Hier matin, j’ai repris une information (cf. Et maintenant, une révolution dans l’élection du Pape) de Diane Montagna (une journaliste catholique très bien informée qui a collaboré à Zenit, L’Osservatore Romano, The Catholic Herald, et qui travaille actuellement pour Life Site News) selon laquelle François préparerait une réforme du conclave, révolutionnaire, au point extrême d’inclure dans une proportion d’un quart des laïcs, religieux et religieuses dans le collège des électeurs du pape. Avec le recul, la nouvelle (reprise aussi par des blogs prestigieux et même par Il Sismografo) avait tout d’un canular. Quoique…
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Très rapidement, la Salle de presse du Saint-Siège publiait un démenti (il n’y en avait pas quand Scalfari prêtait à François des énormités hérétiques), indiquant de la rumeur était « sans fondement ».
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Le blog hispanophone Specola pose un « point-virgule » (et pas « final ») à l’anecdote: et si c’était vrai?

Le pape François et le conclave

Specola
6 novembre 2023

Il n’est pas fréquent que le Vatican vienne démentir dans les 24 heures tout ce que nous avons publié hier : « c’est sans fondement ». Une telle rapidité, avec un démenti aussi catégorique, nous confirme qu’il y a quelque chose, et que ce qui a été révélé est de l’ordre du phénomène opaque.

Nous nous réjouissons que l’alarme provoquée au sein du Sacré Collège par la nouvelle publiée ait provoqué un « je ne l’ai pas fait » pontifical d’anthologie.

Le Pape François est pressé et cela se voit, les « franciscains » encore plus, leur vie dépend de l’existence d’un ‘François II’ pour les maintenir dans leurs positions de commandement.

Nous ne doutons pas que Ghirlanda [le canoniste papal censé préparer le projet], même s’il s’habille en pourpre, reste Ghirlanda SJ. Il est le seul à connaître et à pouvoir discerner le droit canonique et il a maintenant la possibilité d’élever ses discernements au rang de réglement.

Au Vatican, tout se voit, c’est trop petit, et les murs ont des oreilles. Nous ne pourrons jamais remercier les médias critiques, en particulier les médias numériques incontrôlés, d’avoir amené à la lumière du jour ce qu’ils essaient de préparer dans l’obscurité.

Qu’il l’approuve ou non, le pape François a demandé à son plus haut conseiller canonique d’élaborer d’éventuels amendements à Universi dominici gregis, la constitution apostolique de 1996 du pape Jean-Paul II qui régit les événements entourant la mort d’un pape et l’élection de son successeur au cours d’un conclave.

La rumeur bien fondée selon laquelle le pape François veut inviter les laïcs à participer aux congrégations générales est vraie. Le projet est largement répandu dans les cercles canoniques du Vatican, tout comme le rôle du cardinal Ghirlanda qui soutient que « le pouvoir de gouvernement dans l’Église ne provient pas du sacrement de l’ordre, mais de la mission canonique ».

Et pour AM Valli (l’un des blogs « prestigieux » qui avait repris l’information), la Salle de presse s’est fendue d’un démenti qui ne dément rien du tout

« Il ne semble pas que cette nouvelle ait un quelconque fondement ».

C’est en ces termes que le Bureau de presse du Vatican a commenté la nouvelle (Duc in altum en a parlé ici) selon laquelle le pape, avec la collaboration du canoniste jésuite Gianfranco Ghirlanda, réfléchit à de nouvelles règles pour le conclave.

Je n’envie vraiment pas les journalistes qui travaillent au Bureau de presse du Saint-Siège. D’habitude, quand on veut démentir une nouvelle, on dit quelque chose comme « nous pouvons vous assurer que la nouvelle n’a pas de fondement », mais dire qu’ « il ne semble pas que la nouvelle ait un fondement » est ridicule. Le fait qu’elle ne vous semble pas fondée n’exclut pas qu’elle puisse l’être.

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