Le blog Messa in latino a reçu une photographie du désastre. Désastre matériel, bien sûr, compte-tenu de la valeur inestimable des œuvres d’art qui ont été détruites par les flammes. Mais aussi désastre spirituel, qui revêt une valeur symbolique particulière en ces jours où l’on peut toucher du doigt l’intention de François de faire table rase du passé dans l’Eglise, et d’effacer cette mémoire des papes qui ont passé là des jours de repos, de prière et de méditation (c’est là, entre autre, que Benoît XVI a achevé la rédaction de sa trilogie sur Jésus de Nazareth; là, encore, qu’il s’est réfugié dans les jours suivant la démission, en attendant que la résidence Mater Ecclesiae soit prête à l’accueillir): bref, une furie iconoclaste qui ne fait pas de quartier et qui s’est matérialisée dans un brasier destructeur.

Messa in latino écrit:

L’histoire en fumée. Les symboles. Les reliques. Les œuvres d’art. Les tentures sont des soies anciennes de Leucio, irremplaçables. Les tapisseries à l’intérieur des châsses ont brûlé. La crucifixion dans un coin a probablement été endommagée.

Et ils ne voulaient pas que cela se sache ?

Et La NBQ, dans sa rubrique « Borgo pio »:

Le rez-de-chaussée du Palais des papes, où Benoît XVI a terminé son pontificat et passé ses premiers mois en tant qu’émérite, est en feu. Ancienne résidence d’été des papes, il est aujourd’hui désaffecté et a été transformé en musée par François.

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Un incendie involontaire (peut-être déclenché par un système de climatisation) a ravagé le rez-de-chaussée du musée pontifical de Castelgandolfo, dans le palais qui, jusqu’en 2013, était la résidence d’été des papes.

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Le fait remonte à « quelques jours, dans le silence total du Vatican », écrit la vaticaniste Franca Giansoldati [cf Un incendie à Castelgandolfo, dans les appartements occupés par Jean-Paul II et Benoît XVI]

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Triste épilogue du Palais des papes, aujourd’hui muséifié, où les papes avaient l’habitude de se rendre pour jouir de la tranquillité et de la beauté de la Création, où Pie XII et saint Paul VI sont morts, où saint Jean-Paul II a passé ses vacances ainsi que son successeur Benoît XVI, qui l’a également choisi pour la conclusion inédite de son pontificat et pour vivre ses premières semaines en tant que pape émérite. Bref, le pontife romain était un « compaesano » [du même village] pour les habitants de la localité des Castelli Romani, jusqu’au pontificat de François, le « pape des jours ouvrables », dont le séjour estival ne faisait pas partie des habitudes.

L’incendie semble presque sceller le destin de l’ancienne résidence d’été des successeurs de Pierre, qui est restée pendant dix ans « orba di tanto spiro » [vidé d’un si grand souffle; citation tirée du poème de Manzoni « Le 5 mai », qui évoque la mort de Napoléon à Sainte-Hélène le 5 mai 1821 – ndt].

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