un échantillon de 200 personnes, de prêtres et de religieux, a affirmé avoir constaté dans sa communauté une augmentation des personnes qui se rapprochent de la pratique religieuse. Et aussi, dans 43,8% de ces cas, l’augmentation des fidèles est considérée comme substantielle, supérieure à 25%. Pas mal. Et aux sceptiques qui pourraient se méfier de la sincérité cléricale, Introvigne oppose les conclusions d’une enquête similaire menée parmi les laïcs, 500 pour être précis. Eh bien, eux aussi, bien que plus distraits et moins enthousiastes à l’admettre se sont aperçus du «phénomène Bergoglio»: 41,8%.


IV. Enfin, le 8 octobre, je titrais simplement « L’EFFET FRANÇOIS » , commentant un article dithyrambique d’Andrea Tornielli (encore lui!) intitulé en toute humilité: « ÉGLISES BONDÉES, C’EST L’EFFET BERGOGLIO« , qui commençait par ces mots:

L’effet François se poursuit sans relâche et se consolide. C’st attesté par une étude du sociologue Massimo Introvigne, dont il ressort que, rien qu’en Italie, des centaines de milliers de personnes se sont rapprochées de l’Eglise grâce à la parole et au témoignage du Pape.


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Que reste-t-il de tout cela, deux ans et demi plus tard? Eh bien… pas grand chose, sinon un peu de poussière, et beaucoup de perplexité sur les objectifs de ceux qui ont propagé ces mensonges (et celui qui en a bénéficié), du moins si l’on en croit l’article qui suit. On attend, sans trop y croire, que les courtisans de la première heure fassent leur auto-critique (Massimo Introvigne a eu, au moins, la très bonne idée d’en dresser une liste… non exhaustive, cf. www.cesnur.org)

benoît-et-moi, 2015

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