Je reprends ici un article de Messa in latino, lui-même commentant un autre article de Nico Spuntoni. Les noms cités ne nous sont peut-être pas tous familiers, mais documenter leur existence est une exigence de vérité: il ne s’agit pas de « complotisme », encore moins de fake news: c’est la triste réalité de l’Eglise « inclusive »
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Dans cette liste, il manque évidement Georg Ganswein

Tous les évêques (et monseigneurs) épurés par le Pape François

blog.messainlatino.it/

Nico Spuntoni nous présente une liste des autres hommes d’église (évêques et cardinaux de Curie) épurés par le Pape François.
Hélas, nous craignons que la liste soit incomplète, car nous pensons aussi à :

  • Mgr Mario Oliveri, évêque d’Albenga Imperia, qui a toujours refusé de démissionner – il n’y avait aucun motif pour cela – et qui a été mandaté par François à l’âge de 72 ans, puis destitué avec beaucoup de miserikordia ;
  • Mgr Morandi, secrétaire de la CDF de l’époque, démis de ses fonctions alors que son mandat de cinq ans n’était pas encore terminé et envoyé à la tête d’un petit diocèse italien (et non d’un archidiocèse). Avec Mgr Morandi, le bon Mgr Matteo Visioli, sous-secrétaire du Dicastère pour la Doctrine de la Foi (et bras droit de Mgr Morandi) a également été « épuré » et envoyé comme curé dans les Apennins;
  • Le cardinal Stella, voulu par François comme préfet de la Congrégation pour le clergé, mais après la fin de son mandat de cinq ans, il ne lui a plus donné d’affectation.. Avec le cardinal a également été épuré son bras droit Mgr Jorge Carlos Patron Wong, secrétaire pour les séminaires de la Congrégation pour le clergé, voulu par le cardinal Stella en 2013 et torpillé, à la suite d’une audience très particulière. Il semblerait que le Saint-Père ait congédié le prélat mexicain en quelques minutes (deux ou trois), l’envoyant dans le petit et lointain archidiocèse de Jalapa
  • Le cardinal Piacenza, Préfet du Clergé depuis 2010, « renvoyé » prématurément déjà en septembre 2013 (seulement après 3 ans de fonction) pour être « mis à l’écart » à la Pénitencerie Apostolique.
  • Mgr Pozzo, rétrogradé de président de commission à secrétaire de la Chapelle musicale pontificale Sixtine ;
  • Mgr D’Ercole, évêque d’Ascoli Piceno, contraint de démissionner à l’âge de 73 ans.
  • Le cardinal Sarah dont il accepta la démission à l’âge de 75 ans.
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Nico Spuntoni, 12/11/2023

www.ilgiornale.it

L’adversaire argentin

Mgr Héctor Aguer, archevêque de La Plata, n’a pas dû sauter de joie en voyant son compatriote Jorge Mario Bergoglio apparaître pour la première fois depuis la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre, tout de blanc vêtu. Les deux hommes se sont en effet rencontrés d’abord comme auxiliaires à Buenos Aires, puis comme titulaires des deux diocèses les plus importants d’Argentine. De sensibilité opposée, Aguer a été le grand adversaire de Bergoglio au sein de la conférence épiscopale argentine. En 2018, sept jours après avoir soufflé sa 75e bougie et atteint ainsi l’âge canonique pour démissionner de son poste d’archevêque, Aguer a été brusquement démis de ses fonctions, avec la nomination de Mgr Alberto German Bochatey comme administrateur apostolique et la demande de quitter immédiatement sa résidence. Sans poste et sans domicile, Aguer a trouvé l’hospitalité auprès de l’évêque grec-melkite local, qui a été ébranlé par la nouvelle.

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Le renvoi de l’homme de l’Opus Dei

Un précédent similaire à celui de Mgr Strickland remonte à 2014 et concerne l’évêque paraguayen Rogelio Ricardo Livieres Plano [ndt: dossier ICI] , qui a été privé de son diocèse alors qu’il se trouvait à Rome. Dans ce cas également, le changement pour le diocèse de Ciudad del Este avec la nomination d’un administrateur apostolique a eu lieu à la fin d’une visite apostolique et a été motivé par de « sérieuses raisons pastorales » au nom du « plus grand bien de l’unité de l’Église locale ». Mgr Livieres Plano, membre de l’Opus Dei et évêque à contre-courant de la majorité de l’épiscopat paraguayen, qui le supportait mal, notamment en raison de la faveur dont il jouissait auprès de Jean-Paul II, pressé de démissionner, a refusé de le faire, a cherché en vain une audience auprès de François, puis a qualifié la décision d' »infondée et arbitraire et pour laquelle le pape devra rendre compte à Dieu plus qu’à moi ».

