A quoi sert un synode sur sur la synodalité se demande Aurelio Porfiri, ou plutôt, sur une note d’humour, son double extra-terrestre qui nous observerait du haut d’un nuage? En réalité, le vrai problème de l’Eglise, ce n’est pas la synodalité et les discussions creuses qui tournent autour de la rencontre, et du marcher ensemble, qui n’intéressent pas du tout les gens, et qui risquent de rendre les églises encore plus vides qu’elles ne le sont déjà dans nos contrées. Le problème, c’est la vérité (dont il faut rappeler qu’elle est au centre de la devise épiscopale de Benoît XVI: cooperatores veritatis). Tout le reste en découle, et les alternatives sont sans objet. Alors, pourquoi ne pas organiser un synode sur la Vérité? (ce n’est pas moi qui parle, je suis organiquement allergique aux réunionites de tous ordres, donc aussi aux synodes …)

Le synode sur la synodalité vu par un extra-terrestre

Aurelio Porfiri
www.aldomariavalli.it
28 août 2023

Ce n’est pas bien beau à dire, mais je dois l’admettre : le sujet du synode sur la synodalité ne me passionne pas. Je sais que je devrais m’en occuper, comme le font beaucoup, à qui va toute ma solidarité, mais dès le départ, dès le nom, cela m’a semblé une initiative vague et floue. En outre, j’ai déjà constaté par le passé que les gens ne s’intéressent finalement pas à ces choses.

Nous avons vu ces jours-ci une statistique qui nous dit que de moins en moins de gens vont à la messe, et je crains fortement que le synode sur la synodalité ne contribuera pas à les faire revenir. Je crois que toutes ces initiatives tentent, sans succès à mon avis, de combler un vide qui se fait sentir dans la sphère catholique depuis des décennies, un vide de sens : on cherche à faire du bruit parce qu’on a peur du silence.

Et puis, il ne suffisait pas d’avoir un synode, il fallait le doubler, et donc doubler les interventions, les débats, les prises de position.

Mais honnêtement, le problème de l’Église aujourd’hui, est-ce la synodalité? Je crois que le vrai problème de l’Église est celui de la vérité et de la place qu’elle occupe encore dans la conscience des catholiques. Croyons-nous encore que l’Église est gardienne de la vérité qu’est le Christ ? Ici, un synode sur la vérité aurait plus de sens, car il me semble que c’est vraiment un problème urgent pour les catholiques.

Aujourd’hui, qui a le courage de dire que l’Église possède la vérité ? On est immédiatement accusé d’offenser les « frères séparés ». Mais s’ils sont séparés, c’est qu’il y a une raison. Ce n’est pas que la séparation les rende nécessairement plus dignes de respect, l’amitié n’implique pas l’acquiescement. Et si l’Église n’a plus le courage de proclamer la vérité pour laquelle elle a été fondée, à quoi bon ? Faisons ce synode sur la vérité et écoutons aussi les voix qui dérangent, cela servira peut-être à quelque chose.

J’imagine un extraterrestre quelque part sur un nuage qui nous observerait et ferait ensuite son rapport à ses supérieurs.

Comment verrait-il la religion catholique ? Comme une religion qui organise rencontre sur rencontre dont le thème est… comment se rencontrer. En quoi une telle Église croit-elle ? Ne devrait-elle pas faire face à son immense crise et comprendre qu’elle ne peut être résolue par des discours, mais en remettant Dieu au centre de tout? Beaucoup tentent de sortir de cette situation en se faisant une religion personnelle, une variante catholique qui leur semble (à eux) plus acceptable. Ce serait une solution, s’il n’y avait pas la question de la vérité.

Si l’Église ne possédait pas la vérité entière, toute la théologie, toute la musique sacrée, tout l’art sacré ne suffiraient pas à la rendre convaincante.

Dites-nous, ô Pères synodaux : y a-t-il un salut en dehors de l’Église ? Si oui, que chacun s’arrange à sa guise.

Dites-nous, ô Pères synodaux : le Christ est-il le chemin, la vérité et la vie ? L’Église catholique est-elle l’Église fondée par le Christ ? Où est passée la splendeur de sa liturgie, la beauté et la dignité de ses rites ? Parce qu’à moi, il semble que ce ne soit pas des choses dont ils sont enclins à parler.

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