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Une autre « relève » (*)

(*) Le mot italien utilisé dans le bollettino est « sollevamento »

Dans le bulletin ordinaire du Bureau de presse du Saint-Siège du 9 mars 2022, on apprend que l’évêque d’Arecibo a été « relevé » et qu’un administrateur apostolique a été nommé. Mgr Daniel Fernández Torres, âgé de seulement 57 ans, a été mis à la retraite. Aucune raison n’a été donnée dans l’annonce officielle. Le prélat, né à Chicago et ordonné évêque à 43 ans par Benoît XVI, avait été invité par le pape à démissionner, ce qu’il avait refusé. La nouvelle de la « relève » a suivi. D’orientation conservatrice, Fernández Torres s’est fait remarquer par ses critiques des politiques pro-gender.

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Aupetit et l’autel de l’hypocrisie

En 2014, c’est François qui a nommé à la surprise générale Mgr Michel Aupetit, ancien médecin et brillant expert en bioéthique d’orientation conservatrice, au poste d’archevêque de Paris. Malgré le prestige de l’archevêché, le nom de l’archevêque français n’a jamais figuré sur les listes du consistoire.

En novembre 2021, l’hebdomadaire Le Point a accusé Aupetit d’avoir eu une liaison avec une femme en 2012. Une accusation rejetée par l’intéressé. Mais quelques jours plus tard, le Saint-Siège annonce que la démission d’Aupetit a été acceptée par le pape. La raison a été expliquée par François lui-même dans le vol de retour de son voyage en Grèce : il a déclaré avoir accepté la démission « non pas sur l’autel de la vérité, mais sur l’autel de l’hypocrisie ». Puis, devant les journalistes présents dans l’avion, le souverain pontife a révélé des détails jusqu’alors inconnus de l’affaire, parlant d’un « manque contre le sixième commandement, mais pas total. Les petites caresses, les massages qu’il faisait à sa secrétaire ». En fait, Aupetit a précisé par la suite qu’il y avait eu un malentendu dans les propos de Bergoglio car la secrétaire, mariée et mère de famille, n’était pas le protagoniste de l’accusation mais avait seulement lu l’e-mail incriminé qui s’est retrouvé entre les mains du Point. Quoi qu’il en soit, la justice française a classé le dossier Aupetit, concluant qu’il n’y avait pas de délit. L’évêque, âgé de 72 ans, n’est toujours pas en fonction [cf. Mgr Aupetit totalement « blanchi ». Calomniez, calomniez…, ndt].

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Les curiaux

Le début du pontificat de François a entraîné la chute de certains prélats qui avaient occupé des postes à haute responsabilité sous le pontificat précédent.

En 2014, le cardinal Raymond Leo Burke, jusqu’alors préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, a été nommé patron de l’Ordre souverain de Malte à l’âge de 66 ans, un poste généralement confié à des cardinaux plus âgés. Depuis juin dernier, le cardinal américain, l’un des hommes les plus représentatifs du côté critique de la ligne de la papauté actuelle, a également cessé d’occuper ce poste, qu’il n’avait plus de facto depuis 2017, lorsque le pape avait nommé comme délégué spécial celui qui était alors Mgr Giovanni Angelo Becciu.

Ce dernier, très puissant député de la Secrétairerie d’État, créé cardinal puis nommé préfet de la Congrégation pour la cause des saints, est une autre des grandes  » purges  » de ce pontificat. Le 24 septembre 2020, après une audience très dure au cours de laquelle le pape a dit au cardinal sarde qu’il n’avait plus confiance en lui parce que le bureau du promoteur de la justice l’avait informé de possibles malversations commises par lui, Becciu a perdu son poste de préfet ainsi que les droits attachés au cardinalat. À ce jour, son nom ne figure toujours pas sur la liste des cardinaux qui participeront à un éventuel conclave, bien qu’il ait moins de 80 ans et il est accusé dans un procès pénal au Vatican.

Autre excellence « épurée », le cardinal Gerhard Ludwig Müller, voulu par Benoît XVI à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi et non reconfirmé à seulement 69 ans, après cinq ans de mandat, par François. Les heurts n’ont pas manqué entre les deux hommes dans les premières années de leur pontificat, lorsqu’ils travaillaient côte à côte. Depuis six ans, Müller attend une nouvelle nomination.

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